« Journalistes contre la violence » déplore l’entretien de France 2 avec Assad

L'association Journalistes contre la violence a déploré hier, dans un communiqué, l'entretien effectué par France 2 avec le président syrien Bachar el-Assad, estimant qu'il s'agit là d'une « faute caractérisée de la part d'un média qui devrait défendre les opprimés et les victimes, et non assurer une couverture aux positions de l'oppresseur et du bourreau, en offrant une tribune aux responsables accusés par le monde entier de crimes contre l'humanité ».
« Si la chaîne pense qu'elle a réalisé un scoop, elle est dans l'erreur. Le scoop est dans le fait de déjouer des meurtres, d'empêcher des destructions et des exterminations, et de faire la lumière sur les complots contre les peuples qui aspirent à acquérir leur liberté et défendre leur dignité. Il n'est pas dans l'ouverture de l'antenne de médias libres à des despotes et des dictateurs », poursuit le communiqué.
Journalistes contre la violence a enfin souligné « le paradoxe dans l'attitude des médias français, notamment France 2, entre le fait de brandir le slogan "Je suis Charlie" et celui d'interviewer le premier responsable de l'expansion du terrorisme dans le monde ». L'association a enfin exprimé sa « surprise face à l'initiative de ce service public, alors que la France a toujours été un pays ami et favorable aux causes arabes, au peuple syrien, à l'État palestinien et à la revendication de souveraineté du Liban », et que Paris « continue d'adopter une attitude ferme contre la politique d'Assad, qui a entraîné la mort de plusieurs centaines de milliers de citoyens syriens innocents et le déplacement de plusieurs millions d'entre eux ».