Rechercher
Rechercher

Liban - Exécutif

Un semblant d’unité autour de Salam en Arabie

Les dossiers de Ersal et des nominations sécuritaires semblaient peser lourd hier sur Tammam Salam, qui doit rencontrer aujourd'hui le roi Salmane ben Abdel Aziz ; Machnouk à « L'OLJ » : « La livraison des armes se poursuit sans obstacles. »

La rencontre réunissant le Premier ministre Tammam Salam, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, les ministres et le prince héritier Mohammad ben Nayef ben Abdel Aziz a tenu les journalistes en haleine, alors que les informations en rapport avec la visite de Samir Geagea chez Michel Aoun commençaient à parvenir depuis Beyrouth. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre Tammam Salam ne s'est pas fait accompagner par n'importe qui pour sa seconde visite en Arabie saoudite, officielle cette fois, à laquelle il a été convié par le royaume. Il y avait là le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, le ministre de la Défense Samir Mokbel, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, le ministre de la Santé Waël Bou Faour, le ministre de la Jeunesse et des Sports Abdel Mouttaleb Hennaoui et le président du Haut-Comité de secours, le général Mohammad Kheir. Tammam Salam a ainsi voulu donner à sa visite toute l'envergure qu'elle mérite, celle-ci ayant été maintes fois reportée en raison des événements régionaux. Notamment après l'intervention militaire de l'Arabie au Yémen et une détérioration de la situation sécuritaire en Syrie, sans compter les rumeurs faisant état d'un rapprochement russo-saoudien en faveur d'une solution à la crise sanglante dans ce pays, qui dure depuis déjà 4 ans.

Si la visite du Premier ministre en Arabie, l'an dernier au mois de mai, visait à remercier le roi Abdallah pour sa généreuse donation à l'armée libanaise, la rencontre actuelle survient après l'accès au trône du roi Salmane. La délégation libanaise vient ainsi féliciter le nouveau roi et remercier l'Arabie pour son soutien continu, rapporte une source proche de Tammam Salam. « Il sera aussi question du renforcement des relations bilatérales, puisque la délégation vient proposer une série de projets pour améliorer l'infrastructure du pays et subvenir aux besoins des régions accueillant des réfugiés syriens, surtout que les promesses de dons faites lors du dernier congrès humanitaire pour la Syrie, qui s'est tenu au Koweït au mois d'avril, n'ont pas toutes été tenues », explique aussi la source qui dément les rumeurs selon lesquelles le don saoudien à l'armée aurait été annulé, ralenti ou reporté. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé hier le ministre Nouhad Machnouk à L'Orient-Le Jour, assurant que « la livraison des armes se poursuit sans obstacles ». Des affirmations reprises par l'ambassadeur saoudien à Beyrouth, Ali Awad Assiri, qui a affirmé que son pays soutient l'armée libanaise comme toujours. « Le don n'a pas, à ma connaissance, été annulé. Tout retard logistique ou technique éventuel ne concernerait que la France », a-t-il indiqué.

Ersal et les nominations
Alors que l'ensemble des membres de la délégation officielle affirmait hier que le Liban n'était pas venu discuter de ses problèmes internes en Arabie, le ministre Bassil estimant même que « l'Arabie ne s'intéresse probablement pas aux décisions internes du Liban » et avouant ne pas craindre une intervention aux retombées négatives sur ce plan, il était clair que la délégation ministérielle débarquait hier à Djeddah sans avoir pu se défaire du poids des litiges qui minent actuellement le cabinet Salam. Dans l'avion qui a quitté l'AIB hier dans l'après-midi, il n'était question que des nominations sécuritaires et du problème de Ersal, même si les ministres semblaient peu disposés à s'étaler sur ces sujets avec les journalistes, qui ont toutefois décelé une certaine disposition chez certains d'entre eux à ne pas provoquer une implosion du gouvernement.
Inquiet, le ministre Bou Faour a ainsi estimé que « nous sommes entrés dans le scénario de la paralysie ». Plus optimiste, le ministre Machnouk a estimé que la situation du gouvernement est plus difficile qu'à ses débuts, mais que rien n'est définitivement paralysé. « Il est encore possible de s'entendre au sujet de Ersal », a-t-il déclaré en allusion à la localité pour laquelle les ministres du 8 Mars souhaitent une intervention militaire contre ceux qu'ils qualifient de « jihadistes infiltrés ». Et M. Machnouk d'ajouter : « Je ne pense pas du tout que le Conseil des ministres qui se tiendra jeudi sera la dernière réunion du gouvernement. Toutes les discussions sont encore possibles et nous ne sommes pas contre une libération de la région du jurd de Ersal. »


(Lire aussi : Rifi : Le Hezbollah n'a pas à dire à l'armée comment défendre Ersal)


Concernant par ailleurs les nominations des nouveaux responsables sécuritaires, le ministre Machnouk s'est contenté de répondre : « Rien ne presse ! » avant d'expliquer que sa signature à elle seule suffit pour la prorogation du mandat du directeur des Forces de sécurité intérieure, dont le mandat expire jeudi. Pour sa part, le ministre Bassil a lui aussi exprimé son désir de rester positif, affirmant qu'une entente est encore possible jeudi. Indiquant que les dossiers de Ersal et des nominations sont des dossiers séparés qu'il ne faudrait pas lier, il a toutefois réitéré la position de son bloc refusant la discussion de tout sujet en Conseil des ministres avant de nouvelles nominations. Il a également défendu une nouvelle fois l'intervention militaire de l'armée à Ersal, estimant qu'elle constitue une chance pour la troupe en vue de délimiter les frontières avec la Syrie. « On se demande pourquoi le Hezbollah a réagi, a-t-il indiqué. Que l'armée intervienne et on pourra alors dire au Hezbollah de rester à l'écart. Je veux que l'armée prenne les choses en main et pas une autre partie. La troupe, elle, en est capable. »
Gebran Bassil a également affirmé que son bloc souhaite d'excellentes relations avec l'Arabie et que la diaspora libanaise dans le royaume lui importe. « Je n'avais vraiment pas envie que la réunion des ministres lundi se termine sur une mauvaise note, surtout en raison du respect que je porte à Tammam Salam. Il n'est pas convenable de nous rendre en Arabie dans une ambiance de discorde », a-t-il ajouté, assurant que l'épisode de la chute du gouvernement alors que le Premier ministre Saad Hariri était à Washington n'allait pas se répéter.


(Lire aussi : Le Futur dénonce les « milices confessionnelles » que veut former le Hezbollah)

 

Rencontre surprise avec Hariri
À l'atterrissage de l'avion, le Premier ministre Tammam Salam a été reçu à l'aéroport du roi Abdel Aziz par le prince héritier Mohammad ben Nayef ben Abdel Aziz. Ce dernier s'est ensuite réuni en soirée avec les ministres et l'ambassadeur du Liban en Arabie, Abdel Sattar Issa, avant de les convier à un dîner au Palais des Congrès, où ils passeront la nuit. Peu avant la rencontre, l'ancien Premier ministre Saad Hariri a fait irruption pour prendre part à ce dîner, alors que les spéculations allaient déjà bon train sur un possible déjeuner aujourd'hui avec Tammam Salam. Cette rencontre, réunissant les ministres, Tammam Salam, Saad Hariri et le prince héritier, a tenu les journalistes en haleine, alors que les informations en rapport avec la visite de Samir Geagea chez Michel Aoun commençaient à parvenir depuis Beyrouth.

Aujourd'hui, la délégation libanaise devrait être reçue par le roi Salmane ben Abdel Aziz, avant une rencontre avec la diaspora libanaise au siège du consulat du Liban à Djeddah. Des sources autorisées ont rapporté que le Premier ministre pourrait bien affirmer devant le roi, en réponse à la campagne du Hezbollah contre l'Arabie, que seul le gouvernement est qualifié pour formuler la position officielle du Liban.

 

Lire aussi
Retrouvailles Aoun-Geagea à Rabieh : un premier pas vers une réconciliation chrétienne générale ?

Le sommet intermusulman de Dar el-Fatwa met en garde contre une discorde confessionnelle à l'échelle du monde arabe

 

Le Premier ministre Tammam Salam ne s'est pas fait accompagner par n'importe qui pour sa seconde visite en Arabie saoudite, officielle cette fois, à laquelle il a été convié par le royaume. Il y avait là le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, le ministre de la Défense Samir Mokbel, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, le ministre de la Santé Waël Bou Faour, le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut