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À La Une - Négociations

Nucléaire iranien : l'Iran et les Etats-Unis évoquent des "progrès"

Téhéran a annoncé avoir récupéré 13 tonnes d'or faisant partie de ses réserves bloquées dans le cadre des sanctions internationales.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry (3e à gauche) et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif (3e à droite) lors des discussions sur le nucléaire iranien, à Vienne, le 1er juillet 2015. AFP PHOTO / POOL / CARLOS BARRIA

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif ont tous deux évoqué mercredi des "progrès" dans les négociations marathon sur le nucléaire iranien, alimentant l'espoir de parvenir à un accord historique malgré la persistance de divergences sur plusieurs points.

Les pourparlers doivent s'intensifier jeudi avec les arrivées de Laurent Fabius et Wang Yi, les ministres français et chinois, ainsi que celle de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, tandis que le chef de l'AIEA, l'agence atomique des Nations unies, est attendu à Téhéran.

Dans des termes quasiment identiques, MM. Kerry et Zarif, les deux principaux acteurs dans ce dossier, ont assuré mercredi que des "progrès" justifiaient une poursuite des pourparlers au-delà de la date butoir initiale du 30 juin. "Nous travaillons très, très dur, et nous faisons face à des questions très difficiles, mais nous pensons que nous faisons des progrès et c'est pourquoi nous allons continuer à travailler", a déclaré M. Kerry lors d'un point-presse devant le palais Coburg, où ont lieu les discussions. "Nous avons fait des progrès et nous continuerons de faire des progrès", a lui aussi souligné M. Zarif un peu plus tôt.

Signe d'une légère détente, l'Iran a annoncé mercredi avoir récupéré 13 tonnes d'or faisant partie de ses réserves bloquées dans le cadre des sanctions internationales, après un accord conclu en marge des négociations à Vienne.

L'Iran et les puissances du P5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) se sont donné jusqu'au 7 juillet, au moins, pour parvenir à un accord final dans le dossier. Mais MM. Kerry et Zarif ont tous deux rappelé que les négociations achoppaient toujours sur des points cruciaux.

 

(Lire aussi : Entre l'Iran et la France, des relations "d'amour/haine")

 

"Résoudre les différends"
Parallèlement aux efforts diplomatiques déployés dans la capitale autrichienne, Yukiya Amano, le chef de l'AIEA, doit rencontrer jeudi les autorités iraniennes au plus haut niveau, afin d'"accélérer la résolution des questions toujours en suspens".

L'agence onusienne sera en effet un des acteurs clés en cas d'un accord, qui placerait le programme nucléaire iranien sous étroit contrôle international, en échange d'une levée des sanctions. L'AIEA, qui déploie en moyenne quatre à dix inspecteurs quotidiennement en Iran, a certes déjà accès aux sites nucléaires. Mais la communauté internationale veut pouvoir renforcer et élargir le périmètre de ses inspections. M. Amano discutera aussi de la PMD (possible dimension militaire) du programme nucléaire iranien, a précisé de son côté l'agence iranienne Isna.

L'AIEA soupçonne Téhéran d'avoir mené des recherches au moins jusqu'en 2003 pour se doter de la bombe atomique - ce que dément l'Iran - et cherche à avoir accès aux scientifiques impliqués ainsi qu'aux documents et sites qui pourraient avoir abrité ces recherches. Des demandes qui se sont heurtées au non catégorique du Guide suprême, Ali Khamenei, mais l'Iran "proposera des solutions pour résoudre les différends", a ajouté l'Isna, citant une source proche des négociations.

 

(Pour mémoire : L'Iran adopte définitivement une loi sur le nucléaire)

 

Pas d'accord à tout prix
Les pays du P5+1 sont engagés depuis 20 mois dans d'intenses tractations pour arracher un compromis historique sur ce contentieux vieux de plus de dix ans. Un accord pourrait consacrer le retour de la République islamique chiite sur les scènes régionale et internationale, à la grande inquiétude des régimes sunnites de la région et d'Israël.

Le président américain, Barack Obama, qui a érigé ce dossier en priorité de son action, a toutefois prévenu mardi soir qu'il refuserait "un mauvais accord". "Un climat positif existe dans les négociations et tous veulent faire avancer les choses mais cela ne signifie pas que les délégations, y compris nous-mêmes, sommes prêts à un accord à n'importe quel prix", a répondu jeudi en écho un des principaux négociateurs iraniens, Abbas Araghchi.

Outre l'inspection des sites suspects iraniens, d'autres questions clés restent à régler, comme la durée d'un accord. La communauté internationale veut brider le programme nucléaire iranien pendant au moins dix ans mais l'ayatollah Khamenei s'est élevé la semaine dernière contre une limitation trop longue dans le temps des capacités iraniennes. La levée des sanctions constitue aussi un point capital à régler, Téhéran souhaitant des mesures immédiates quand le P5+1 veut une levée progressive et sous condition de ces sanctions.

 

 

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