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Liban - Patrimoine ferroviaire

L’association Train-Train Liban s’en remet au Conseil d’État

Remettre en service la ligne ferroviaire Batroun-Jbeil et créer le musée du train à Rayak : deux idées qui ne semblent pas plaire à la Direction générale des rails au ministère des Travaux publics et des Transports.

Relique d’une épopée, cette locomotive est réduite à l’état d’épave.

L'association Train-Train Liban s'est portée partie civile en engageant une procédure auprès du Conseil d'État contre Ziad Nasr, directeur général des rails au sein du ministère des Travaux publics et des Transports. L'association se dit lésée par le désintéressement et la désinvolture manifestés par M. Nasr qui aurait ignoré un courrier de requêtes qui lui ont été adressées. « Nous n'avons jamais obtenu de réponses à nos cinq lettres enregistrées sous les numéros 1555, 1556, 1557, 1558 et 1559 », signale Élias Maalouf, président et cofondateur de l'association, qui a intenté un procès par le biais de l'avocate Carla Michel Habre.

La réclamation, enregistrée sous le numéro 1555, exposait une étude permettant la remise en service de la ligne reliant Batroun à Jbeil. Selon le président de l'ONG, « le financement de l'opération sera assuré par des associations internationales et des membres de la diaspora libanaise ». Il précise que sur les 17,3 km de la voie ferrée, il manque simplement deux kilomètres de rails. Et s'il est vrai que les wagons sont endommagés, quatre locomotives, dont trois polonaises entreposées à la gare Nakoura-Beyrouth-Tripoli, sont aisément récupérables. « Elles devraient être réparées pour la somme de 3 000 dollars chacune. »

 

(Pour mémoire  : Un circuit de bus et une seule ligne ferroviaire, des promesses bien maigres pour le transport public au Liban)

 

Par ailleurs, une société mécène, dont le nom n'a pas été révélé par M. Maalouf, est résolue à prendre en charge les travaux de restauration des trois gares, des cinq ponts et du petit tunnel qui émaillent la ligne Jbeil-Batroun. Quant à l'empiètement sur les biens publics, « les complications ne sont pas notoires puisqu'il est surtout question d'abris pour une ou deux voitures, ou d'élevage de poules », signale Élias Maalouf, ajoutant que le projet a été sérieusement étudié et que sa réalisation n'a besoin que de quelques mois.
Le projet a néanmoins besoin de l'autorisation du gouvernement et de la collaboration technique de la Direction générale des rails... Mais celle-ci oppose « un silence total ».

L'activation de la ligne Batroun-Jbeil permettrait ainsi une grande capacité de transport pour un encombrement faible, souligne M. Maalouf. Selon l'association, le chemin de fer est un atout particulièrement avantageux contre les accidents et les pertes de temps dans la congestion. Donc un moyen pratique et moins pénible pour se rendre entre les deux villes.

Dans son courrier (1556) datant du 3 novembre 2014, l'association sollicite la visite de la gare ferroviaire de Beyrouth, et ce afin de préparer des manifestations culturelles, pour faire découvrir les vestiges de ce lieu chargé de mémoire et sensibiliser l'opinion publique sur le patrimoine ferroviaire. « Les gares sont des monuments qui font partie de l'héritage historique et reflètent une époque du Liban qui doit rester dans la mémoire collective. »
Dans un autre courrier, l'association Train-Train Liban demandait l'occupation temporaire, du 20 juillet au 20 août prochains, des différents sites de la ligne Beyrouth-Rayak pour organiser des activités culturelles (concerts, théâtre, projection de films documentaires).

Là encore, silence radio, selon l'ONG. « M. Nasr déclame aux médias qu'il soutient nos projets. Bizarre qu'il n'ait jamais voulu répondre à tout ce courrier. » Comme à cette autre lettre restée également sans réponse, où Train-Train Liban demandait l'autorisation d'effectuer une visite de reconnaissance à la gare de Rayak, à ses ateliers de maintenance et son usine historique. « Car ce patrimoine est précieux et l'association tient à le préserver en transformant les lieux en musée. »

À moins qu'il ne soit vu par les décideurs comme un encombrant vestige d'un passé archaïque, comme de plus en plus fréquemment au Liban quand il s'agit de patrimoine...

 

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L'association Train-Train Liban s'est portée partie civile en engageant une procédure auprès du Conseil d'État contre Ziad Nasr, directeur général des rails au sein du ministère des Travaux publics et des Transports. L'association se dit lésée par le désintéressement et la désinvolture manifestés par M. Nasr qui aurait ignoré un courrier de requêtes qui lui ont été adressées....

commentaires (5)

Permettez-moi d'ajouter un petit détail sur la ligne de chemin de fer DHP Maameltein-Beyrouth. Ceci concerne la partie kesrouanaise. Elle commençait à Maameltein, exactement au début de la route Maameltein-Ghazir, suit la gare de Haret-Sakhr située derrière l'imprimerie des Paulistes, suit la gare de Sarba, puis celle de Kaslik, ensuite la gare de Zouk, puis celle de Nahr-el-Kalb. Seul le bâtiment de la gare de Sarba est toujours là, il sert de maison depuis 1941, date de l'installation de la nouvelle ligne NBT par l'armée australienne.

Un Libanais

20 h 19, le 14 mars 2015

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Commentaires (5)

  • Permettez-moi d'ajouter un petit détail sur la ligne de chemin de fer DHP Maameltein-Beyrouth. Ceci concerne la partie kesrouanaise. Elle commençait à Maameltein, exactement au début de la route Maameltein-Ghazir, suit la gare de Haret-Sakhr située derrière l'imprimerie des Paulistes, suit la gare de Sarba, puis celle de Kaslik, ensuite la gare de Zouk, puis celle de Nahr-el-Kalb. Seul le bâtiment de la gare de Sarba est toujours là, il sert de maison depuis 1941, date de l'installation de la nouvelle ligne NBT par l'armée australienne.

    Un Libanais

    20 h 19, le 14 mars 2015

  • TIENS... TRAIN-TRAIN ! ET FREIN-FREIN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 39, le 14 mars 2015

  • Que reste-t-il des rails du chemin de fer NBT, entre Nahr-Ibrahim et Nahr-el-Kalb ma région ? Rien. les rails ont disparu vers une destination inconnue... et leur itinéraire occupé par les "chabbihas" de diverses obédiences. J'ai vécu la période de la ligne DHP à écartement étroit entre Maameltein et Beyrouth des années 30, j'ai vécu aussi la période de la ligne NBT à écartement international à partir de 1941. De tout cela, il ne reste que mes souvenirs.

    Un Libanais

    16 h 47, le 14 mars 2015

  • Une fois de plus, la société civile se démène pour faire avancer le pays, et le gouvernement reste indifférent, voire met des bâtons dans les roues! Le pays s'en sort sans président, peut-être devrait-il faire sans gouvernement... Il faudrait qu'on essaie cette option, les résultts seraient sûrement plus stimulants...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 52, le 14 mars 2015

  • C'est la restauration du rail sur tout le réseaux qu'il faudrait entreprendre ....! pour désengorger les routes et proposer un transport en commun moderne ....il y a là des capacités de transports fiables, économiques , et confortables qui ne sont pas exploitées....! Est-ce dû au sous développement mental des " responsables" incompétents ou magouilles/magouilleuses endémiques ...? ou les deux ?

    M.V.

    08 h 46, le 14 mars 2015

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