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Économie - Téléphonie

L’État lance enfin un appel d’offres pour la gestion des réseaux mobiles

L'appel d'offres pour de nouveaux contrats de gestion des deux réseaux de téléphonie mobile a été publié hier. Initiée en 2013, cette procédure s'est muée en véritable serpent de mer, notamment du fait de l'instabilité gouvernementale et de querelles politiques autour de son cahier des charges.

Les opérateurs qui seront choisis le 8 septembre prochain géreront les réseaux mobiles pendant trois ans.

La direction des adjudications publiques a lancé hier la procédure d'appel d'offres pour les nouveaux contrats d'exploitation des deux réseaux de téléphonie mobile, Mic 1 (Alfa) et Mic 2 (Touch), respectivement gérés par l'égyptien Orascom, depuis 2009, et le koweïtien Zain, depuis 2004. Cet appel d'offres international porte sur une gestion triennale des réseaux, qui demeurent la propriété de l'Etat. Selon les termes du document publié par la direction des adjudications, les candidats peuvent déposer ensuite leur offre sous scellées jusqu'au 7 septembre prochain, l'ouverture des enveloppes ayant lieu le lendemain lors d'une cérémonie publique.
Cet appel d'offres est ouvert à toutes les sociétés qui remplissent l'ensemble des critères d'éligibilité contenus dans le cahier des charges à la date du 30 juin. Or, c'est précisément leur définition qui a entraîné d'interminables tractations au sein du gouvernement. Car la décision de lancer un nouvel appel d'offres remonte à février 2013, lorsque le Conseil des ministres avait autorisé le ministère des Télécoms à procéder à un appel d'offres pour un contrat de gestion quinquennal. Cette procédure avait été interrompue par la démission du Premier ministre Nagib Mikati le mois suivant. Il a alors fallu attendre le mois d'octobre 2014 pour que le gouvernement de Tammam Salam renouvelle cette demande à Boutros Harb, et le 29 avril dernier pour qu'il adopte une première mouture du cahier des charges de cet appel d'offres, destiné à être lancé le 15 juin. Un long serpent de mer durant lequel les contrats de gestion actuels ont été prolongés à huit reprises, la dernière portant leur échéance au 30 octobre prochain. Et le feuilleton n'a pas pour autant pris fin : ayant entre-temps revu sa copie, Boutros Harb a provoqué l'ire de certains de ses collègues et entraîné un nouveau report de quatre jours, le temps que le Premier ministre tranche ce nœud gordien.

 

(Lire aussi : Nouveau bras de fer politique autour de la gestion des réseaux mobiles)

 

Privilégier les grands opérateurs
L'examen des conditions requises laisse apparaitre que c'est le point de vue de Boutros Harb qui a globalement prévalu sur ce dossier. Il souhaitait notamment privilégier les garanties offertes en termes de qualité du service par les grands opérateurs mondiaux à la nécessité de stimuler la concurrence mise en avant par ses collègues Gebran Bassil (Affaires étrangères) et Mohammad Fneich (Affaires parlementaires). Or, selon les conditions publiées hier, les candidats devront faire valoir un portefeuille d'au moins 10 millions d'abonnés sur les cinq dernières années, dont 3 millions rattachés à un même réseau. Le prestataire devra en outre gérer plus de cinq milliards d'actifs, justifier d'une expérience minimale de dix ans dans ce domaine et être inscrit à la GSM Association, qui représente près de 850 opérateurs dans le monde. « Ces choix dénotent la volonté du gouvernement de s'appuyer sur un grand groupe plutôt que de privilégier une solution financièrement plus avantageuse », confirme à L'Orient-Le Jour une source proche du dossier. Pour le reste, le candidat doit faire la preuve de sa capacité à gérer l'ensemble des normes de téléphonie mobile déjà disponibles sur le territoire (GSM et ses dérivés, 3G et 4G) ; déposer une garantie de participation de l'ordre de deux millions de dollars et signer une clause de confidentialité – cette dernière garantie ayant été exigée par le 8 Mars, compte tenu de la portée stratégique des données circulant sur les réseaux mobiles.
Au-delà de la question de la taille et de la nature des candidats éligibles, les conditions publiées, comme la durée de ces nouveaux contrats de gestion, laissent donc penser à de nombreux observateurs qu'il s'agit là d'une première étape vers la privatisation du secteur. Une perspective bien plus alléchante pour les opérateurs visés par la procédure que la seule gestion triennale de réseaux qui ont rapporté, ces dernières années, plus de 1,5 milliard de dollars de redevances au Trésor...

 

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La direction des adjudications publiques a lancé hier la procédure d'appel d'offres pour les nouveaux contrats d'exploitation des deux réseaux de téléphonie mobile, Mic 1 (Alfa) et Mic 2 (Touch), respectivement gérés par l'égyptien Orascom, depuis 2009, et le koweïtien Zain, depuis 2004. Cet appel d'offres international porte sur une gestion triennale des réseaux, qui demeurent la...

commentaires (2)

Bonne décision, ce choix du "mieux disant" plutôt que du moins disant ...car tout ce qui semble moins cher ...est au final très couteux....(surtout chez nous).

M.V.

11 h 41, le 20 juin 2015

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Commentaires (2)

  • Bonne décision, ce choix du "mieux disant" plutôt que du moins disant ...car tout ce qui semble moins cher ...est au final très couteux....(surtout chez nous).

    M.V.

    11 h 41, le 20 juin 2015

  • Où ALI BABA ET SES 40 VOLEURS Y ONT CHACUN SON OFFRANT !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 08, le 20 juin 2015

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