La secrétaire d’État française à la Francophonie attendue demain au Liban

La secrétaire d'État française chargée du Développement et de la Francophonie, Annick Girardin, est attendue demain samedi au Liban pour une visite officielle de trois jours au cours de laquelle elle aura des entretiens avec le Premier ministre Tammam Salam, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, le ministre de la Culture Rony Araiji, ainsi qu'avec des personnalités du monde académique et de la francophonie.
Dans une interview accordée à L'Orient-Le Jour, Mme Girardin a souligné que cette visite a un double objectif : réaffirmer le soutien de la France au Liban et procéder à un état des lieux de la francophonie. « Le Liban consacre un mois à la francophonie alors que le reste du monde y consacre une journée et la France une semaine », s'est émerveillée la secrétaire d'État, ajoutant que « nul n'ignore pourtant les difficultés où il se débat du fait de la crise régionale et de la présence de plus d'un million deux cent mille réfugiés syriens ».
Consciente que la langue française connaît une certaines régression au Liban, la secrétaire d'État analysera avec des responsables académiques les causes de ce recul, dans l'intention d'y faire barrage aussi bien au niveau des pouvoirs français qu'à celui de l'OIF. Alors que d'autres dirigeants français restent impassibles devant ce phénomène, Mme Girardin est bien connue pour sa tolérance zéro à l'égard des anglicismes, relève-t-on à la secrétairerie d'État.
Rendant hommage au niveau de l'enseignement et de la pratique de la langue française au Liban, Mme Girardin a affirmé que son gouvernement et l'OIF « ont l'intention de faire profiter le Liban du vaste chantier de formation d'instituteurs et de professeurs de français dans le monde qu'ils ont mené à bien ».
Et de préciser qu'une aide de 14 millions d'euros sera prochainement accordée au Liban et aux ONG engagées dans la scolarisation, et en particulier l'apprentissage du français aux jeunes Libanais et aux enfants syriens réfugiés au Liban.
Hélas, la secrétaire d'État a jugé que le blocage des institutions ne facilitera pas le conclusion d'accords. « Mais, a-t-elle nuancé, nous pouvons avoir des discussions qui mèneront à la conclusion d'accords une fois le pays remis sur rails. »
Outre les entretiens officiels, une visite du « Bibliobus » et des contacts avec des personnalités de la société civile sont prévus ainsi que des réunions avec des édiles rencontrés en France.
Au niveau politique, Mme Girardin transmettra aux responsables libanais un message de solidarité du président François Hollande et du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
La France, dira en substance le message, est mobilisée pour sauvegarder l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale du Liban. Paris y redira en outre son désir d'aider le Liban à trouver une solution politique à sa crise et de soutenir les institutions libanaises.