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Moyen Orient et Monde - Conflit

Battus, pendus, recouverts de cafards : le supplice des prisonniers syriens

Depuis le début de la guerre, en mars 2011, 200 000 personnes ont été emprisonnées, selon l'OSDH.

Le président Bachar el-Assad a bien accordé une amnistie à des milliers de personnes en juin, mais seuls une poignée des prisonniers de conscience ont été libérés. Photo Sana/AFP

Pendant deux ans, les journées de Mohsen al-Masri ont été rythmées par les tortures. Suspendu au plafond, recouvert de cafards, battu encore et encore... Il a survécu et peut aujourd'hui témoigner pour les 12 000 personnes mortes dans les prisons du régime syrien.

Son visage rond désormais émacié, Mohsen, un nom d'emprunt, raconte les sévices et humiliations depuis son exil turc. « Chaque fois que l'on était transféré d'un centre à un autre, on avait le droit à une "fête de bienvenue", (les gardes) nous battaient brutalement avec des bâtons. » Mohsen a été pendu par les poignets des heures durant, ses orteils frôlant à peine le sol. Parfois, ses gardes glissaient des cafards sous ses vêtements puis l'aspergeaient d'insecticide. La torture pouvait aussi se faire psychologique. « Ils insultaient ma femme, me disaient qu'ils allaient aller chez moi et la violer. »

Depuis le début de la guerre, en mars 2011, quelque 200 000 personnes ont été emprisonnées en Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Quelque 12 000 ont péri en détention. La plupart des détenus passent d'abord par les centres des services de renseignements, privés d'eau, de nourriture, de médicaments. Mohsen faisait 100 kg lors de son arrestation, il en pesait moins de 50 à sa sortie.

« Pour nous, vous n'êtes rien, a un jour lancé un de ses tortionnaires à Mohammad Samaan – un pseudonyme –, arrêté et emprisonné à deux reprises. Nous torturons les gens parce que nous sommes sadiques. Nous aimons ça. » « Il m'a électrocuté et m'a dit d'écrire tout ce que je savais. Il a tout fait pour essayer de me faire craquer », explique ce militant pacifiste de 33 ans, originaire de Damas. « J'ai survécu à un cauchemar. Rien (...) ne m'aurait préparé à l'horreur de la détention », raconte-t-il, se rappelant avoir lu, peu avant le début de la révolution, 1984 de George Orwell, qui décrit la vie sous un régime totalitaire. « Quand j'ai été emprisonné à mon tour, j'ai découvert qu'un tel monde existait et que c'était en Syrie. » « Aujourd'hui, les souvenirs me hantent chaque jour quand je mange, quand je dors », raconte-t-il d'une voix calme, tirant sur sa cigarette à Beyrouth, où il a trouvé refuge.

Simulacres de procès
Comme la plupart des détenus, MM. Samaan et Masri ont été transférés, après leur passage dans les bureaux des services de renseignements, dans les tristement célèbres prisons de Adra et de Saydnaya, après un simulacre de procès. M. Masri, lui aussi militant pacifiste, a été jugé par un tribunal militaire. Et le procès de M. Samaan était, selon ses propres mots, une « farce ». « Tous les juges en Syrie ne font que suivre les ordres des forces de sécurité ». Un constat partagé par un éminent avocat syrien spécialisé dans les droits de l'homme. « Le régime ne respecte pas ses propres lois quand il s'agit des prisonniers », affirme-t-il sous le couvert de l'anonymat. « Il y a quatre agences de sécurité en Syrie, et chacune est prête à tout pour montrer qu'elle est plus violente que les autres », ajoute l'avocat. Et de décrire un maillage souterrain immense de prisons et de centres de détention secrets. « Rien qu'à Damas, il y a 30 ou 40 centres d'interrogation des services de sécurité et un nombre inconnu de lieux de détention secrets. » Seuls les détenus dans les prisons officielles ont droit à des visites.

En outre, plusieurs détenus sont emprisonnés comme « otages » et utilisés comme moyen de pression sur la personne voulue jusqu'à ce qu'elle se rende. Le président Bachar el-Assad a bien accordé une amnistie à des milliers de personnes en juin, mais seuls une poignée des prisonniers de conscience ont été libérés. Pour la militante des droits de l'homme Sema Nassar, le régime refuse de libérer les militants pacifistes qui ont joué un rôle essentiel aux commencements de la révolte, en mars 2011, par crainte de l'influence qu'ils pourraient avoir une fois libérés. Mais la plupart des meneurs du soulèvement pacifique sont aujourd'hui morts, en prison ou réfugiés à l'étranger, selon plusieurs militants.

 

 

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Pendant deux ans, les journées de Mohsen al-Masri ont été rythmées par les tortures. Suspendu au plafond, recouvert de cafards, battu encore et encore... Il a survécu et peut aujourd'hui témoigner pour les 12 000 personnes mortes dans les prisons du régime syrien.Son visage rond désormais émacié, Mohsen, un nom d'emprunt, raconte les sévices et humiliations depuis son exil turc....

commentaires (3)

IL NE FAUT PAS EXAGÉRER ! LES CAFARDS LEUR SONT SERVIS POUR LES ENGRAISSER ! VOUS RIEZ ? ALLEZ, DEMANDEZ AUX SOUDANAIS COMBIEN ILS SONT DÉLICIEUX SAUTÉS MÊME SANS LARD... ET MÊME MANGÉS CRUS ET VIVANTS ! ALOUETTES SAUTÉES AU LARD CONTRE CAFARDS SAUTÉS SANS LARD OU VIVANTS ! DEUX METS DÉLICIEUX... JE NE MANGE QUE LE PREMIER !!!

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 18, le 13 décembre 2014

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Commentaires (3)

  • IL NE FAUT PAS EXAGÉRER ! LES CAFARDS LEUR SONT SERVIS POUR LES ENGRAISSER ! VOUS RIEZ ? ALLEZ, DEMANDEZ AUX SOUDANAIS COMBIEN ILS SONT DÉLICIEUX SAUTÉS MÊME SANS LARD... ET MÊME MANGÉS CRUS ET VIVANTS ! ALOUETTES SAUTÉES AU LARD CONTRE CAFARDS SAUTÉS SANS LARD OU VIVANTS ! DEUX METS DÉLICIEUX... JE NE MANGE QUE LE PREMIER !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 18, le 13 décembre 2014

  • Rien n’est épargné aux Syriens Sains dans ces sales agressions par ces bää bää bääSSyriens sur-jouées. Ni la brutalité, ni la morgue, ni le regard torve. Ni même les bastonnades qui sont déjà en fait réduits à une navrante saloperie. Pourquoi cette embardée sûre aSSadique, dans laquelle ces criminels interprètes sont et les marionnettes et les démonstrateurs ? La réponse est aisée. Dans leur quête d’encore + de cet aSSadisme à pratiquer pour surnager, ces despotiques ont déjà brûlé leurs atouts crevés aussi précieux que leur hantise de ces Sains Libres ou leur "drolatique" bääSSdiotisme. Car ils ont beau chafouiner sans aucune vergogne, les puînés, les intentions de ces Syriens Sains à leur égard nulles resteront. Il ne leur reste à jouer qu’1 carte maîtresse, la xénophobie sectariste et la sunnito-phobie consubstantielle à l’archaïsme de ce noussaïrisme älaouïtique pour tenter l’hypothétique inversion du cours brinquebalant de leur trajectoire nécessaire pour ne pas perdre leur Reste. Il faut sûr rendre justice à ces Sains Syriens anti-bääSSyriens qui, face à cette canonnière bääSSyriaNique qui tire comme à l’habituel à tort, à travers malheureusement pas toujours à côté, ont conservé un parfait sang- froid éhhh, éhhh Syrien Sain. Ce Sain sang-froid réprobateur restera pour ces pouilleux (c)hébéls-lionceaux couilleux, yes, si accablant. Or, si l’on peut étouffer même des clameurs syriennes Saines, comment s’accommoder d’un sang-froid Sain Syrien si Sainement syrien et Sain ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 02, le 13 décembre 2014

  • "Un régime totalitaire", fasciste, assassin, criminel ? Comme on dit en Amérique latine pour exprimer l'infini, mettez du totalitarisme, du fascisme, de l'assassinat, de la criminalité dans cela ! Comment ne pas avoir des Daech monstres, en riposte à ce monstre ? Et c'est ce régime monstre que "notre" Hezbollah est allé sauver ! Comment ne pas avoir alors en riposte Daech et ses consoeurs chez nous-mêmes dans ce pays malheureux ?

    Halim Abou Chacra

    06 h 18, le 13 décembre 2014

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