Syrie : l'ONU décide de prolonger d'un mois les consultations de Genève (de Mistura)

Le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui mène depuis le 5 mai des "consultations séparées" avec les protagonistes du conflit syrien, a annoncé mercredi qu'ils allaient poursuivre ces entretiens en juillet.

"Ce processus devrait se poursuivre en juillet", a indiqué sa porte-parole, Jessy Chahine, dans une déclaration envoyée aux médias. "Dans les prochaines semaines, l'envoyé spécial a l'intention d'informer le secrétaire général (Ban Ki-moon, ndlr) du résultat de ce processus", a-t-elle ajouté, précisant que M. de Mistura espère alors pouvoir être en position de dire comment aider les parties syriennes à "atteindre une solution politique".

Ces consultations devaient durer initialement de quatre à six semaines. Y ont participé jusqu'à présent des représentants du gouvernement syrien et de la Coalition de l'opposition syrienne en exil, ainsi qu'un multitude de représentants et ambassadeurs des parties invitées, dont l'Iran, des experts et des représentants de la société civile. "Fin juin, (...) nous évaluerons la situation et déciderons de la prochaine étape", avait expliqué M. de Mistura au premier jour des discussions. "M. de Mistura souligne qu'il existe un consensus général selon lequel il ne peut y avoir de solution militaire à la tragédie syrienne. Une solution politique inclusive et dirigée par les Syriens est urgente. Seule une telle solution peut répondre aux aspirations du peuple syrien et mettre fin au conflit d'une manière durable", a affirmé mercredi sa porte-parole.

En plus des cinq membres permanents du Conseil de sécurité ont été invités les pays de la région ayant une influence sur les parties prenantes au conflit. A ce titre, l'Iran, qui avait été exclu des deux conférences internationales sur la Syrie organisées par l'ONU en 2012 et 2014, a été invité, tout comme l'Arabie Saoudite et la Turquie.

Selon l'ONU, les discussions ont pour objectif de voir si les protagonistes "sont prêts à passer (du stade) des consultations à des négociations" basées sur le communiqué de Genève du 30 juin 2012. Le communiqué de Genève est un document signé par les grandes puissances le 30 juin 2012 comme plan de règlement politique du conflit, à l'issue de la première conférence internationale sur la question syrienne, appelée "Genève 1". Mais il est resté lettre morte. Et la conférence Genève 2, sous les auspices de l'ancien médiateur de l'ONU Lakhdar Brahimi, s'était achevée en février 2014 sur une impasse. Plus de 230.000 personnes sont mortes en Syrie depuis le début du conflit en mars 2011.