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Moyen Orient et Monde

Asile dans l’UE : Bruxelles a-t-il eu les yeux plus gros que le ventre ?

La Commission européenne risque de devoir réviser à la baisse ses ambitions pour une prise en charge plus solidaire des réfugiés et demandeurs d'asile dans l'UE, au vu de la levée de boucliers, notamment en France, contre le principe de quotas qu'elle a avancé. « L'équilibre est difficile à trouver entre les réflexes de repli dans l'opinion publique et la nécessité pour l'Europe d'agir » face aux noyades de centaines de migrants et demandeurs d'asile en Méditerranée, a relevé une source européenne. Un tour de table des ministres des Affaires européennes, hier à Bruxelles, a confirmé que « le principe des quotas » avancé la semaine dernière par la Commission « est très fraîchement accueilli », a indiqué une deuxième source européenne.
Hier également, le président François Hollande a réitéré l'opposition française à cette idée. « Il n'est pas question qu'il y ait des quotas d'immigrés », a-t-il souligné, en visite à Berlin, tout en reconnaissant qu'il faudrait une meilleure « répartition » des réfugiés. L'exécutif européen, qui présentera mercredi prochain un projet de législation détaillant ses propositions, « devra prendre cela en compte », a ajouté l'une des deux sources européennes précitées.
Le premier rendez-vous est fixé au 16 juin, lors d'une réunion des ministres européens de l'Intérieur. La Commission « a présenté une première idée, beaucoup de détails restent à finaliser, nous travaillons de concert avec les États membres, pas dans le vide », a reconnu la porte-parole chargée de l'immigration, Natasha Bertaud, lors d'un point de presse. Si elle a réaffirmé la volonté de la Commission d'imposer une « juste redistribution » des flux que les exodes, notamment de Syriens, font converger sur l'Europe, elle s'est soigneusement abstenue de prononcer le mot qui fâche de quota.
D'emblée, Londres et Budapest avaient marqué leur opposition, vite rejointes par les États baltes, Varsovie, Bratislava et Prague. Mais c'est la France, pourtant partisane déclarée de plus de solidarité européenne en matière d'asile (avec l'Allemagne), qui a fait pencher la balance. « Il est fort probable » que le projet, personnellement porté par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, soit « massacré, comme l'avait été le dernier plan d'action » élaboré à Bruxelles en 2013 après une première hécatombe au large de l'île italienne de Lampedusa, avait déploré dès la semaine dernière une source de l'exécutif européen.

La Commission européenne risque de devoir réviser à la baisse ses ambitions pour une prise en charge plus solidaire des réfugiés et demandeurs d'asile dans l'UE, au vu de la levée de boucliers, notamment en France, contre le principe de quotas qu'elle a avancé. « L'équilibre est difficile à trouver entre les réflexes de repli dans l'opinion publique et la nécessité pour...

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