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Économie - Pétrole

Société générale s’accroche à ses paris sur l’énergie aux États-Unis

La banque française Société générale s'accroche à ses paris sur l'énergie en Amérique du Nord en dépit de la chute des prix du pétrole qui fragilise nombre de compagnies pétrolières, laissant certaines au bord de la faillite.
Après un hiatus dû à la crise de la dette et à la contraction de l'économie en Europe, la banque au logo rouge et noir est repartie à l'offensive dans l'octroi des prêts adossés à des réserves d'hydrocarbures (Reserve Based-Lending, RBL) aux États-Unis et au Canada.
« Nous avons été très actifs pour croître notre activité en 2014 », explique à l'AFP Graeme Bullen, le responsable de cette activité à la SocGen, qui a également des bureaux à Londres et à Singapour.
D'une quarantaine de clients début 2013, son portefeuille en comptait 70 fin 2014 pour des engagements de prêts de 2,7 milliards de dollars, soit un bond de 80 % en un an. La banque, qui est surtout active auprès d'entreprises non cotées en Bourse, garde jalousement les noms de ses clients.
« Il y a des occasions pour nous. Nous allons en profiter en 2015 pour consolider et élargir notre portefeuille », assure M. Bullen.

Signal d'alarme
Ces ambitions surgissent au moment où les grandes banques américaines sont obligées, elles, de limiter leurs prises de risque en raison notamment d'exigences de fonds propres draconiennes et la chute des prix du brut.
BNP Paribas, autre géant bancaire français, a vendu son activité de RBL nord-américaine à l'établissement californien Wells Fargo en 2012.
« C'est un peu surprenant que Société générale ne réduise pas sa présence au vu du contexte actuel », s'étonne Cyril Meilland, analyste chez Kepler Chevreux.
« C'est une activité à hauts risques », renchérit Gregori Volokhine, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert. « Dans le contexte actuel, si une compagnie d'exploration et de production pétrolière américaine ne trouve pas de financement localement et s'adresse à des banques étrangères, c'est un signal d'alarme », ajoute-t-il.
Nombre de sociétés pétrolières, qui avaient misé sur le boom des pétrole et gaz de schiste en empruntant à tout-va, se retrouvent acculées depuis le plongeon de plus de 50 % des prix de l'or noir depuis l'été dernier.
Elles ont besoin d'argent pour éviter au mieux une suspension de leurs activités de forage, voire un arrêt simple de leurs opérations.

Produit d'appel
Le secteur de l'énergie américain est celui qui rassemble le taux le plus important d'obligations à fort rendement, ou obligations pourries (« junk bonds »), qui contraignent leurs émetteurs à payer des intérêts très élevés, selon les agences de notation.
La valeur de ces emprunts susceptibles de ne pas être remboursés a bondi de 30 milliards de dollars depuis janvier pour atteindre 247 milliards de dollars, selon Fitch.
« Nous avons pour habitude de prêter aux entreprises dont les dirigeants ont déjà connu un contexte de chute des prix et ont survécu », affirme Graeme Bullen.
Selon le responsable, Société générale a pris ses précautions : elle surveille les allocations de capitaux de ses entreprises clientes, la révision et la gestion de leurs structures de coûts, et leurs objectifs de croissance.
Le marché des financements adossés à des hydrocarbures pèse quelque 150 milliards de dollars en Amérique du Nord, selon les estimations. Pour l'instant, SocGen ne gère qu'environ 2 % du marché.
Les grandes banques américaines (Morgan Stanley, Citigroup, JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Wells Fargo), l'helvète UBS ou encore les fonds d'investissements Apollo Global Management, Blackstone et Carlyle dominent le secteur.
« Ce que nous visons, c'est de devenir un prêteur privilégié des compagnies clientes. On voit le RBL comme un produit d'appel pour l'ensemble des activités de la banque », argumente Graeme Bullen.
Société générale espère fidéliser ces clients en leur fournissant, outre des prêts, des assurances sur mesure via des produits dérivés pour minorer l'impact des risques de taux de change et les conseiller pour des opérations de fusions-acquisitions.

(Source : AFP)

La banque française Société générale s'accroche à ses paris sur l'énergie en Amérique du Nord en dépit de la chute des prix du pétrole qui fragilise nombre de compagnies pétrolières, laissant certaines au bord de la faillite.Après un hiatus dû à la crise de la dette et à la contraction de l'économie en Europe, la banque au logo rouge et noir est repartie à l'offensive dans...

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