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À La Une - Syrie

Damas demande l'appui de Téhéran après les revers de son armée

Plus de 150 soldats du régime assiégés dans un hôpital de Jisr el-Choughour.

Des rebelles tirent des obus de mortier sur la ligne de front dans la zone de Jabal al-Akrad, située dans la province de Lattaquié en Syrie, le 29 avril 2015. REUTERS/Khalil Ashawi

Le régime syrien a demandé à l'Iran, son principal allié régional, de renforcer son aide militaire après les défaites de son armée face aux rebelles, à l'occasion d'une visite cette semaine à Téhéran de son ministre de la Défense.

"Nous nous sommes mis d'accord sur les prochaines mesures à prendre ensemble pour faire face au terrorisme", a déclaré le ministre syrien de la Défense, le général Fahd al-Freij, cité jeudi par l'agence officielle Sana après une visite de deux jours en Iran. "Il est important d'intensifier les efforts pour affronter le terrorisme, notamment après l'escalade de ces derniers mois", a-t-il ajouté. "Les ennemis de la Syrie ne ménagent aucun effort pour poursuivre leur complot", a encore dit le ministre en référence aux rebelles et à leurs parrains notamment les monarchies arabes du Golfe et la Turquie.

Cité par l'agence officielle iranienne Irna, son homologue iranien, le général Hossein Dehgan, a affirmé que "les deux parties sont convenus qu'il fallait poursuivre la coopération bilatérale pour lutter contre le terrorisme, l'extrémisme et la violence afin d'instaurer la stabilité dans la région". "Nous allons résister de toutes nos forces face aux groupes takfiristes et sionistes", a-t-il dit en accusant les jihadistes et Israël d'agir de concert.


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Le président Bachar el-Assad a récemment démenti que des troupes iraniennes combattaient sur le sol syrien, affirmant à France 2 que "des commandants et des officiers vont et viennent entre les deux pays", mais ne participaient pas aux combats. Mais selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des membres des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite de la République islamique, combattent aux côtés du Hezbollah chiite libanais et de l'armée syrienne notamment dans le sud du pays.

 

Plus de 150 soldats assiégés à Jisr al-Choughour

Sur le terrain, plus de 150 soldats sont assiégés dans un hôpital de Jisr el-Choughour, près d'une semaine après la capture de cette ville stratégique du nord-ouest de la Syrie par el-Qaëda et des rebelles, rapporte jeudi l'OSDH. Le quotidien privé proche du régime Al-Watan a rapporté que "des combats violents" opposaient des soldats à des "milliers de terroristes" près de l'hôpital.

Le sort de près de 200 soldats, combattants loyalistes et leurs familles qui avaient été capturés dans la ville et ses environs par el-Qaëda et ses alliés reste inconnu, selon l'OSDH. Proche de la frontière turque et à la périphérie de la province de Lattaquié --fief du régime--, Jisr el-Choughour est tombée le 25 avril aux mains du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, et ses alliés rebelles, après à peine quatre jours de combats.

 

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Lundi, le ministère syrien des Affaires étrangères avait affirmé que "des terroristes ont massacré près de 200 civils, en majorité des femmes et des enfants à Ichtabraq, près de Jisr el-Choughour. Lors de la bataille dans cette ville, el-Qaëda et les rebelles ont fait prisonniers près de 200 militaires, miliciens et leurs familles de la ville et de la localité proche d'Ichtabraq. "Leur sort et leur lieu de détention restent inconnus", affirme M. Abdel Rahmane, sans plus de précision. Il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat si les 200 personnes dont parlent l'OSDH et le ministère étaient les mêmes. Le régime utilise le terme de "terroristes" pour désigner les rebelles en général. La localité d'Ichtabraq est à majorité alaouite (branche du chiisme), communauté dont est issu le président Bachar el-Assad, dont le clan est au pouvoir en Syrie puis près d'un demi-siècle.

Le régime a perdu de nombreuses régions depuis le début de l'année. Des analystes affirment que les parrains régionaux de la rébellion --la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar-- ont décidé de mettre de côté leur rivalités pour donner plus d'armes aux rebelles, afin de stopper l'avancée du régime et contenir l'influence de leur rival régional l'Iran, un des principaux alliés de M. Assad.

 

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Soins gratuits pour les proches des Syriens "tombés en martyrs"

Par ailleurs, le régime de Damas a décidé de fournir des soins médicaux gratuits aux proches des personnes qu'il considère "tombées en martyrs" en Syrie, selon un décret présidentiel publié jeudi par l'agence Sana. "Les parents, enfants, et époux des personnes tombées en martyrs, ou des personnes disparues lors d'opérations militaires menées par l'armée ou (tuées) par des groupes terroristes", bénéficieront de soins médicaux gratuits et de billets demi-tarif dans les transports, indique le décret promulgué par le président Assad.

Profiteront également de cette faveur "toutes les personnes entièrement handicapées à cause des opérations militaires ou du fait de groupes terroristes, ainsi que leurs parents, leurs époux et leurs enfants". Toutes les personnes tuées "en martyrs" ou blessés depuis le 15 mars 2011, début de la révolte contre le régime Assad, sont concernées. Selon une source de sécurité à Damas, une personne est reconnue comme "martyr" par un décret présidentiel.

La guerre en Syrie a fait plus de 220.000 morts depuis mars 2011, selon l'OSDH, parmi lesquelles 46.843 soldats et 34.872 miliciens des forces de défense nationale (pro-régime). Damas ne communique pas le nombre de ses soldats morts.

 

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