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Liban - Conférence

La « Lebanese Diaspora Energy » clôture ses travaux : vers la création d’un Conseil national des émigrés

« Ce sont eux qui ont quitté le Liban démunis, ils n'ont que de la fougue dans le cœur et de la force dans les bras. Et quand ils y reviennent, leurs mains sont inondées des richesses de la terre et leur front ceint de lauriers. Ils sont vainqueurs où qu'ils s'installent, et charmeurs où qu'ils se trouvent. Ce sont ceux qui naissent dans des chaumières et qui meurent dans les palais du savoir. Ils sont ces flambeaux qui défient le vent et le sel qui désarme le temps. Ce sont ceux qui avancent d'un pas ferme vers la vérité, la beauté et la plénitude. »
Gibran Khalil Gibran

La conférence « Lebanese Diaspora Energy 2015 », qui a débuté ses travaux jeudi au Hilton Habtoor Grand Hotel de Sin el-Fil, à l'initiative du ministère des Affaires étrangères, doit s'achever aujourd'hui par une visite bucolique au Batroun, avec pour point focal un repas typiquement libanais à Batrouniyat. À en croire les participants, cette conférence, qui a rassemblé plus d'un millier d'émigrés libanais venant de 73 pays, semble avoir atteint ses objectifs. Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, qui a concocté, d'une main de maître, cette « riche et intéressante » initiative, a su orchestrer avec brio les douze grands thèmes discutés au cours de ces assises et qui couvraient les principaux secteurs d'activité socio-économiques, politiques et médiatiques, en présence des ministres libanais concernés, à savoir : santé ; banque, finance et assurance ; construction, entreprise et immobilier; produits agricoles, cuisine libanaise et franchise ; médias, publicité, musique et cinéma ; arts, bijoux et fashion design ; éducation, édition, science et culture ; commerce et industrie ; pétrole et gaz, télécommunications et technologie de l'information ; tourisme, industrie hôtelière, transports et services ; politique, organisations internationales, ONG, et les institutions de la diaspora. Des propositions, recommandations et feuilles de route dans tous les domaines ont été élaborées, dont notamment l'idée de la création d'un Conseil national des émigrés qui fera l'objet d'un projet de loi. Une conférence est prévue en 2016 pour le suivi.

70 personnes du Brésil
« Cette conférence est très intéressante et utile », a indiqué à L'Orient-Le Jour Alfredo Cotait Neto, président de la Chambre de commerce brésilo-libanaise et ex-sénateur brésilien, qui ne cache pas son attachement à ses racines libanaises. « Mon père est né à Jdeidet Marjeyoun », dit-il. C'est avec fierté qu'il annonce la présence de « 70 Brésiliens de la diaspora libanaise », qui ont « mis 20 heures pour faire le voyage jusqu'au Liban, ce qui est le signe d'un grand intérêt pour ce pays », assure-t-il. « C'est de cette manière que nous voulons aider le Liban. Le Brésil est un immense pays, de un million de km2, par rapport au Liban bien plus petit », dit-il. M. Cotait Neto est intéressé à établir des liens commerciaux entre les deux pays afin que « le Liban participe davantage aux échanges commerciaux internationaux ». « C'est un accord important, insiste-t-il. Ce qui est important, c'est d'aider le Liban à exporter davantage. »
Il se dit « optimiste » sur ce plan, car il « croit en ce pays ». « Le Brésil voudrait travailler avec le Liban, souligne M. Cotait Neto. Mais il ne faut pas créer d'obstacles. Travaillons ensemble dans le cadre d'un accord entre le Liban et les pays du Mercosur (bloc comprenant le Brésil, l'Argentine, le Paraguay, l'Uruguay, le Venezuela et associé au Chili, à la Bolivie, la Colombie, l'Équateur et au Pérou). Le Liban en bénéficiera davantage. »


(Lire aussi : De la première à la quatrième génération, ils portent toujours le Liban dans leur cœur)

 

Meilleure coordination avec l'Onu
Mark Harb, Libanais originaire de Zahlé, résidant à Ottawa depuis 45 ans, préconise une meilleure coordination entre le Liban et les Nations unies. « Cette conférence, bien organisée, donne l'occasion aux Libanais à travers le monde d'être ensemble pour discuter de sujets qui intéressent le pays. Les différents secteurs et comités ont proposé de bonnes recommandations », estime M. Harb qui « invite à lire et analyser les rapports publiés par les Nations unies sur le Liban pour agir, parce que l'Onu s'intéresse beaucoup au pays et aux Libanais ». « Il faut agir pour changer les choses, parce que c'est nous qui pouvons définir le futur », affirme M. Harb qui souligne en outre la nécessité de lire le dernier rapport de la Banque mondiale sur le Liban. Pour une action concertée, il souligne aussi l'importance « d'établir des groupes de consultations ou Advisory Board ».

Fady Abboud : Il est grand temps de faire des affaires
Cette conférence est une « grande opportunité pour le Liban », relève avec satisfaction l'ancien ministre du Tourisme, Fady Abboud. « Quelle grande richesse de voir ces Libanais venus de partout ! » déclare-t-il. « Il ne s'agit pas là de nostalgie ni de sentimentalisme, car il est grand temps de créer des liens avec la diaspora libanaise et de monter des affaires en mettant en place un partenariat. Ceci est important pour les Libanais et aussi pour la diaspora », estime-t-il.
Saluant l'action dynamique du chef de la diplomatie libanaise, Fady Abboud rappelle à L'OLJ qu'il est lui-même fils d'émigré. « Mon père a quitté Bickfaya pour l'Afrique de l'Ouest, précise-t-il. Je connais parfaitement les sentiments des émigrés. Nous sommes là pour marquer l'histoire. Nous pourrons créer l'an prochain l'Association des émigrés libanais pour un partenariat constructif, avec la création de soixante sections dans chaque pays. Nous tiendrons une conférence l'année prochaine pour le lancement de cette entreprise », affirme-t-il.

(Lire aussi : « La diaspora est au cœur de notre diplomatie économique »)

 

Fady Gemayel : une synergie
Le président de l'Association des industriels du Liban, Fady Gemayel, ne manque pas, pour sa part, de relever la grande importance et l'envergure de cet événement. Il s'agit de stimuler « le rapprochement et la convergence des points forts de l'industrie libanaise et de nos émigrés qui représentent une force réelle à travers le monde ». « Il est essentiel de favoriser la synergie de ce potentiel de la jeunesse et de l'économie libanaises », souligne Fady Gemayel.

Raymond Araygi : résistance culturelle
« Le Liban fait face à de graves problèmes, internes et externes, sur les plans militaire, sécuritaire, économique et culturel, déclare pour sa part le ministre de la Culture Raymond Araygi. C'est pour cela que le ministère de la Culture a lancé le slogan " Résistance culturelle ". C'est par la culture que l'on peut mener la bataille contre les idées. Le potentiel des émigrés peut être très important dans cette bataille. Je crois que le Liban constitue pour les émigrés libanais la racine et aussi la source dans un monde ouvert à la globalisation, où tout se perd. Il est très important d'avoir des racines dans un pays millénaire. Il faut en être fier. Les Libanais de la diaspora peuvent s'enorgueillir de faire partie d'une civilisation très ancienne qui a donné beaucoup à l'humanité, surtout l'alphabet. »

Impression de Marc Saikali, directeur de France 24
Le directeur de France 24, Marc Saikali, originaire de Saïda, se dit « ravi de cette initiative, ravi de pouvoir parler de mon métier, face à des gens qui sont un peu comme moi, c'est-à-dire métissés culturellement et fiers des origines libanaises ». « Je suis heureux de pouvoir vous présenter France 24 ici pour partager mon expérience, souligne-t-il. C'est intéressant de pouvoir créer des liens, des partenariats avec d'autres télés, d'autres journalistes. »

Liens éducatifs
Le professeur Naïm Ouaini, modérateur de la session éducation, est heureux de pouvoir « établir des liens éducatifs et universitaires à travers la diaspora ». C'est dans le cadre de cette conférence qu'il pourra atteindre les objectifs qu'il s'est assignés dans le domaine de l'éducation, avec un réseau (networking), une école des Libanais à l'étranger (LDE) qui délivre des diplômes reconnus par l'État libanais, un organisme formé de responsables des ministères des Affaires étrangères, des représentants d'établissements d'enseignement supérieur au Liban, et le CNRS libanais, pour faciliter l'échange scientifique et culturel, et surtout pour créer une dynamique dans les deux sens au niveau de la recherche scientifique et du transfert du savoir.

 

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commentaires (2)

CONSEIL NATIONAL DES ÉMIGRÉS QUI DEVRAIT AVOIR DES MINISTRABLES AU GOUVERNEMENT LIBANAIS... ET DES DÉPUTÉS À LA CHAMBRE...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 22, le 23 mai 2015

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Commentaires (2)

  • CONSEIL NATIONAL DES ÉMIGRÉS QUI DEVRAIT AVOIR DES MINISTRABLES AU GOUVERNEMENT LIBANAIS... ET DES DÉPUTÉS À LA CHAMBRE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 22, le 23 mai 2015

  • Cette conférence à l'initiative du ministré béssîîîl, doit s'achever aujourd'hui par une visite bucolique au Batroun, avec pour point focal un repas typiquement libanais à Batroûnïyât ; comme par hasard, n'est-ce pas, bon-papa caporal ! Le ministré béssîîîl, qui a concocté d'une main de maître mahééék cette initiatiiiive, a su orchestrer avec (brio!) les thèmes discutés au cours de cette conférence." ! Oui, bon, on a compris, uuuuuft !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 15, le 23 mai 2015

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