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Suspendu du FN, Jean-Marie Le Pen contre-attaque en justice

Le tribunal a renvoyé sa décision au 2 juillet.

"Il n'y a strictement aucune garantie de démocratie dans le fonctionnement interne du Front national, c'est ce qui m'a amené à faire appel à l'arbitrage de la justice", a déclaré vendredi le cofondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, en quittant le tribunal. AFP PHOTO / MARTIN BUREAU

Le chef historique de l'extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, s'est présenté vendredi devant la justice pour attaquer sa suspension du Front national par les instances dirigeantes du parti qui se réunissaient au même moment pour évoquer la suppression de son titre de président d'honneur.

Après plus de deux heures de débats centrés sur le droit des associations et les statuts du FN, le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) a renvoyé sa décision au 2 juillet.
"Il n'y a strictement aucune garantie de démocratie dans le fonctionnement interne du Front national, c'est ce qui m'a amené à faire appel à l'arbitrage de la justice", a déclaré le cofondateur du FN, bientôt 87 ans, en quittant le tribunal.

Le chef du FN pendant près de 40 ans, impassible à l'audience, les yeux parfois clos, demandait l'annulation de sa suspension en tant qu'adhérent, prononcée le 4 mai lors d'un bureau exécutif, la plus haute instance du parti, décision "illégale, anormale et excessive", selon lui.
Le "Menhir" contestait surtout la "privation de ses droits" en tant que président d'honneur qui en a découlé, estimant que cette fonction dont il jouit depuis 2011, et qui le rendait membre de droit de toutes les instances internes, à vie, selon lui, n'est pas liée à sa qualité d'adhérent.

Marine Le Pen avait fait adopter la suspension de son père après une nouvelle salve de provocations début avril, guère nouvelles sur le fond : répétition de sa vision plusieurs fois condamnée par la justice des chambres à gaz, "détail" de l'Histoire, défense du maréchal Pétain, du "monde blanc" et critique en règle de la démocratie.
"Un prétexte pour se débarrasser de Jean-Marie Le Pen", sur fond de divergences de lignes politiques, selon l'intéressé. "Il y a un virage politique à gauche semble-t-il à l'initiative" de Florian Philippot, vice-président du parti, "le vrai patron" du Front national, a-t-il taclé.

Dans la foulée de la sanction, un congrès extraordinaire a été convoqué pour juillet. Objectif, selon M. Philippot: "Moderniser les instances", "rationaliser les statuts" mais surtout en "supprimer la présidence d'honneur".

Non loin du tribunal de Nanterre, au siège du parti, un bureau politique réuni depuis vendredi matin devait fixer l'ordre du jour du congrès et notamment aborder cette question de la présidence d'honneur. Il pourrait s'achever en fin d'après-midi.


(Lire aussi : Suspendu du FN, Jean-Marie Le Pen va créer sa propre "formation" politique)

 

"Front déloyal"
M. Le Pen accuse le FN de vouloir le "museler" avant le vote de ses 42.000 adhérents, et craint que sa suspension n'influence le cours du scrutin.
Il s'agit là d'un "long étouffement qui se produit depuis plus d'un mois pour le priver de toute représentativité" avant le congrès, a plaidé son conseil en tentant de démontrer que le bureau exécutif qui a suspendu M. Le Pen n'en avait pas la compétence. Et de citer les Tontons Flingueurs: la politique, "c'est du brutal !".

"Le respect de la procédure interne a été appliqué", a riposté l'avocat du parti, Me Frédéric-Pierre Vos, rappelant que M. Le Pen avait séché le bureau exécutif qui l'a suspendu. Ses propos polémiques constituent "une rupture aux torts exclusifs" de l'ancien président, a-t-il ajouté.
L'avocat a demandé au tribunal de se déclarer incompétent sur cette affaire interne à la vie d'un parti ou à défaut d'inviter à une conciliation.
"J'aimerais presque qualifier le FN de Front déloyal", a rétorqué l'avocat de M. Le Pen, balayant l'argument d'incompétence.

Pour les proches de Marine Le Pen comme Florian Philippot et le trésorier Wallerand de Saint-Just, le sort de la présidence d'honneur de Jean-Marie Le Pen est scellé, quels que soient ses recours: le congrès, base militante acquise à la cause de la présidente du parti, devrait en effet suivre l'avis des instances du FN. D'autant que le devenir de la présidence d'honneur sera fondu dans une question globale sur la réforme de l'ensemble des statuts. Marine Le Pen a déclaré vendredi sur LCI et Radio Classique n'avoir "aucune crainte" quant à l'offensive engagée par son père.

L'arrivée de Jean-Marie Le Pen au tribunal a par ailleurs occasionné vendredi matin de violentes bousculades entre policiers, dizaines de journalistes et membres du service d'ordre du parti. Une journaliste de l'AFPTV a été interpellée lors de ces incidents.

 

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Le chef historique de l'extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, s'est présenté vendredi devant la justice pour attaquer sa suspension du Front national par les instances dirigeantes du parti qui se réunissaient au même moment pour évoquer la suppression de son titre de président d'honneur.Après plus de deux heures de débats centrés sur le droit des associations et les...

commentaires (2)

Boff...., ce n'est qu'un détail de l'histoire des Le Pen ..

M.V.

23 h 28, le 12 juin 2015

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Commentaires (2)

  • Boff...., ce n'est qu'un détail de l'histoire des Le Pen ..

    M.V.

    23 h 28, le 12 juin 2015

  • Une vraie orgie familiale ... à la sauce Le Pen Cette fois-ci son don de bluffeur ne lui servira à rien Vivement qu'il quitte la scène politique Il n'a jamais été utile à la France même durant la guerre d'Algérie ou d'Indochine !!!! Bluff + Bluff = fourberie

    FAKHOURI

    21 h 19, le 12 juin 2015

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