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À La Une - Syrie

Kobané, ville symbole de la lutte antijihadiste

Après une série de revers face aux Kurdes, l'EI veut prouver, à travers son attaque, qu'il n'a pas été fragilisé.

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont lancé jeudi 25 juin 2015 une attaque surprise pour reprendre pied dans la ville kurde de Kobané, où ils avaient subi en janvier leur pire revers depuis le début de leur expansion en Syrie. AFP PHOTO/YASIN AKGUL

La ville kurde de Kobané, de nouveau la cible d'une attaque du groupe Etat islamique (EI), a été érigée en symbole de la lutte contre les jihadistes en Syrie après des mois de combat. C'est dans cette petite agglomération du nord de la Syrie et frontalière de la Turquie que l'EI avait connu sa première défaite cuisante en ce pays, où il contrôle de larges territoires. Les jihadistes ont en effet été défaits en janvier après avoir perdu des centaines de combattants, tués par les forces kurdes et les frappes de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

Sous l’œil des caméras du monde entier, installés des semaines durant de l'autre côté de la frontière turque, jihadistes et Kurdes se sont affrontés rue après rue pour cette petite ville dont l'importance militaire a souvent été mise en doute. Les Américains eux-mêmes avaient été réticents à la qualifier de "stratégique", mais avaient fini par augmenter le nombre de raids, permettant aux Kurdes au sol de chasser définitivement les jihadistes de ce qui n'était plus qu'un champ de ruines. "80% de la ville est détruite et de nombreuses armes non explosées (...) sont présents dans les décombres", indiquait l'ONG Handicap International début juin.

 

(Lire aussi : Les forces kurdes, un groupe clé dans la lutte contre les jihadistes)

 

Des semaines de guérilla urbaine
L''EI avait lancé le 16 septembre 2014 son offensive sur les environs de Kobané (Aïn al-Arab en arabe), chef-lieu de l'un des trois "cantons" de la région où les Kurdes ont instauré une sorte d'autonomie après le début de la crise syrienne en 2011. Le 6 octobre, les jihadistes entrent dans la ville, devenue ensuite le théâtre d'une guérilla urbaine pendant des semaines. Sous la pression internationale, la Turquie autorise finalement des combattants kurdes irakiens, les Peshmergas, à rejoindre avec des armements, la ville via son territoire.

Ces renforts couplés aux nombreuses frappes américaines obligent l'EI à abandonner une colline stratégique puis progressivement Kobané, annoncée par les Kurdes "libérée" fin janvier. L'EI n'a ainsi pas réussi à capturer une ville qui lui aurait donné le contrôle d'une large bande le long de la frontière turque, essentielle pour faire transiter armes et combattants. Les Kurdes, de leur côté, se sont félicités de franchir une étape en vue de la création du Kurdistan syrien dont ils rêvent.

Une telle situation a de fait placé en première ligne la Turquie, dont la politique à l'égard de ses frontières avec la Syrie a maintes fois été qualifiée d’ambigüe, voire de complice des jihadistes. Jeudi encore, quelque heures après le premier attentat suicide de l'EI dans Kobané, les Kurdes ont affirmé que les kamikazes avaient transité par la Turquie. Des accusations aussitôt balayées par Ankara, qui les a qualifiées de "propagande".

Après une série de revers face aux Kurdes notamment dans son fief de la province de Raqqa, l'EI veut vraisemblablement prouver, à travers son attaque de jeudi, qu'il n'a pas été fragilisé. "Il veut prouver qu'il peut attaquer à tout moment et n'importe où, et même à Kobané qui est devenu un symbole", affirme Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

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