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Lifestyle - Liban pop

Ghida Majzoub, la passion du grand écran, sur le petit

La toute première présentatrice de la chaîne du Futur vient d'être choisie par le ministère de la Culture pour intégrer la Commission nationale du film.

Photo André Abi Abdallah

Ghida Majzoub est une férue de cinéma. Pour la présentatrice emblématique de la chaîne du Futur, l'expérience du cinéma est chose sacrée, et les spoilers, un redoutable ennemi. Celle qui suit avidement toutes les nouvelles de l'industrie cinématographique depuis l'âge de 8 ans et ne raterait pour rien au monde une cérémonie des oscars ne peut imaginer une semaine s'écouler sans la découverte au cinéma d'un nouveau long-métrage. Au moins...
Et si elle ne va jamais seule à son rendez-vous rituel de 20 heures, elle serait bien capable de faire taire une salle de cinéma comble pour suivre dans le calme le film dont elle a sans doute méticuleusement suivi les nouvelles et les coulisses des mois auparavant, pour en ressortir surexcitée. Véritable encyclopédie de l'industrie européenne et mondiale, celle qui adore surtout les films épiques d'histoire, les biographies, les comédies subtiles et les twists de la trame n'a nullement besoin de mentionner sa passion pour le cinéma, que l'on devine à la première conversation abordant le sujet.

C'est là qu'elle peut s'engager toute expressive dans une longue causerie animée invoquant ses acteurs préférés, comme Julia Roberts, « gauchère comme moi », comme elle s'amuse à le dire, Michelle Pfeiffer, Michael Caine, Anthony Hopkins ou encore Roberto Benigni, dont elle est follement amoureuse. La présentatrice du morning show «Aalam el-Sabah» depuis plus de 22 ans est en tout cas servie, puisqu'elle vient d'être nommée par le ministère de la Culture comme nouveau membre de la Commission nationale du film.
« Je n'ai jamais déployé des efforts dans ce sens, explique à L'Orient-Le Jour la présentatrice à la signature vocale particulière. Mais je suis si heureuse que ma passion pour le cinéma ait payé et que je fasse partie de ce sang nouveau censé activer le travail de la commission. » Ayant fait plusieurs fois partie du jury du Festival du cinéma de la Notre Dame University (NDU), c'est surtout la section cinéma qu'elle anime depuis plus de 15 ans à « Aalam el-Sabah », en parallèle à son statut de présentatrice principale de l'ensemble de l'émission, qui l'a imposée en tant que critique de cinéma sur la scène locale. Elle avait pourtant animé toutes sortes d'autres émissions en primetime sur la chaîne du Futur.

« Une maison où l'on grandit sans prendre de l'âge »
À bien des égards, Ghida Majzoub est la présentatrice que l'on associerait le plus à la Future TV. Quand la chaîne est lancée en février 1993, elle est le premier visage à apparaître à l'écran après l'hymne national. Encore étudiante en première année de communication à la LAU, elle passe un casting pour se lancer dans un métier qui, elle l'espère, lui accordera « une plateforme pour m'exprimer ».
Elle est à cette époque la première Miss météo au Liban, une position qu'elle occupera pendant plus d'un an avant que ne soit lancé « Aalam el-Sabah » en mai 1993.
« J'ai présenté toutes sortes d'émissions, mais je suis toujours revenue à "Aalam el-Sabah", confie la brune, naturelle et spontanée. C'est en quelque sorte ma maison. J'adore le direct, l'interaction avec les gens et le fait de toujours fuir la routine en traitant des sujets variés autour desquels je prends plaisir à effectuer des recherches en profondeur. Nous avons réussi à pénétrer dans chaque maison et c'est très gratifiant. Le secret, je pense, réside dans le fait que nous avons toujours essayé de ressembler aux gens tout en débordant d'énergie positive. »

Et Ghida Majzoub d'ajouter : « En 22 ans, je n'ai pas senti avoir pris de l'âge et je me sens toujours la plus jeune de l'équipe, comme au premier jour. C'est une question d'esprit. Malgré tout ce temps qui s'est écoulé et toutes les personnes qui ont profité de ce morning show comme tremplin, je n'ai jamais pu quitter la Future TV, et c'est sans regret. Je ne peux travailler que dans un environnement où je me sens confortable et je m'attache par nature. À la patrie, à la famille et aux gens autour de moi. C'est une vraie famille qui m'entoure à « Aalam el-Sabah ». Nous avons commencé ensemble et nous avons grandi ensemble. » « Pour toutes ces raisons, je compte y rester. Même si je ne suis pas vraiment une personne matinale, je ne suis pas grincheuse au réveil tous les matins », ajoute, amusée, la présentatrice qui a interviewé de nombreuses stars du monde arabe et d'ailleurs dans le segment cinéma qu'elle anime.
« C'est à travers ce segment que j'ai pu vraiment m'éclater et m'adonner à ma passion, assure également l'ancienne rédactrice en chef de la revue Movie Guide du Circuit Empire. Aujourd'hui, j'essaie d'en faire une tribune pour les étudiants en audiovisuel et pour faire de la lumière sur les nombreux métiers, parfois peu connus, de l'industrie. »

Une industrie en essor
Au sein de la Commission nationale du film, Ghida Majzoub devra choisir avec ses six collègues la sélection officielle du Liban aux oscars et suivre de près les films libanais, qui vivent, selon elle, une période de renaissance. Elle compte également faire en sorte que les chaînes de diffusion soutiennent davantage le cinéma local en gardant les films libanais à l'affiche, même si les entrées sont maigres au départ. « Nous avons beaucoup de potentiel, et une dizaine de films sont maintenant produits chaque année à Beyrouth », assure-t-elle. « Certains sont bons et d'autres nécessitent souvent un scénario plus solide et une meilleure gestion d'acteurs, estime-t-elle. Mais il est surtout temps de produire de nouveaux genres de films au Liban, comme des thrillers et des films musicaux, même si la mémoire de la guerre est encore présente et survit aux générations, un peu comme partout dans le monde. »

Et d'ajouter : « Il y a des choses que l'on hérite effectivement et que l'on transmet de génération en génération. Comme l'amour du cinéma, d'ailleurs, que j'ai hérité de ma mère et de mon grand-père qui possédait le cinéma Empire à Saïda. J'ai moi-même transmis cette passion à mes deux filles May et Dana, âgées de 15 et 14 ans. Comme j'étais pratiquement enceinte pendant deux ans, elles m'ont éloignée de la télévision et de mon rôle d'animatrice pendant un bon bout de temps. Il m'a tardé de le retrouver. »
Un rôle dont la présentatrice n'est visiblement pas prête à se défaire. À la question de savoir si elle aimerait mener une carrière d'actrice, elle répond sans hésitation : « Je suis quelqu'un de timide et je sens qu'il est difficile de faire passer des émotions. En fait, je vais bientôt paraître dans un film, mais en tant que Ghida, animatrice télé. Je serai moi-même, et c'est le seul rôle dans lequel je m'imagine. Mais sait-on jamais ? »

 

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