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À La Une - guerre

Combats meurtriers dans le sud du Yémen

Une cargaison de 35,6 tonnes d'aide médicale et d'équipements de secours arrive à Sanaa.

Des affrontements nocturnes entre les rebelles chiites et les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi ont fait au moins 25 morts, dont trois civils, dans le sud du Yémen. AFP / MOHAMMED HUWAIS

La Croix-Rouge est parvenue samedi à acheminer à Sanaa une nouvelle cargaison d'aide médicale destinée aux victimes de la guerre au Yémen, où la situation ne cesse de se détériorer avec la poursuite des combats et des raids aériens.

Des affrontements nocturnes entre les rebelles chiites et les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi ont fait au moins 25 morts, dont trois civils, dans le sud du pays, selon des sources militaires et médicales. Des positions rebelles à Aden (sud), deuxième ville du pays, ont été en outre la cible de plusieurs raids aériens samedi avant l'aube, au 18e jour de l'opération militaire lancée par une coalition arabo-sunnite, menée par Riyad, contre les miliciens chiites Houthis, liés à l'Iran. En milieu de journée, l'aviation de la coalition a visé plusieurs cibles militaires tenues par les rebelles ou leurs alliés à Sanaa, dont l'Académie militaire, ainsi que dans les provinces de Saada et d'Amrane (nord), à Hodeida (ouest) et Chabwa (sud), selon des témoins.

Dans ce contexte, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé l'arrivée samedi à l'aéroport de Sanaa d'une cargaison de 35,6 tonnes d'aide médicale et d'équipements de secours, portant à 51,6 tonnes l'aide reçue en deux jours. Sur les 35,6 tonnes, "32 tonnes sont de l'aide médicale, le reste étant du matériel pour purifier l'eau, des générateurs de courant électrique et des tentes", a déclaré à l'AFP la porte-parole du CICR au Yémen, Marie-Claire Feghali.

Vendredi, pour la première fois depuis le début le 26 mars de l'opération militaire de la coalition, un premier avion d'aide médicale du CICR avait enfin réussi à acheminer 16 tonnes de médicaments et d'instruments chirurgicaux. Un avion affrété par l'Unicef (Fonds de l'ONU chargé de l'enfance) avait aussi atterri dans la capitale yéménite avec à bord 16 tonnes de médicaments.

 

(Lire aussi : Du Yémen à la Syrie jusqu’à la frontière libanaise, un même front pour des enjeux régionaux, décryptage de Scarlett Haddad)

 

Contacts pour un couloir humanitaire
"Les premières cargaisons d'aide médicale arrivées au Yémen sont suffisantes pour répondre aux besoins urgents" des victimes du conflit, "mais si la guerre continue à ce rythme, nous aurons besoin de plus de moyens", a estimé la porte-parole du CICR au Yémen. Pour faire parvenir l'aide aux différentes régions du pays, "nous entreprenons des contacts avec toutes les parties sur le terrain afin de s'assurer un couloir (humanitaire) sûr", a-t-elle dit. Elle a précisé qu'"une première aide était déjà en route de Sanaa à Aden".

L'ONU a demandé vendredi une "ppause humanitaire immédiate" d'au moins "quelques heures" par jour pour acheminer plus facilement l'aide à une population qui manque de tout. "La situation se détériore d'heure en heure", a expliqué à Genève le coordinateur des Affaires humanitaires de l'ONU au Yémen, Johannes Van Der Klaauw. Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 650 personnes ont été tuées et plus de 2.000 blessées depuis la récente escalade du conflit. Mais les chiffres réels sont certainement plus élevés car nombre de corps ne sont pas envoyés dans les hôpitaux mais directement enterrés, selon l'ONU.

Les rebelles, partis de leur bastion de Sadaa, dans le nord du Yémen, contrôlent désormais Sanaa, des régions du centre et de l'ouest du pays ainsi que des parties d'Aden, d'où s'est enfui le président Abd Rabbo Mansour Hadi, désormais réfugié en Arabie saoudite.

 

(Lire aussi : Sur la « ligne rouge », les Saoudiens ont les yeux rivés vers le Yémen)

 

Fabius à Riyad
A Aden, les combats de rue entre rebelles et pro-Hadi ont fait au moins sept morts, dont une femme âgée et un enfant, durant les dernières 12 heures, a indiqué à l'AFP un responsable du département de la santé de la ville. Dix-huit rebelles chiites ont par ailleurs péri dans une attaque et une embuscade menées par des partisans du président à Aden et sur une route reliant Taëz à Lahj, selon des sources militaires.

Sur le plan diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius est attendu à partir de samedi soir à Ryad, pour évoquer notamment la situation au Yémen. Il devrait réaffirmer sa solidarité au "président légitime" Hadi et que la France "se tient aux côtés de ses partenaires de la région pour restaurer la stabilité et l'unité du Yémen", a assuré à l'AFP une source diplomatique.

Le Parlement du Pakistan a de son côté rejeté vendredi une éventuelle participation à la coalition au Yémen, comme le lui avait demandé son allié saoudien, appelant le gouvernement pakistanais à rester neutre et à favoriser une solution pacifique au conflit, en dépit de ses liens avec Riyad.

 

 

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