Turquie: le nouveau Parlement se réunit pour la première fois

Les députés élus aux législatives du 7 juin en Turquie, à l'issue desquelles le président Recep Tayyip Erdogan a perdu la majorité absolue détenue depuis treize ans, prêtaient serment mardi lors de la première séance du nouveau Parlement.

Cette séance inaugurale doit durer jusqu'au petit matin, les 550 élus devant jurer l'un après l'autre de "protéger l'existence et l'indépendance de l'Etat, l'indivisible intégrité du pays et de la Nation", de "rester fidèle à la suprématie du droit, de la République démocratique et laïque, aux réformes et aux principes d'Atatürk".

Une fois ce cérémonial achevé, les élus engageront la procédure d'élection du nouveau président du Parlement, poste pour lequel les candidatures doivent être déposées sous cinq jours.
Jusque là, la présidence par intérim de la "Grande assemblée nationale" est assurée par son doyen d'âge, Deniz Baykal, 76 ans, ancien ministre et député du Parti républicain du peuple (CHP, opposition social-démocrate).

Après avoir dirigé le pays sans partage depuis 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) a subi le 7 juin le premier coup d'arrêt de son histoire en ne recueillant que 40,6% des voix, une baisse de près de 10 points par rapport aux législatives de 2011, et 258 sièges de députés.
Derrière l'AKP, le CHP a obtenu 25,1% des voix et 132 sièges, devant le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 16,4% et 80 sièges, puis le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), considéré comme le grand vainqueur du scrutin avec 12,9% et 80 sièges aussi.

Dans les prochains jours, M. Erdogan doit charger le Premier ministre démissionnaire, Ahmet Davutoglu, chef de l'AKP, de former un gouvernement de coalition.
Mais les tractations s'annoncent difficiles, tant les positions des différents partis semblent, pour le moment, difficilement conciliables.