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Moyen Orient et Monde - Migrants

En Asie, la situation des hommes en mer vire au tragique

Les Philippines sont prêtes à aider, mais ne précisent pas comment elles comptent s'y prendre.

Des migrants bangladais, qui ont récemment débarqué dans la province indonésienne d’Aceh, sont hospitalisés dans le camp pour réfugiés de Langsa. Romeo Gacad / AFP

Plusieurs hauts-commissaires des Nations unies ont lancé hier un appel pressant à l'Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande à accepter le débarquement des migrants bloqués en mer.
Ces trois pays et les dix pays membres de l'Asean, le bloc régional de l'Asie du Sud-Est, doivent « faire du sauvetage de ces vies leur première priorité en renforçant de façon significative les opérations de recherche et de secours (...) et en facilitant leur débarquement », affirment conjointement le haut-commissaire aux Réfugiés, Antonio Guterres, le haut-commissaire pour les Droits de l'homme, Zeid Ra'ad al-Hussein, le chef de l'Organisation internationale pour les migrations, William L. Swing, et Peter Sutherland, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu pour les migrations internationales et le développement. Les migrants doivent être hébergés dans des zones sûres et dans des conditions humaines, soulignent-ils. Ils doivent recevoir des soins médicaux et pouvoir être auditionnés pour déterminer leur statut.
La question des migrants en Asie du Sud-Est devient de plus en plus dramatique, avec quelques milliers d'entre eux venus de Birmanie et du Bangladesh qui se retrouvent à la dérive après avoir été abandonnés en mer par leurs passeurs. Cet exode dure depuis plusieurs années, mais il prend depuis quelques jours une tournure particulièrement catastrophique, quasiment tragique. Les filières clandestines se retrouvent soudain désorganisées par le nouvelle politique répressive de la Thaïlande. Ne pouvant plus se rendre dans ce pays, traditionnelle voie de passage, les trafiquants ont abandonné en mer les migrants.

Otages des passeurs
En réponse à l'appel de l'Onu, les Philippines se sont dit prêtes à venir en aide aux boat-people, au moment où ses voisins les refoulent de leurs rivages. L'archipel a l'obligation d'aider les migrants, dont bon nombre fuient la persécution, car il est signataire de la convention de 1951 de l'Onu sur les réfugiés, a déclaré le porte-parole du ministère philippin des Affaires étrangères, Charles Jose. Ni M. Jose ni d'autres responsables gouvernementaux n'ont précisé la manière dont les Philippines comptaient porter secours aux migrants. Le porte-parole du président Benigno Aquino a également dit que l'archipel était disposé à aider les migrants, citant les valeurs de compassion de la religion catholique largement majoritaire dans le pays.
La Malaisie, l'Indonésie et la Thaïlande ont suscité la réprobation de la communauté internationale en repoussant plusieurs bateaux vers le large, ce que les organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé comme un jeu de « ping-pong humain ». En outre, l'Onu a alerté, hier également, qu'au moins 2 000 migrants sont pris au piège des passeurs depuis des semaines sur des embarcations au large de la Birmanie. Ces embarcations seraient toujours contrôlées par les trafiquants, qui exigent entre 180 et 270 dollars pour permettre aux migrants de débarquer et de retourner dans l'État rakhine en Birmanie, où vivent les Rohingyas.

Un bateau a disparu
Par ailleurs, l'angoisse augmentait hier concernant le sort de quelque 300 migrants rohingyas, dont le bateau a été aperçu jeudi dernier dérivant à proximité des côtes thaïlandaises. Ce jour-là, la marine thaïlandaise avait fourni aux passagers affamés et assoiffés de la nourriture et de l'eau, avant d'escorter le bateau hors de ses eaux. Depuis, personne n'a revu l'embarcation. Les autorités thaïlandaises ont laconiquement indiqué que les passagers voulaient rejoindre la Malaisie. De leur côté, les autorités indonésiennes et malaisiennes se sont refusées à tout commentaire sur ce bateau.

(Source : AFP)

Plusieurs hauts-commissaires des Nations unies ont lancé hier un appel pressant à l'Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande à accepter le débarquement des migrants bloqués en mer.Ces trois pays et les dix pays membres de l'Asean, le bloc régional de l'Asie du Sud-Est, doivent « faire du sauvetage de ces vies leur première priorité en renforçant de façon significative les...

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