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Liban - Affaire Ella Tannous

Les médecins en grève jusqu’à la mise en liberté du pédiatre Issam Maalouf

Le ministère de la Santé affirme que le rapport d'enquête de l'ordre « ne dévoile pas toute la vérité ».

En réaction à l'arrestation mardi du pédiatre Issam Maalouf, pour avoir été le responsable présumé de l'amputation des membres de la petite Ella Tannous, un bébé de huit mois, l'ordre des médecins de Beyrouth, tout comme celui de Tripoli, a appelé hier à une grève ouverte des praticiens.

Le ministre de la Santé publique, Waël Bou Faour, avait demandé, mardi, à l'ordre des médecins de déférer le dossier d'Ella Tannous devant le Conseil disciplinaire de l'ordre afin de prendre les mesures qui s'imposent à l'endroit du pédiatre en question, en attendant le verdict judiciaire qui peut prendre plusieurs années.
Le ministère a mis en garde hier les médecins, dans un communiqué, contre la non-assistance aux malades sous prétexte de grève et a rappelé que la médecine était « une noble profession dont le pratiquant est responsable face à ses patients et doit donc être jugé en cas d'erreur médicale par l'ordre des médecins en premier lieu ». « Le rapport publié par la commission d'enquête de l'ordre concernant le dossier d'Ella est très ambigu et ne dévoile pas toute la vérité », affirme le ministère.

Ella Tannous a subi une amputation de ses membres à l'Hôpital américain de Beyrouth, il y a plusieurs semaines, à la suite d'une infection bactérienne non diagnostiquée par le Dr Maalouf qui soignait initialement la petite d'une grippe virale.

« Conscients qu'il y a eu des erreurs »
Contacté par L'Orient-Le Jour alors que des médecins étaient rassemblés hier au siège de l'ordre à Beyrouth durant la conférence de presse décidée en urgence, le président de l'ordre, le Dr Antoine Boustany, a affirmé l'intention de cette instance de poursuivre la grève jusqu'à la mise en liberté du pédiatre.

« Nous ne soignerons que les cas urgents, et les médecins ont tenu à dénoncer la généralisation des accusations qui ont visé tout le corps médical dont la réputation et la dignité, jadis intouchables, se sont tachées par des campagnes médiatiques injustes et infondées », a-t-il dit. « Nous compatissons pleinement avec les parents d'Ella dont le cas est le moins qu'on puisse dire dramatique. Nous avons signé la plainte déposée par les parents, et la commission d'enquête relevant de l'ordre a procédé à une enquête qui s'est étalée sur 11 réunions durant lesquelles elle a pris l'avis de plusieurs médecins et professeurs spécialistes en la matière », a repris le médecin. « Nous sommes conscients qu'il y a des erreurs, et que, dans ce cas précis, il y a eu un manquement, vu que le médecin aurait dû se présenter lui-même à l'hôpital, même si c'était un dimanche, afin d'ausculter la fille fiévreuse. Cela est clair dans notre rapport, mais ne justifie pas la campagne acharnée, lancée par les médias contre l'ensemble du corps médical », s'est-il désolé.

« Les parents ont le droit et doivent porter plainte contre un médecin qui a manqué à son devoir, mais ce que les médecins refusent et dénoncent par cette grève c'est le fait que tout accident soit imputé immanquablement au médecin », a noté le médecin. De plus, a-t-il souligné, « lorsque le praticien bénéficie du droit de défense de la part de l'ordre, celui-ci est accusé d'être une mafia qui couvre et cache les erreurs des médecins ».
Le Dr Boustany a conclu en insistant sur la solidarité de tous les médecins avec le pédiatre, « forcé d'être en détention provisoire avec des criminels et des brigands avant le dénouement de l'enquête, qui ne doit être accomplie que par les instances compétentes, en se basant sur des données scientifiques et non pas par des journalistes sur le petit écran et suivant le tempérament et les émotions de l'opinion publique ».

 

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