L'EI a mené des attaques meurtrières à Bagdad pour "venger" des déplacés

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué vendredi une série d'attentats meurtriers à la voiture piégée la veille à Bagdad pour "venger" le meurtre et le rapt de déplacés de la province d'Al-Anbar.

Onze personnes ont été tuées et 42 blessées dans ces attentats, selon des sources médicales. Le groupe extrémiste sunnite a fait état de l'explosion de six voitures, mais le ministère de l'Intérieur n'en a mentionné que trois.
Depuis le début avril, quelque 114.000 Irakiens, selon l'ONU, ont fui les combats qui se sont intensifiés entre jihadistes et forces irakiennes dans la province occidentale à majorité sunnite d'Al-Anbar contrôlée en grande partie par l'EI. Ils ont trouvé refuge à Bagdad et dans d'autres régions du pays.
Selon la police, plusieurs de ces déplacés ont été tués et enlevés à Bagdad ces derniers jours. Le 25 avril, les cadavres de quatre d'entre eux ont été découverts avec des balles dans la tête. Trois jours plus tard, huit cadavres de huit hommes enlevés sont également retrouvés, un chef tribal et une source à l'Intérieur affirmant qu'il s'agissait de déplacés.
Aucune indication n'a été donnée sur les motifs de ces rapts et assassinats mais les tensions confessionnelles sont très fortes entre les communautés chiite, majoritaire, et sunnite en Irak.
Dans un communiqué publié sur les sites jihadistes, l'EI a affirmé avoir fait exploser six voitures piégées jeudi soir dans des quartiers à majorité chiite de Bagdad "pour venger les opprimés parmi les habitants d'Al-Anbar qui ont été tués dans les rues de Bagdad par les Rawafed", mot péjoratif utilisé par les jihadistes pour désigner les chiites.
Les jihadistes occupent depuis leur offensive en juin 2014 de larges pans du territoire irakien, mais ils sont présents dans la province d'Al-Anbar depuis janvier 2014. Les forces irakiennes n'ont pas réussi à les en déloger.