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Économie - Emploi

Au Qatar, le système de la « kafala » a la peau dure

Le système de parrainage controversé de la « kafala », considéré comme la cause de tous les abus contre les travailleurs migrants au Qatar, a la peau dure en dépit des promesses des autorités d'y mettre fin.
Alors que des informations la semaine dernière faisaient état de retards probables concernant l'abolition de la « kafala », le gouvernement, généralement silencieux sur la question, a utilisé lundi son nouveau service de communication pour tenter d'apaiser les craintes et réaffirmer que le changement était bien en route. « Le Conseil des ministres va maintenant préparer le projet final de réforme de la loi sur la kafala, qui doit être achevé avant la fin de 2015 », a assuré le gouvernement.
Le ministre du Travail et des Affaires sociales, Abdallah ben Saleh al-Khulaïfi, s'y était déjà engagé, mais de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme en doutent encore, alors que l'émirat s'enorgueillit d'organiser le Mondial-2022 de football.
Ce système met les ouvriers étrangers à la merci d'employeurs en position de les empêcher de quitter le Qatar ou de changer d'emploi.
La date limite de décembre n'est pas la première annoncée par Doha.
En novembre, le ministère du Travail et des Affaires sociales avait indiqué qu'il ferait une annonce sur l'abolition de la « kafala » au début de 2015. Ce délai passé, le même ministère avait ensuite évoqué début mai.
Le dernier obstacle est venu la semaine dernière du puissant Conseil consultatif qui a mis en doute les réformes proposées, renvoyé le projet de loi devant une commission pour des « travaux supplémentaires » et a même suggéré des amendements controversés. Cela a provoqué de nouvelles critiques de défenseurs des droits de l'homme et de syndicalistes internationaux, qui se sont interrogés sur l'engagement réel du Qatar à réformer ce système de parrainage.L'épisode a démontré qu'en dépit des critiques, ce système continue d'avoir des partisans et des adversaires dans les cercles dirigeants du Qatar. En coulisses, il semble y avoir une lutte entre ceux qui veulent la réforme et ceux qui prônent la prudence. Pour Michael Stephens, chercheur à l'institut britannique Rusi, la réforme est difficile « car il n'y a pas suffisamment de volonté de changement dans les milieux d'affaires ».
Au centre des différends figurent les articles 7 et 21 du nouveau projet de loi, révèle un avocat de renom du Qatar, Me Youssef Ahmad al-Zaman.
Actuellement, la « kafala » limite toute mobilité des travailleurs migrants et les deux articles proposent d'assouplir ces dispositions. L'article 7 permettrait à chacun des 1,6 million de travailleurs de quitter le pays en informant le ministère de l'Intérieur et non son employeur, comme c'est le cas actuellement.
Le Conseil consultatif estime que cet article va trop loin et demande un compromis permettant à l'employeur d'avoir son mot à dire. Le Conseil souhaite que « le travailleur informe son employeur lorsqu'il décide de quitter le pays, ce qui n'est pas trop demandé », déclare Me Zaman.
L'article 21 – que le Conseil conteste également – permettrait au travailleur de changer d'emploi sans le consentement de son patron.

(Source : AFP)

Le système de parrainage controversé de la « kafala », considéré comme la cause de tous les abus contre les travailleurs migrants au Qatar, a la peau dure en dépit des promesses des autorités d'y mettre fin.Alors que des informations la semaine dernière faisaient état de retards probables concernant l'abolition de la « kafala », le gouvernement, généralement silencieux sur la...

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