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Moyen Orient et Monde - Tribune

1915-2015 : commémorons en Turquie le génocide arménien !

Européens, Arméniens et Turcs s'engagent ensemble.

1915-2015. Cela fait cent ans qu'a débuté le génocide des Arméniens dans l'Empire ottoman. Un massacre au cours duquel un million et demi d'Arméniens ont été assassinés.
Cela fait cent ans, cent ans de trop, que la négation de ce crime se situe au cœur de la politique et de la diplomatie de l'État turc, qui a été fondé notamment sur la spoliation des Arméniens et la destruction de leur culture.
Cela fait cent ans que le négationnisme continue de faire des victimes, nourrit le nationalisme, alimente des conflits et empêche le déploiement de la liberté d'expression et de la démocratie en Turquie.
Cela fait quelques années que des voix, de plus en plus nombreuses et soutenues par la société civile européenne, s'élèvent au sein de la société civile en Turquie pour reconnaître la réalité du génocide et commémorer en Turquie sa perpétration. C'est dans ce cadre que se tiennent, depuis 2010, les commémorations en Turquie.
Cette année, l'État turc a cyniquement planifié les commémorations de la bataille de Gallipoli pour le 24 avril, dans une nouvelle tentative d'éclipser le génocide arménien. De plus, les autorités turques sont engagées dans une offensive de charme afin d'éviter un engagement international pour les commémorations du génocide arménien.
Nous, Européens, Arméniens, Turcs et Kurdes, qui avons initié, organisé, soutenu ou participé à ces commémorations, appelons tous les individus épris de vérité à commémorer, ensemble et pacifiquement, à Istanbul le 24 avril le génocide perpétré contre les Arméniens.
En effet, la commémoration de ce génocide n'est pas l'affaire uniquement des Turcs et des Arméniens mais de l'humanité entière, et c'est notamment au sein de la société turque que se situe aujourd'hui la ligne de front du combat contre le négationnisme.
Notre démarche partagée est universaliste. C'est une démarche de solidarité, de justice et de promotion de la démocratie, donc d'avenir.
C'est une démarche de solidarité entre tous ceux qui se battent pour la vérité historique. La ligne de clivage n'est pas entre les Turcs et les Arméniens, mais entre ceux qui combattent le négationnisme et ceux qui le promeuvent, quelles que soient leurs origines et leurs nationalités.
C'est une démarche de justice. Le génocide est l'acte politique le plus violent auquel le racisme puisse aboutir et le négationnisme en est le prolongement. Lutter contre le négationnisme, c'est ainsi lutter contre le racisme, donc pour une société plus égalitaire et plus juste.
C'est une démarche de promotion de la démocratie. Se souvenir des disparus est un acte d'humanité et de réparation symbolique qui s'impose à tous. Le faire en Turquie, c'est y accroître la liberté d'expression, c'est remettre en cause les fondements mêmes du caractère non démocratique du pouvoir turc.
Ainsi, commémorer en Turquie le génocide arménien permet à tous, en particulier aux jeunes générations, rassemblés autour des valeurs partagées de la démocratie, de se confronter à la vérité historique, donc de pouvoir se projeter ensemble vers l'avenir.
Nous appelons tous ceux qui partagent ces valeurs et cette vision à nous rejoindre et à commémorer, le 24 avril à Istanbul, le centième anniversaire du génocide arménien.
Enfin, l'appel de l'initiative #Remember24April1915 peut être signé en ligne sur www.remember24april1915.eu
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Par :
Benjamin Abtan, président du Mouvement antiraciste européen – EGAM, Alexis Govciyan & Nicolas Tavitian, président et directeur de l'Union générale arménienne de bienfaisance – UGAB – Europe, Levent Sensever, Porte-parole de Durde ! (Turquie)
avec :
Charles Aznavour, chanteur (France), Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères (France), Ozutrk Turkdogan, président de l'Association pour les droits de l'homme – IHD (Turquie), Artak Kirakosyan, président du bureau de Civil Society Institute (Arménie), Dominique Sopo, président de SOS Racisme (France), Edward Mier-Jedrzejowicz, président de la fondation arménienne MKZ, Tyskiewiczow Krolikiewicz (Pologne), Bernard Henri Lévy, écrivain, philosophe (France), Ara Toranian, rédacteur en chef des Nouvelles d'Arménie (France), Fethiye Çetin, avocate, écrivaine (Turquie), Elina Chilinguirian, journaliste (Belgique), Daniel Cohn-Bendit, ancien député européen (Allemagne/France), Cengiz Aktar, professeur (Turquie), Sonia Avakian-Bedrossian, présidente de l'UGAB Sofia (Bulgarie), Adam Michnik, rédacteur en chef de Gazeta wyborcza, ancien dirigeant de Solidarnosc (Pologne), Charles Habonimana, président du Groupe des anciens étudiants rescapés du génocide (GAERG) (Rwanda), Jean de Dieu Mirindi, Coordinateur de l'AERG – Association des étudiants et élèves rescapés du génocide (Rwanda), Amos Gitaï, cinéaste (Israël), Ahmet Insel, professeur (Turquie), Patrick Donabedian, historien (France), Dario Fo, Prix Nobel de littérature (Italie), Aydın Engin, journaliste (Turquie), Raffi Kantian, président de l'Association arméno-allemande (Allemagne), Jovan Divjak, ancien général défenseur de Sarajevo assiégée, directeur exécutif de l'association « Education builds Bosnia and Herzegovina » (Bosnie-Herzégovine), Murat Çelikkan, journaliste (Turquie), Valentina Poghossian, membre du bureau d'UGAB Europe (Royaume-Uni), André Glucksmann, philosophe, écrivain (France), Ümit Kivanç, journaliste, écrivain (Turquie), Elena Gabriielian, journaliste (France), Richard Prasquier, vice-président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah (France), Ferhat Kentel, professeur (Turquie), Hrant Kostanyan, chercheur associé au Centre for European policy studies (Belgique), Karim Lahidji, Yusuf Alatas et Antoine Bernard, président, vice-président et directeur général de la Fédération internationale des droits de l'homme – FIDH (France), Korhan Gumus, architecte (Turquie), Eduardo Lorenzo Ochoa, secrétaire général, EU Friends of Armenia (Belgique), Gilbert Dalgalian, linguiste (France), Angela Scalzo, secrétaire générale de SOS Razzismo (Italie), Cafer Solgun, écrivain et journaliste (Turquie), Vartkess Knadjian, ancien président de l'Association internationale des bijoutiers arméniens (Suisse), Mario Mazic, directeur exécutif de Youth Initiative for Human Rights (Croatie), Sanar Yurdatapan, musicien, Initiative pour la liberté d'expression (Turquie), Ahmed Moawia, président du Forum grec des migrants (Grèce), Ferda Keskin, professeure (Turquie), Harout Palanjian, président de l'UGAB Hollande (Pays-Bas), Oana Mihalache, directrice du département droits de l'homme à Romani Criss (Roumanie), Sinan Özbek, professeure (Turquie), Mato Hakhverdian, président de la Fédération des organisations arméniennes de Hollande (Pays-Bas), Anetta Kahane, présidente de la fondation Antonio Amadeu (Allemagne), Nurcan Kaya, avocat (Turquie), Seta Papazian, présidente du collectif VAN – Vigilance arménienne contre le négationnisme (France), Inge Drost, Comité sur le 24 avril de la Fédération des organisations arméniennes de Hollande et secrétaire de l'association culturelle arménienne Abovian (Pays-Bas), Jane Braden-Golay, présidente de l'EUJS (Suisse), Zakariya Mildanoglu, architecte et écrivain (Turquie), Oncho Cherchian, président de l'UGAB jeunes professionnels (Bulgarie).

1915-2015. Cela fait cent ans qu'a débuté le génocide des Arméniens dans l'Empire ottoman. Un massacre au cours duquel un million et demi d'Arméniens ont été assassinés.Cela fait cent ans, cent ans de trop, que la négation de ce crime se situe au cœur de la politique et de la diplomatie de l'État turc, qui a été fondé notamment sur la spoliation des Arméniens et la destruction de...
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