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À La Une - diplomatie

Nucléaire iranien : un embarrassant fantôme dans le placard

La République islamique a refusé jusqu'à présent de répondre point par point à toutes les questions de l'AIEA.

Malgré les admonestations répétées de l'AIEA, l'autorité nucléaire des Nations unies, l'Iran n'a toujours pas fait la lumière concernant une série d'allégations formulées en 2011 sur les "dimensions militaires possibles" de son programme nucléaire. Photo AFP.

Alors que les grandes puissances et l'Iran sont parvenues début avril à un accord-cadre sur le nucléaire iranien, un fantôme continue de hanter le dossier: celui d'études présumées que Téhéran aurait menées jusqu'en 2003 pour se doter de la bombe.

Malgré les admonestations répétées de l'AIEA, l'autorité nucléaire des Nations unies, l'Iran n'a toujours pas fait la lumière concernant une série d'allégations formulées en 2011 sur les "dimensions militaires possibles" de son programme nucléaire. L'Iran a toujours réfuté vouloir ou avoir voulu se doter de l'arme atomique, rejetant ces accusations selon lesquelles il aurait, entre autres, mené des recherches sur le façonnement d'ogives et sur une nucléarisation de son missile balistique Shahab-3. La République islamique a refusé jusqu'à présent de répondre point par point à toutes les questions de l'AIEA. Or ces éclaircissements sont indispensables pour établir une relation de confiance dans le cadre d'un accord définitif, estiment les chancelleries occidentales.

Cet accord potentiellement historique, qui doit être finalisé d'ici au 30 juin, porte sur une réduction draconienne des capacités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions internationales. "La question de la possible dimension militaire (...) fait partie de l'ensemble. Elle doit être résolue pour que les sanctions puissent être levées", souligne un diplomate européen partie aux négociations.

 

(Lire aussi : Pour l'AIE, le retour de l'Iran sur le marché pétrolier pourrait retarder son rééquilibrage)

 

Mystérieux ordinateur
Dans une déclaration finale commune après la conclusion de l'accord-cadre du 2 avril à Lausanne (Suisse), la responsable de la diplomatie européenne Federica Mogherini et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif ont souligné que l'AIEA aurait un "accès renforcé" aux données iraniennes pour "clarifier des sujets de préoccupation passés ou actuels". Mercredi, le chef des inspecteurs de l'Agence, Tero Varjoranta, et ses experts ont eu des discussions techniques infructueuses avec les responsables iraniens, les premières depuis la conclusion de l'accord-cadre. "Nous espérons passer cette étape lors de la prochaine session", a déclaré l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Reza Najafi, cité par l'agence Isna.

La date et le lieu de cette prochaine rencontre n'ont pas été fixés, a dit M. Najafi, espérant qu'elle aurait lieu "avant la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs" de l'AIEA, prévue début juin à Vienne. Mais la route reste semée d'embûches. L'Iran conteste en effet l'authenticité même des documents en possession de l'AIEA. Il évoque une manipulation de services secrets ennemis et déplore ne pas avoir pu les avoir en main.

La vénérable Agence elle-même reste d'une grande discrétion sur l'origine de ses sources. On sait seulement qu'une importante partie du fonds provient d'un mystérieux ordinateur portable que les services américains se seraient procuré en 2004. Sans confirmer formellement cette origine, l'AIEA a toujours souligné que cette base de départ a été depuis corroborée par un "large éventail de sources indépendantes, y compris d'un certain nombre d’États membres", et que l'ensemble est "globalement crédible".

Pour certains analystes, comme Robert Kelley, de l'Institut international de Stockholm pour la recherche sur la paix (Sipri), "beaucoup d'accusations (de l'AIEA) sont risibles" et il n'est pas exclu "qu'une partie des documents soient des faux".

 

(Lire aussi : Kerry « confiant » sur la capacité d'Obama à conclure un accord)

 

Sauver la face
Toutefois, selon la majorité des experts, comme Mark Fitzpatrick, de l'Institut international d'études stratégiques (IISS) de Londres, "même si certaines preuves prises individuellement sont discutables, il ne fait pas de doute (...) que l'Iran a effectivement mené des travaux de nucléarisation militaire". Et pour Kelsey Davenport, de l'institut Arms control association, "l'Iran ne s'en tirera pas comme ça pour ses travaux passés". Selon elle, "il est vital pour la crédibilité de l'Agence que l'Iran apporte des réponses", faute de quoi le régime de non-prolifération nucléaire tout entier serait ébranlé.

Mais pour Yousaf Butt, de l'institut britannico-américain Basic, ce point ne doit pas compromettre la conclusion d'un accord final après plus de douze ans de tensions. "Il est beaucoup plus important de limiter les capacités de l'Iran à fabriquer du combustible nucléaire à l'avenir que de se focaliser sur des travaux passés présumés", estime-t-il.

Pour Mark Fitzpatrick, la solution pourrait passer par un compromis. "Il sera impossible politiquement pour l'Iran d'avouer qu'il a cherché à se doter d'armes nucléaires en violation d'une fatwa du Guide suprême contre ces armes", souligne cet expert. Toutefois, la République islamique pourrait sauver la face tout en satisfaisant aux demandes de l'AIEA, en livrant un aveu qui rejetterait par exemple la "culpabilité" de ces travaux sur des "scientifiques dévoyés", estime-t-il.

 

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Alors que les grandes puissances et l'Iran sont parvenues début avril à un accord-cadre sur le nucléaire iranien, un fantôme continue de hanter le dossier: celui d'études présumées que Téhéran aurait menées jusqu'en 2003 pour se doter de la bombe.
Malgré les admonestations répétées de l'AIEA, l'autorité nucléaire des Nations unies, l'Iran n'a toujours pas fait la...

commentaires (4)

TOUT A COMMENCÉ PAR UN COMPLOT QUI VISE À RÉDUIRE LE MOYEN ORIENT EN COMMUNAUTÉS QUI SE BATAILLENT POUR GARANTIR LA SÉCURITÉ DE L'ENFANT GÂTÉ... AU LIEU DE SE RÉUNIR ET DE S'ENTENDRE POUR DÉJOUER UN TEL PROJET SIONISTE L'IRAN ET SES SUBORDONNÉS ET LES ARABESQUES ONT DONNÉ BÊTEMENT DE LA TÊTE BASSE DANS LE COMPLOT ET L'EXÉCUTENT AVEC ACHARNÉMENT POUR LE COMPTE DES COMPLOTEURS... UNE PREMIÈRE DANS L'HISTOIRE ANCIENNE ET MODERNE DU MONDE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 24, le 16 avril 2015

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Commentaires (4)

  • TOUT A COMMENCÉ PAR UN COMPLOT QUI VISE À RÉDUIRE LE MOYEN ORIENT EN COMMUNAUTÉS QUI SE BATAILLENT POUR GARANTIR LA SÉCURITÉ DE L'ENFANT GÂTÉ... AU LIEU DE SE RÉUNIR ET DE S'ENTENDRE POUR DÉJOUER UN TEL PROJET SIONISTE L'IRAN ET SES SUBORDONNÉS ET LES ARABESQUES ONT DONNÉ BÊTEMENT DE LA TÊTE BASSE DANS LE COMPLOT ET L'EXÉCUTENT AVEC ACHARNÉMENT POUR LE COMPTE DES COMPLOTEURS... UNE PREMIÈRE DANS L'HISTOIRE ANCIENNE ET MODERNE DU MONDE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 24, le 16 avril 2015

  • C'est Dantzig en thème nucléaire !!!!

    FAKHOURI

    17 h 48, le 16 avril 2015

  • On est dans le domaine du bla bla bla scientifique que personne ne comprend mais qui cherche a faire des prolongations du doute , qui ne profitera qu'a babayahou et ses 40 voleurs . Si l'accord n'est pas signe et les sanctions IMMEDIATEMNT levees , je ne donnerai pas cher de l'avenir du pays de l'usurpie . Le petit message restera Chebaa et la raclee magistrale infligee aux usurpateurs qui n'ont pas reagi, et pour cause .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 25, le 16 avril 2015

  • ET LEUR RECHERCHES CONTINUERONT QUOI QUE SOIT L'ACCORD... CROIT-ON VRAIMENT QUE L'IRAN VA RESPECTER LES ACCORDS... QUAND D'AUTRES DANS LA RÉGION SONT DÉJÀ NUCLÉARISÉS... AU DÉTRIMENT DE SA SÉCURITÉ NATIONALE ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 20, le 16 avril 2015

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