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Liban - La situation

Efforts apparents de déblocage de tous les dossiers, sauf la présidentielle

La séance du Conseil des ministres, hier. Photo Ani

La décision du tribunal militaire de condamner à quatre ans de prison Michel Samaha est l'événement majeur qui a marqué hier la séance du Conseil des ministres, consacrée pourtant intégralement au budget, dont le deuxième chapitre a été approuvé hier. « Cette décision écœurante, qui ramène à la mémoire l'affaire de Samer Hanna » (pour reprendre les propos de Nabil de Freige à L'OLJ), a provoqué la réaction immédiate du ministre de la Justice, Achraf Rifi, qui s'est retiré de la réunion du cabinet, avant qu'elle ne soit levée.
Devant les journalistes réunis à la porte du Sérail, le ministre a donné lecture d'un communiqué rédigé à la main, d'abord pour dénoncer la décision, contre laquelle il prévoit de se pourvoir en cassation, et ensuite pour dénoncer le concept même de tribunal militaire, dont l'annulation par un projet de loi – son cheval de bataille – est à ses yeux plus que jamais nécessaire. Précisant ne s'être concerté avec personne avant de prendre cette décision, le ministre Rifi a estimé que le juge Ibrahim Khalil doit être lui-même jugé. Il a promis enfin aux Libanais de leur révéler le contenu des enregistrements portant les aveux de Michel Samaha lors de l'enquête.

Les ministres qui ont été ensuite sollicités successivement par les médias sur le jugement du tribunal militaire se sont retenus de prendre, à chaud, une position aussi intransigeante que celle du ministre de la Justice. Même le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, s'est abstenu de se solidariser avec son collègue du Futur, au motif de ne pas avoir « lu le contenu de la décision ni être au courant, par ailleurs, de la déclaration d'Achraf Rifi ».
Force est de relever, en outre, les précautions avec lesquelles le 8 Mars semble gérer cette affaire. Contacté par L'OLJ, l'ancien vice-premier ministre, Élie Ferzli, a ainsi refusé de commenter le jugement du tribunal militaire, au motif qu'une lecture de ce jugement est un impératif préalable. Par ailleurs, le ministre Sejaan Azzi a ri en relevant, au sortir de la réunion du cabinet, que le ministre Samaha sera relaxé dans sept mois, « donc au moment de l'élection d'un nouveau président de la République ».

 

(Lire aussi : Le tribunal militaire, un « archaïsme » accusé de creuser encore plus le fossé entre les Libanais)



Cette boutade s'inspire de la stagnation qui continue de peser sur la présidentielle, une stagnation que devait rappeler, hier, une nouvelle mise en échec de la séance électorale, faute de quorum, à laquelle le président de la Chambre avait convoqué pour la 23e fois.
À l'impression lassante de déjà-vu, qui meuble l'attente d'un déblocage présidentiel, s'est ajoutée hier place de l'Étoile la question de la « législation de nécessité », et la lenteur des efforts visant à trouver un terrain d'entente sur l'évaluation de cette nécessité. La crainte, exprimée par le ministre Waël Bou Faour, lors d'une cérémonie au centre médical de l'Université américaine, de voir « la sclérose affectant les multiples strates de la politique se transformer en sclérose constitutionnelle », décrit la situation d'emboîtement des paralysies. Une situation qui a fait l'objet d'échanges, hier, à Clemenceau, entre le leader druze, Walid Joumblatt, et l'ambassadeur des États-Unis, David Hale.

Pour ce qui est de la législation de nécessité, une réunion s'est tenue hier, en marge de la séance électorale, au salon des députés, entre les parlementaires du bloc du Futur, avec à leur tête l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, en présence du chef du groupe des Forces libanaises, le député Georges Adwan. « Nous nous entendons avec les FL sur la législation de nécessité, et nous refusons la normalisation de l'absence d'un président de la République », a déclaré Fouad Siniora à l'issue de la réunion.
Rappelons que les FL, avec le Courant patriotique libre et les Kataëb, soumettent leur éventuelle participation aux réunions législatives portant sur les affaires « de nécessité » à la condition d'insérer à l'ordre du jour des réunions parlementaires l'examen d'une nouvelle loi électorale et la proposition de loi sur la récupération de la nationalité.
La position de Fouad Siniora paraît de prime abord pousser plus loin la « solidarité de principe » qui avait été exprimée avec les FL, une semaine plus tôt, lors d'une réunion similaire à l'hémicycle, par le Futur et le Parti socialiste progressiste. Néanmoins, à en croire des sources proches de la réunion d'hier, celle-ci n'a rien apporté de nouveau dans le sens d'une mise en marche de la législation de nécessité. En outre, le président de la Chambre, Nabih Berry, a signalé hier, lors de la réunion hebdomadaire à Aïn el-Tiné, avoir accompli son devoir sur cette question, « espérant que certaines parties reviendront sur leur position dans l'intérêt du pays ».

L'enjeu de déblocage s'accentue par ailleurs avec l'approche de la fin des mandats respectifs du directeur général des Forces de sécurité intérieure et, en septembre, du commandant en chef de l'armée. Les milieux du Futur expliquent qu'une première tentative de franchir l'impasse doit se faire en soumettant l'option de la nomination à l'obtention d'un consensus en Conseil des ministres. À défaut de recueillir ce consensus, la seule issue serait de retarder le départ à la retraite des responsables sécuritaires.
Alors que certains ministres expriment des craintes sérieuses d'un éventuel retrait des ministres du CPL – même s'il n'aboutirait pas à la démission du cabinet – d'autres tendent à minimiser ces craintes : ils laissent entendre que la formation aouniste finira par approuver toute solution.
Vendredi, le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, doit tenir une conférence de presse pour annoncer « une position déterminante, porteuse de solutions », a révélé hier le ministre Sélim Jreissati.

 

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La décision du tribunal militaire de condamner à quatre ans de prison Michel Samaha est l'événement majeur qui a marqué hier la séance du Conseil des ministres, consacrée pourtant intégralement au budget, dont le deuxième chapitre a été approuvé hier. « Cette décision écœurante, qui ramène à la mémoire l'affaire de Samer Hanna » (pour reprendre les propos de Nabil de Freige...

commentaires (1)

À QUAND LE BON DÉBARRAS GÉNÉRAL DE TOUS LES BOYCOTTEURS ET DE TOUTES LES NULLITÉS ? LE PAYS... OTAGE DES UNS ET DES AUTRES... SE DÉSINTÈGRE ET PERSONNE N'ÉLÈVE LA VOIX POUR DEMANDER URGEMMENT L'INTERVENTION DE L'ONU...

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 33, le 14 mai 2015

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Commentaires (1)

  • À QUAND LE BON DÉBARRAS GÉNÉRAL DE TOUS LES BOYCOTTEURS ET DE TOUTES LES NULLITÉS ? LE PAYS... OTAGE DES UNS ET DES AUTRES... SE DÉSINTÈGRE ET PERSONNE N'ÉLÈVE LA VOIX POUR DEMANDER URGEMMENT L'INTERVENTION DE L'ONU...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 33, le 14 mai 2015

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