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Nos Lecteurs ont la Parole - Bassam KARAM

Le nouveau code de la route, un test du sérieux du gouvernement

Bien que devenu obsolète depuis plusieurs décennies, il a fallu quand même près d'un demi-siècle pour que le législateur libanais adopte, après beaucoup d'hésitations et sans aucun effort, la loi n° 243/2012 qui deviendra le fameux et tant attendu nouveau code de la route. Oui sans aucun effort, puisque notre soi-disant législateur, très occupé à non légiférer, et malgré un nombre exorbitant de morts sur les routes, se permit le luxe de demander en 2003 à la Yasa qui était époumonée, de lui présenter un projet de loi. Pis encore, puisqu'il a fallu trois longues années de gesticulations aux commissions parlementaires, durant lesquelles le nombre des victimes des accidents de la route n'a fait malheureusement qu'augmenter, pour que le projet de loi soit présenté au Parlement libanais. Calamité, puisque très soucieux ou peu conscient du nombre des victimes, il a fallu à notre fameux législateur sept interminables et longues années pour que la loi n° 243/2012 soit enfin votée. Coup de théâtre incroyable dans un pays où les lois, et malgré le principe contraire, tombent malheureusement l'une après l'autre en désuétude, le gouvernement en ordonna la suspension sous prétexte de soi-disant irrégularités. Et il a fallu un recours devant le Conseil d'État pour que la décision gouvernementale soit abrogée et que la loi retrouve sa force probante.
Alea jacta est ! Le sort en est jeté. Le nouveau code de la route est applicable depuis le 22 avril 2015 malgré les différentes critiques, souvent non fondées, de part et d'autre. Certes les différents gouvernements ont depuis assez longtemps manqué à leurs obligations, et par conséquent rien n'a été fait pour améliorer, entretenir ou développer les routes et autoroutes libanaises. Mais il n'en demeure pas moins qu'il est devenu plus qu'urgent d'appliquer sur les routes, sévèrement et sans aucune compassion pour les contrevenants, les règles les plus élémentaires de ce code de la route, afin de diminuer le nombre exorbitant de morts qui tombent gratuitement, à commencer notamment par les excès de vitesse, la conduite sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants, le non-respect des signaux lumineux... Il est indubitable que le respect du feu rouge est loin d'être dépendant de l'état de la route. Rouler à une vitesse règlementaire sur les routes et surtout sur les autoroutes est encore moins lié à l'état du réseau routier libanais. Le pouvoir d'achat du citoyen ne devrait en aucun cas être comparé aux montants des amendes et contraventions, puisque celui-ci devrait être perçu comme dissuasif et non punitif. La France n'a-t-elle pas adopté « l'action du képi », qui consiste à attirer l'attention des conducteurs sur la présence d'agents de la police et de la gendarmerie afin de les pousser à lever le pied de l'accélérateur ? Politique qui a diminué sensiblement les nombres d'accidents sur les routes. En d'autres termes, il est plus facile à qui n'a pas les moyens de payer 450 000 livres d'amende de ne pas brûler un feu rouge que de se lamenter en invoquant des excuses loin d'être fondées !
Aujourd'hui, le code est applicable, certes, mais sera-t-il appliqué ? Je doute !
Malheureusement, nous connaissons trop bien la suite des événements. Par conséquent, l'essentiel reste à faire afin que ce nouveau code de la route n'ait pas le même sort que le reste des lois au Liban, à commencer par la loi contre le tabagisme dans les endroits publics qui peine à se faire appliquer même dans les Palais de pustice et les postes de police.

Bassam KARAM

Bien que devenu obsolète depuis plusieurs décennies, il a fallu quand même près d'un demi-siècle pour que le législateur libanais adopte, après beaucoup d'hésitations et sans aucun effort, la loi n° 243/2012 qui deviendra le fameux et tant attendu nouveau code de la route. Oui sans aucun effort, puisque notre soi-disant législateur, très occupé à non légiférer, et...

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