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Moyen Orient et Monde - Iran

Un ultraconservateur bat Rafsandjani à la tête de l’Assemblée des experts, à trois semaines de la date butoir des négociations nucléaires

La lettre des sénateurs américains sceptiques sur un accord nucléaire sape la confiance de l'Iran dans les États-Unis.

L’ayatollah ultraconservateur Mohammad Yazdi a été élu mardi, face à l’ex-président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani, à la tête de l’Assemblée des experts. Behrouz Mehri/AFP

L'ayatollah ultraconservateur Mohammad Yazdi a été élu hier, face à l'ex-président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani, à la tête de l'Assemblée des experts, une instance importante en Iran. Le nouvel élu, âgé de 84 ans, a obtenu 47 voix contre 24 en faveur de M. Rafsandjani sur un total de 73 suffrages, selon la télévision d'État. Il s'agit d'une lourde défaite pour M. Rafsandjani, ancien chef de cette Assemblée (2007-2011) et qui était soutenu par les modérés et les réformateurs. Les deux hommes se sont opposés ces dernières années sur la conception du pouvoir religieux, l'ayatollah Yazdi ayant une vision ultrarigoriste alors que M. Rafsandjani plaide pour plus d'ouverture politique et sociale.
L'Assemblée des experts est formée de 86 religieux élus au suffrage universel. Elle est chargée de nommer le guide suprême, de surveiller son action et éventuellement de le démettre.
Ce succès d'un ultraconservateur intervient à trois semaines de la date butoir des négociations nucléaires entre le groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et Téhéran afin d'aboutir à un accord.
Dans ce contexte, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a estimé hier lors d'un discours devant l'Assemblée des experts que l'initiative des sénateurs américains sceptiques sur un accord nucléaire sape la confiance de l'Iran dans les États-Unis. Dans une lettre ouverte, 47 des 54 sénateurs républicains avaient directement averti lundi les dirigeants iraniens que tout accord sur le nucléaire pourrait être annulé par le prochain président américain s'il n'était pas approuvé par le Congrès. « Ce genre de lettre est sans précédent et non diplomatique. En vérité, on nous dit qu'on ne peut pas faire confiance aux États-Unis », a déclaré M. Zarif, cité par l'agence Isna. Il a accusé les « extrémistes au Congrès » américain de créer des « problèmes » dans les négociations avec les États-Unis.

Réunion Iran/UE à Bruxelles
De leur côté, le président des États-Unis, Barack Obama, et son vice-président Joe Biden ont également dénoncé l'initiative des sénateurs républicains. « Il est assez ironique que certains parlementaires du Congrès fassent front commun avec les partisans iraniens d'une ligne dure, a commenté M. Obama. À ce stade, nous allons voir si nous pouvons parvenir à un accord, et si c'est le cas, nous pourrons le défendre devant les Américains. » Pour sa part, son vice-président, Joe Biden, a, sur un ton sévère, condamné dans un long communiqué ses anciens collègues sénateurs, déclarant qu'en trente-six ans de carrière parlementaire, il n'avait jamais vu des sénateurs écrire à un dirigeant étranger pour l'avertir que le président américain n'avait pas le pouvoir de conclure un accord.
« Cette lettre, sous prétexte de donner une leçon constitutionnelle, ne tient pas compte de deux siècles de tradition et menace de saper la capacité de tout futur président américain, qu'il soit démocrate ou républicain, de négocier avec d'autres pays au nom des États-Unis », ajoute-t-il, en citant quantité d'accords historiques négociés par des présidents sans l'aval du Congrès. Pour sa part, l'ex-secrétaire d'État Hillary Clinton a affirmé hier qu'elle condamnait fermement la lettre des sénateurs républicains aux Iraniens.
Enfin, la représentante de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, accueillera lundi prochain à Bruxelles une réunion dans le cadre des négociations en cours sur le nucléaire iranien avec les ministres des Affaires étrangères iranien, allemand, britannique et français, ont annoncé hier ses services. « C'est la première fois qu'il y a une réunion à ce niveau à Bruxelles » entre Européens et partie iranienne, a indiqué une porte-parole du service diplomatique de l'UE. Ce rendez-vous entre Européens et partie iranienne doit intervenir au lendemain d'une rencontre prévue à Lausanne, en Suisse, entre le secrétaire d'État américain, John Kerry, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, dans la dernière ligne droite des négociations internationales sur le programme nucléaire iranien.

L'ayatollah ultraconservateur Mohammad Yazdi a été élu hier, face à l'ex-président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani, à la tête de l'Assemblée des experts, une instance importante en Iran. Le nouvel élu, âgé de 84 ans, a obtenu 47 voix contre 24 en faveur de M. Rafsandjani sur un total de 73 suffrages, selon la télévision d'État. Il s'agit d'une lourde défaite pour M....
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