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Moyen Orient et Monde - Syrie

Le régime renforce son emprise autour de la Ghouta

Pour Khoja, Bachar el-Assad peut tomber à n'importe quel moment.

Un homme se protège de la fumée après une attaque de l’armée syrienne contre la ville d’Alep. Fadi al-Halabi/AFP

L'armée syrienne a renforcé son emprise autour de la Ghouta orientale, un bastion rebelle situé à l'est de Damas, en coupant la dernière route qui permettait de ravitailler les assiégés, ont indiqué hier une ONG et l'agence officielle syrienne. « Le régime a coupé la dernière des principales routes d'accès à la Ghouta orientale », a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Cette voie de communication, qui passe par le village de Maydaa dont l'armée vient de prendre le contrôle quasi total, selon l'OSDH, servait à la rébellion à acheminer de la nourriture et des renforts dans les secteurs assiégés.

L'agence officielle syrienne Sana a fait état hier de la prise de Maydaa, citant un responsable militaire, et de la fermeture par l'armée « de la dernière route utilisée par les terroristes », terme choisi par le régime syrien pour qualifier les rebelles qu'il affronte depuis quatre ans. « Un grand nombre de terroristes seraient morts », a ajouté Sana. D'après M. Abdel Rahmane, les rebelles de la Ghouta orientale ne peuvent plus compter que sur des petites routes « très dangereuses » pour se ravitailler et acheminer des renforts. Il a expliqué à l'AFP que des affrontements continuaient à Maydaa entre le régime et Jaïch al-Islam, le principal groupe rebelle de la région. De son côté, un porte-parole de ce groupe a expliqué que des forces prorégime « avaient tenté d'entrer dans le village », mais que les rebelles « les avaient pris en embuscade ». « Les combats continuent, l'armée pourrait utiliser Maydaa pour déferler sur la Ghouta orientale », a expliqué Islam Allouch par téléphone depuis la Turquie.

(Lire aussi : Regards croisés sur l'évolution des rapports de force en Syrie)


Par ailleurs, au moins sept civils, dont quatre élèves et un instituteur, ont péri hier dans un raid du régime syrien sur un centre éducatif dans la métropole d'Alep, rapporte l'OSDH. « Ils ont été tués hier matin lorsqu'un baril d'explosif largué par l'armée de l'air syrienne s'est abattu sur la cour d'un centre éducatif dans le quartier de Saïf al-Dawla », près de la ligne de démarcation entre rebelles et régime, selon le directeur de l'OSDH. « Des élèves du primaire avaient préféré passer leurs examens là-bas car ils avaient peur que leurs propres écoles soient bombardées », a-t-il expliqué, précisant que le directeur du centre était « dans un état critique ». Un correspondant de l'AFP sur place a vu un immeuble en ruines et des hommes évacuant des piles de livres. Des bulldozers tentaient de dégager les débris, et plusieurs salles de classe apparaissent complètement dévastées, avec des chaises entassées pèle-mêle.

Changement de politique

Sur le plan diplomatique, le président de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, Khaled Khoja a annoncé durant le week-end depuis Washington un changement important dans la politique de certains pays qui soutiennent l'opposition syrienne, notamment concernant l'aide militaire à l'ASL (Armée syrienne libre). Il a ainsi affirmé au journal Asharq al-Awsat que les États-Unis vont lever leur veto sur l'acquisition par l'ASL de missiles sol-air. Le chef de l'opposition a par ailleurs estimé que la « nouvelle approche » est due notamment à la politique de l'Arabie saoudite après la « Tempête de la fermeté » et a changé la donne dans la région. M. Khoja a par ailleurs ajouté que l'évolution sur le terrain devient de plus en plus rapide, estimant que le régime de Bachar el-Assad peut tomber à n'importe quel moment, réaffirmant que le président syrien ne peut en aucun cas faire partie de la transition. Il a en outre estimé que la fin des négociations sur le nucléaire iranien permettrait aux Américains d'avoir une « liberté d'action » qu'ils n'avaient pas auparavant.


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