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Économie - Dette

Sur le chemin d’un accord avec ses créanciers, la Grèce roule sur la réserve

La Grèce et ses créanciers progressent lentement vers un compromis, mais les finances du pays se tarissent poussant Athènes à puiser dans un fonds spécial pour rembourser le FMI et le ministre des Finances à sonner l'alarme sur l'épuisement des liquidités. Dans la partie qui se joue depuis fin février entre la Grèce et ses créanciers, UE et FMI, pour le déblocage des prêts au pays, il est pourtant difficile pour les experts de faire un diagnostic sur l'état des caisses publiques, alors que des jeux de communication se multiplient de part et d'autre.
Deux voyants rouges viennent de s'allumer : le ministre des Finances Yanis Varoufakis a averti lundi au sortir d'une réunion avec ses homologues de la zone euro que « la question des liquidités était terriblement urgente » pour la Grèce, le pays risquant d'être à court de liquidités d'ici à « deux semaines ». Et la Grèce a dû recourir à un compte spécial de la Banque de Grèce (BdG), une réserve imposée par le FMI à ses membres, pour rembourser 600 des 750 millions d'euros de prêts dus à l'institution de
Washington qui a confirmé mardi le paiement. Un recours à ce compte n'est pas totalement une première mais jamais pour des montants de cette importance, selon la BdG.
Athènes ne cesse de répéter que le pays ne fait pas de chantage tout comme il refuse d'être l'objet d'un chantage au défaut de paiement.

L'obstacle de juin
Le prochain remboursement important de la Grèce interviendra le 5 juin, avec un dû de 302,5 millions d'euros au FMI, suivi de quatre versements entre 340 et 567 millions jusqu'au 19 juin.
Frédéric Ducrozet, économiste chez Crédit agricole, juge qu'Athènes peut franchir l'obstacle de juin, avec en revanche « un doute sur sa capacité à payer salaires et retraites », soit environ 1,5 milliard mensuel.
Pour parer au plus urgent, le gouvernement de gauche radicale a collecté jusqu'ici quelque 600 millions d'euros auprès des collectivités locales et organismes publics auxquels il a imposé le transfert de leurs réserves de fonds à la Banque centrale, selon des chiffres communiqués mardi. L'État a également comprimé au maximum ses dépenses, qui ont été au premier trimestre inférieures de 1,18 milliard aux prévisions. Ainsi il n'a dépensé durant ce premier tiers de l'année que 3,9 % des dépenses de santé au budget 2015 et 6,6 % de celles prévues pour la protection sociale.
Si tout cela ne suffit pas ? « Après un retard de paiement au FMI, il y a un délai d'un mois pour éviter le défaut selon le règlement de l'institution », explique M. Ducrozet. Toutes les agences de notation ne sont, en outre, pas d'accord entre elles quant à savoir si le non-remboursement du FMI signifie un défaut de paiement vis-à-vis de l'ensemble des créanciers, ajoute-t-il.
Par ailleurs, la BCE a relevé de 1,1 milliard d'euros le plafond des liquidités d'urgence (Ela) versées au bénéfice des banques grecques, le portant à 80 milliards d'euros, ont déclaré deux sources bancaires mardi à Reuters.

La Grèce et ses créanciers progressent lentement vers un compromis, mais les finances du pays se tarissent poussant Athènes à puiser dans un fonds spécial pour rembourser le FMI et le ministre des Finances à sonner l'alarme sur l'épuisement des liquidités. Dans la partie qui se joue depuis fin février entre la Grèce et ses créanciers, UE et FMI, pour le déblocage des prêts...

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