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Moyen Orient et Monde - Conflit

Le sort de Palmyre désormais entre les mains de l'EI

En Irak, une contre-offensive se prépare pour reprendre Ramadi, tombée dimanche aux mains des jihadistes.

Alors que Palmyre est passée sous le contrôle quasi total des jihadistes de l’organisation État islamique, l’inquiétude pour les trésors archéologiques de cette cité est à son paroxysme. Photo AFP

Les jihadistes du groupe État islamique (EI) se sont emparés hier de la quasi-totalité de la cité antique de Palmyre, marquant un nouveau point contre le régime syrien et suscitant l'inquiétude pour ses trésors archéologiques.
« L'EI contrôle la quasi-totalité de Palmyre », a rapporté hier soir le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, faisant état d'un « retrait massif des forces du régime de tous les secteurs ». Il a cependant précisé que les jihadistes n'étaient pas entrés dans la prison (à l'est de la ville) ni au siège des services de renseignements militaires (Ouest) où se devaient se trouver un grand nombre de soldats. La télévision nationale a néanmoins indiqué que les forces gouvernementales se sont retirées après avoir évacué les civils.


Un militant originaire de Palmyre, Mohammad Hassan al-Homsi, a, de son côté, indiqué à l'AFP via Internet que l'armée de l'air avait lancé des raids sur Palmyre après la prise de la ville par l'EI.
Du côté de l'EI, un jihadiste a déclaré, sur Internet : « Grâce à Dieu, (Palmyre) a été libérée », ajoutant que le mouvement s'était emparé d'un hôpital où l'armée avait pris ses quartiers avant de se retirer. D'autres jihadistes ont publié sur Twitter des photos d'hommes armés dans des rues qu'ils disent être celles de Palmyre.


L'EI s'était déjà emparé du tiers nord de la ville dans l'après-midi. Contacté par l'AFP, le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim, avait alors affirmé que « la situation était très mauvaise », s'inquiétant du sort du site archéologique inscrit au patrimoine mondial de l'humanité. « Je suis vivement préoccupée par la situation du site de Palmyre. Les combats menacent l'un des sites les plus significatifs du Moyen-Orient et la population civile », a pour sa part déclaré hier la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova appelant à « un arrêt immédiat des hostilités sur le site ».
La cité de Palmyre revêt une importance stratégique pour l'EI, puisqu'elle ouvre sur le grand désert syrien, limitrophe de la province d'al-Anbar en Irak, qu'il contrôle déjà en grande partie.

 

(Repère : Avancée de l'EI en Irak et en Syrie : ce qu'il faut savoir)

 

40 000 habitants ont fui
De l'autre côté de la frontière, une contre-offensive des milices chiites se prépare pour reprendre Ramadi, capitale de la province majoritairement sunnite d'al-Anbar tombée dimanche aux mains de l'EI, après l'appel à l'aide lancé par le gouvernement de Haider al-Abadi.
La chute de Ramadi, qui représente une « situation extrêmement grave », a poussé les États-Unis à « réexaminer » leur stratégie en Irak, a admis hier un haut responsable américain, promettant que Washington « aiderait » Bagdad à reprendre la ville « dès que possible ». Ce cadre du département d'État a par ailleurs annoncé que son gouvernement allait fournir « très bientôt » aux forces armées irakiennes « un millier » de systèmes de missiles antichars. Les États-Unis veulent également accélérer la formation des tribus sunnites locales pour qu'elles aident à reprendre ce chef-lieu de la plus vaste province d'Irak d'où ont fui quelque 40 000 habitants ces derniers jours.


En visite à Bagdad, le ministre iranien de la Défense, Hossein Dehgan, a, pour sa part, affirmé que « soutenir l'Irak face aux crises sécuritaires fait partie de la politique immuable de l'Iran ». Bagdad veut aussi l'aide de la Russie face aux jihadistes. Le Premier ministre s'est ainsi rendu à Moscou hier pour discuter de cette question avec le président Vladimir Poutine, selon le bureau de M. Abadi.

 

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