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Moyen Orient et Monde - Entretien

Le président géorgien conjure les Européens de poursuivre l’intégration malgré la pression russe

Pour le président géorgien Guiorgui Margvelachvili, la crédibilité de l’Europe est en jeu pour convaincre les anciennes républiques soviétiques que Bruxelles ne recule pas face à la pression de Moscou. Vano Shlamov/AFP

Le président géorgien Guiorgui Margvelachvili a appelé hier les dirigeants européens à ne pas laisser « l'agression russe en Ukraine » mettre un coup d'arrêt aux projets d'intégration des anciennes républiques soviétiques au sein de l'Union européenne.
M. Margvelachvili s'exprimait avant un sommet à Riga aujourd'hui et demain consacré au partenariat oriental, lancé par Bruxelles en 2009, pour arrimer à l'UE six pays issus de l'éclatement de l'Union soviétique en 1991 : l'Ukraine, le Belarus, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. « Les principaux dirigeants de l'UE m'ont donné des assurances claires sur le fait qu'il n'y avait pas de veto informel de la Russie pour s'opposer à la volonté de la Géorgie de rejoindre l'Europe », a expliqué à l'AFP le président géorgien au cours d'un entretien. « Malheureusement, la Russie, par son agression en Ukraine, a réussi pour un temps à freiner le programme d'intégration du partenariat oriental », a-t-il poursuivi. « Nous, les dirigeants européens, devons surmonter ce paradigme de confrontation », a lancé Guiorgui Margvelachvili.
La question majeure sur laquelle devront plancher les participants du sommet de deux jours prévu dans la capitale lettonne sera en effet comment concilier programme d'intégration des ex-républiques soviétiques et relations glaciales entre l'UE et la Russie. L'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée en mars 2014 et son soutien présumé aux séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine a provoqué la pire crise dans les relations entre Moscou et les Occidentaux depuis la fin de la guerre froide.

Maigres progrès pour les visas
Les avancées, plus maigres que prévues, notamment sur la libéralisation du régime des visas Schengen et la perspective de plus en plus lointaine de leur adhésion à l'UE, risquent de doucher les espérances des trois pays à Riga. « Si nous échouons à obtenir des progrès sur les questions telles que celle des visas, cela reviendrait à accepter une logique absurde qui voudrait que rendre plus facile pour un touriste géorgien de visiter Paris est une menace pour la Russie », a assuré M. Margvelachvili. En mai, l'Union européenne a annoncé que l'Ukraine et la Géorgie avaient réalisé des progrès en vue de l'obtention d'un accès sans visa à l'Europe, mais a retardé son introduction à l'année prochaine pour Tbilissi et à une date ultérieure pour Kiev.
Pour le président géorgien, la crédibilité de l'Europe est en jeu pour convaincre les anciennes républiques soviétiques que Bruxelles ne recule pas face à la pression de Moscou. « J'attends des dirigeants européens qu'ils réaffirment à Riga que le rapprochement entre pays du partenariat oriental et l'UE ne constitue pas une menace à l'égard de la Russie. J'attends de nouveaux pas, même s'ils ne sont pas finaux, sur notre chemin vers l'adhésion à l'UE », parmi lesquels figure la libéralisation du régime des visas, a-t-il annoncé.
Guiorgui Margvelachvili a en outre affirmé que l'UE gagnerait économiquement à accueillir la Géorgie qui « joue un rôle important dans la stabilité économique et énergétique de l'Europe » grâce à ses oléoducs et gazoducs transportant les ressources de la mer Caspienne vers le marché européen. « Comme la crise ukrainienne l'a montré, la sécurité européenne est une illusion sans la sécurité des pays du partenariat oriental », a-t-il insisté.

Irakli METREVELI/AFP

Le président géorgien Guiorgui Margvelachvili a appelé hier les dirigeants européens à ne pas laisser « l'agression russe en Ukraine » mettre un coup d'arrêt aux projets d'intégration des anciennes républiques soviétiques au sein de l'Union européenne.M. Margvelachvili s'exprimait avant un sommet à Riga aujourd'hui et demain consacré au partenariat oriental, lancé par Bruxelles...

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