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À La Une - syrie

La détention des femmes, "arme de terreur" du régime syrien

Un rapport édifiant du réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme.

Les femmes sont de plus en plus utilisées comme "arme de guerre et de terreur" par le régime syrien, a affirmé lundi une coalition d'ONG méditerranéennes. REUTERS/Umit Bektas

Les femmes sont de plus en plus utilisées comme "arme de guerre et de terreur" par le régime syrien, a affirmé lundi soir une coalition d'ONG méditerranéennes, dénonçant les tortures et les harcèlements dont elles sont victimes dans les prisons gouvernementales.

Dans un rapport s'étalant de 2012 à 2014, le réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme explique que le calvaire de ces femmes, souvent violées en détention, se poursuit après leur libération car elles sont rejetées par leurs familles et stigmatisées par la société.

Le rapport obtenu par l'AFP, intitulé "La détention des femmes en Syrie, arme de guerre et de terreur", évoque des cas de femmes enceintes en prison et d'autres détenues avec leurs enfants.
Les femmes sont "utilisées de manière croissante comme arme de guerre dans le contexte du conflit armé en Syrie", indique cette coalition qui regroupe 80 institutions et ONG de défense de droits de l'Homme dans 30 pays méditerranéens.

"Si les femmes sont, au cours de leur détention, soumises à un large éventail de privations, menaces, mises à l'isolement, ainsi que différentes formes de torture, y compris du harcèlement sexuel et des viols, leur calvaire ne prend pas fin avec leur libération", indique le texte.
"Les stigmates de la détention se prolongent (...), se traduisant par des licenciements arbitraires, des divorces et par un rejet de la part de leurs familles et leurs communautés", poursuit le réseau, citant des témoignages d'ex-prisonnières.

Leila, une militante des droits de l'Homme âgée de 38 ans, détenue fin 2013 dans la prison de Lattaquié (ouest), a raconté avoir été interrogée dans des conditions effroyables alors qu'elle avait ses règles.
"J'étais totalement nue, dans une chambre froide, pleine de rats, le sang coulait sur mes jambes et l'interrogatrice était totalement indifférente (...) on ne m'a pas laissée prendre une douche après", affirme-t-elle.

Sawsane, mère de famille de 36 ans, et détenue en septembre 2012, raconte avoir été violée par dix membres des services de sécurité, la première fois devant son fils de 16 ans, tandis que Lamia, une militante de 24 ans qui aidait des jeunes à fuir le service militaire, affirme avoir été électrocutée et accrochée pendant six jours au plafond.

D'autres femmes révèlent qu'elles ont été obligées de dire qu'elles avaient fait du "jihad du sexe" (jihad al-Nikah) avec les rebelles comme condition pour être libérées.

Le réseau dénonce aussi l'utilisation des femmes par le régime tout comme par les groupes rebelles comme "monnaie d'échange" dans les échanges d'otages.

Plus de 200.000 personnes, dont des milliers de femmes, sont détenues dans les prisons du régime, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le conflit en Syrie a fait plus de 230.000 morts depuis 2011.

 

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