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Egypte : Shaïmaa al-Sabbagh était "trop maigre" pour survivre aux tirs de la police

"Elle n'était pas supposée mourir... Il s'agit d'un cas très rare", selon le porte-parole de l'Institut de médecine légale.

Shaïmaa al-Sabbagh, militante égyptienne socialiste, a été tuée après avoir été touchée par des tirs dans le dos, samedi 24 janvier 2015 au Caire, lors d'une manifestation pour le 4e anniversaire de la révolte de la place Tahrir. REUTERS/Al Youm Al saabi Newspaper

La militante égyptienne de gauche, Shaïmaa al-Sabbagh, abattue lors d'une manifestation au Caire par un tir de chevrotine en janvier dernier, n'a pas survécu "car elle était trop maigre", a rapporté samedi sur son site le quotidien al-Ahram, citant le porte-parole de l'Institut de médecine légale, Hicham Abdel Hamid.

Shaïmaa al-Sabbagh, 34 ans, avait été tuée par un officier de la police durant la dispersion d'un rassemblement marquant le quatrième anniversaire de la révolte de 2011, place Tahrir. Les images de la mort de cette mère d'un enfant de 5 ans avaient provoqué l'indignation en Egypte mais aussi dans le monde.

Selon Hicham Abdel Hamid, Shaïmaa al-Sabbagh "n'avait pas de graisse (pour protéger ses organes) alors les éclats de tir de chevrotine ont pu facilement transpercer son cœur et ses poumons, causant sa mort". Et M. Abdel Hamid de poursuivre : "Elle n'était pas supposée mourir... Il s'agit d'un cas très rare". D'après lui, "il est impossible qu'un éclat de tir de chevrotine tirée à une distance de huit mètres tue... Mais c'était son destin".

Pour appuyer son argumentation, le porte-parole de l'Institut de médecine légale a expliqué qu'un manifestant qui se trouvait près de Shaïmaa al-Sabbagh et qui avait été touché au cou a, lui, survécu car il avait une couche de graisse.

 

(Lire aussi : À l'attention de Aya Abdel Fattah al-Sissi, la lettre de Jacqueline A.)

 

Depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel président, Abdel Fattah al-Sissi, a destitué l'islamiste Mohamed Morsi en 2013, les forces de sécurité répriment implacablement toute opposition, islamiste mais aussi laïque. Dans les mois qui ont suivi cette destitution, plus de 1 400 manifestants pro-Morsi ont été tués, plus de 15 000 de ses partisans emprisonnés et des centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs condamnés par la communauté internationale.

Pour la mort de Shaïmaa al-Sabbagh, un policier égyptien sera jugé. Il s'agit du premier officier à être jugé pour la mort d'un civil dans le contexte d'une manifestation depuis l'éviction de M. Morsi. L'officier ne sera pas jugé pour meurtre ni homicide involontaire, mais pour avoir infligé des coups et blessures ayant entraîné la mort et délibérément blessé d'autres manifestants.

Des manifestants qui participaient au rassemblement aux côtés de Shaïmaa al-Sabbagh seront jugés pour avoir violé une loi controversée interdisant les rassemblements non autorisés par la police, avait en outre indiqué le parquet, sans indiquer le nombre de manifestants concernés.

"Nous espérons que la décision du procureur général (...) va aider à mettre fin au cycle infernal de l'impunité pour les violences policières", avait réagi dans un communiqué l'organisation internationale Human Rights Watch.

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