Coup d’envoi officiel, demain au Biel, du Conseil national du 14 Mars

C'est demain, dimanche, que sera donné au Biel le coup d'envoi du Conseil national du 14 Mars qui regroupera les indépendants et les non-partisans de la coalition souverainiste. Ces assises, qui se tiendront en présence de plus de 350 membres, seront marquées par l'élection du président du Conseil national.
Après l'échec de la tentative de mettre sur pied un Conseil national (CN) comprenant conjointement les partis et formations politiques du 14 Mars ainsi que les non-partisans, décision a été prise de former un CN pour les indépendants du 14 Mars, exclusivement.
Cette initiative a été prise dans l'urgence. Un comité préparatoire formé d'une dizaine de personnes a planché sur le projet pendant un mois. Des centaines de personnalités indépendantes, des « prominent people » de différents secteurs professionnels et de différents horizons sociocommunautaires ont été contactés pour prendre part à ce CN. Ils représentent, de manière générale, les personnalités non partisanes, leaders d'opinion et activistes de la société civile du 14 Mars qui ont pris part d'une manière quasi régulière aux différentes activités et actions du mouvement souverainiste depuis l'an 2000.
La fonction latente du projet est de former une plateforme commune transcommunautaire, capable de relancer la dimension civile et citoyenne, exprimée le 14 mars 2005. Le mouvement se présente dans ce cadre comme « un centre politique capable de recréer des liens au sein du 14 Mars, à l'heure où le pays et la région sont ravagés par les clivages politiques et sectaires, et les fantasmes de projets de fédéralisme communautaire et de partition », souligne une source autorisée du 14 Mars. Le mouvement estime que c'est une gageure, à l'heure actuelle, de pouvoir réunir en assemblée générale éclectique près de 400 personnalités et individus dont la plupart ne se connaissent pas entre eux.
Le mouvement n'est pas focalisé sur les enjeux de pouvoir, mais vise à faire entendre un son de cloche différent au sein du 14 Mars. Il ne se présente pas comme un nouveau parti politique et n'est pas orienté contre les formations traditionnelles du 14 Mars. S'il souhaite adopter une position indépendante et, partant, critique vis-à-vis des formations en présence, le CN se veut dans le même temps complémentaire de ces partis, un trait d'union, soit un rôle que les indépendants ont du reste toujours joué entre les partis politiques du 14 Mars.
Sur la forme, dimanche, c'est une assemblée constituante souveraine de plus de 350 personnes qui se réunira au Biel pour la première fois. Le secrétariat général du 14 Mars – qui inclut des membres des partis politiques – assurera la coordination de cette première séance pendant les premières minutes, étant donné que le mouvement fait partie intégrante du 14 Mars.
L'assemblée constituante procédera ensuite à l'élection d'un président du CN. Il n'y a aucune candidature officielle jusqu'à cet instant. « Le nom de l'ancien député Samir Frangié a été proposé par plusieurs personnalités membres de l'assemblée constituante, compte tenu de l'envergure morale, politique et intellectuelle de cet homme, réputé pour son intégrité, sa sagesse, son sens du dialogue et son courage », relève la source précitée du 14 Mars qui ajoute sur ce plan : « Tout membre de l'assemblée générale peut se porter candidat à la présidence. Contrairement aux rumeurs, il n'y a aucun trucage pour assurer une manipulation du collège électoral, qui compte 350 personnes diverses et choisies individuellement. Les élections seront donc transparentes et démocratiques. »
Sitôt élu, le nouveau président devrait prendre en charge la direction de la séance et convoquer à des élections libres, démocratiques et transparentes qui auront lieu dans un délai de quelques mois, pour pourvoir aux 14 sièges du bureau exécutif du CN. Tout membre de l'assemblée générale pourra se porter candidat et aura plusieurs semaines pour mener campagne auprès des autres membres de l'assemblée générale en vue de se faire élire. « C'est un moyen de créer une dynamique de groupe, de créer des liens entre les participants qui ne se connaissent pas et de montrer clairement que le mouvement souhaite réellement donner l'exemple d'un modèle démocratique participatif et pluriel, indique la source susmentionnée. Les élections sont affranchies de toute contrainte sectaire », note la source du 14 Mars.
Par souci de transparence et de démocratie directe et participative, le président élu consultera l'assemblée générale par vote avant de prendre toute décision.
Des commissions seront créées dans les semaines à venir, y compris dans les différentes régions du pays, pour lancer le travail au niveau des secteurs professionnels et des domaines d'expertise. Le CN souhaite ainsi s'intéresser aux grands thèmes de société, aussi bien sur le plan des revendications sociales, des droits de l'homme, de la santé, de l'environnement, etc. Il fera appel aux différents experts qui souhaitent œuvrer sur des projets ciblés et orientés dans ces domaines divers.
Le directoire du CN devrait ultérieurement examiner, sur base de statuts internes, les moyens d'élargir l'assemblée constituante en intégrant les nouveaux membres qui désirent adhérer au mouvement.

M. A. T.