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À La Une - Liban

Les familles des militaires otages relancent la menace d’escalade

"Nous sommes prêts à nous mobiliser à tout moment et à fermer n'importe quelle route", déclare le porte-parole des familles.

La place Riad el-Solh à Beyrouth, jeudi dernier, après la réouverture forcée de la voie publique par les Forces de sécurité intérieure. Les familles des militaires libanais otages des jihadistes tiennent un sit-in sur place depuis octobre 2014. Photo Suzanne Baaklini

Depuis que les affrontements dans le Qalamoun syrien font rage, l'inquiétude des familles des militaires libanais, retenus par les jihadistes dans une zone à proximité des combats, s'accroît alors qu'elles sont sans nouvelles de leurs proches.

Après la réouverture forcée jeudi de l'accès à la place Riad el-Solh à Beyrouth par les Forces de sécurité intérieure (FSI), les familles ont décidé samedi de se mobiliser à nouveau, en bloquant l'accès à cette place du centre-ville.

Durant les affrontements sanglants d'août 2014 à Ersal, dans la Békaa, entre l'armée et les jihadistes venus majoritairement de Syrie, une trentaine de militaires avaient été enlevés. Quatre ont été assassinés en détention, et vingt-cinq autres sont toujours aux mains de leurs ravisseurs. Si le sort des otages du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) semble rassurant, pendant que de nombreux observateurs parlent d'une libération imminente, celui des militaires aux mains du groupe État islamique (EI) est moins qu'incertain, en l'absence d'information sur les négociations en cours.

Nizam Mghayt, frère d'un militaire otage, a expliqué à la LBCI que cette escalade est justifiée par le flou qui entoure à nouveau les négociations afin de libérer les soldats et policiers. "Les familles sont conscientes du danger qui guette plus que jamais leurs proches", a estimé Nizam Mghayt, qui s'interroge de savoir si "les responsables politiques seraient prêts à sacrifier le sang des militaires en vue d'intérêts personnels".

Même son de cloche de la part de Hussein Youssef, contacté par L'Orient-Le Jour : "A l'ombre des affrontements dans le Qalamoun (entre le Hezbollah et les jihadistes), le danger s'aggrave sans aucun doute. Et jusqu'à présent, aucune avancée au niveau des négociations n'a été réalisée", affirme le porte-parole des familles.

Toutefois, le blocage de la route n'aura pas duré longtemps. "Nous avons rouvert la route afin de réduire la tension", explique Hussein Youssef. Selon lui, l'ouverture forcée de la voie publique jeudi dernier a eu lieu sans coordination au sein des forces de sécurité. "Mais les FSI sont à nos côtés et comprennent notre situation", a-t-il affirmé à la LBCI un peu plus tard. Se voulant rassurant, il explique que "lorsque nous avons bloqué les routes par le passé, c'était à la demande de nos fils en captivité, qui nous imploraient de faire pression sur les autorités. Nous avons décidé de rouvrir la route aujourd'hui car les autorités nous ont rassuré, même si vaguement".

"Les gens sont las et veulent vivre, ils ont des emplois à gérer", ajoute un autre proche des militaires, interrogé par la LBCI, qui justifie le peu de mobilisation des citoyens pour cette cause. "Nous sommes prêts à nous mobiliser à tout moment et à fermer n'importe quelle route", martèle toutefois Hussein Youssef.

 

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