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Économie - Finances

Grèce et rachats d’actifs au menu de la BCE jeudi

La Grèce, en crise, sera au menu de la réunion jeudi à Chypre de la Banque centrale européenne. Angelos Tzortzinis/AFP

À l'issue de la prochaine réunion du conseil de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, les observateurs guetteront des détails sur son programme de rachat d'actifs et tout commentaire sur la Grèce à nouveau sur la sellette. Le conseil des gouverneurs tiendra ainsi sa seconde réunion de politique monétaire de l'année, cette fois-ci à Chypre, suivie comme toujours d'une conférence de presse de son président Mario Draghi.
« La BCE ne devrait pas annoncer de mesure supplémentaire » alors qu'elle met la touche finale aux préparatifs de ses rachats massifs de dette, prédit Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics.
Fin janvier, l'institution monétaire de Francfort a dévoilé les contours d'une vaste opération de rachats de dette publique et privée pour un montant d'au moins 1 140 milliards d'euros, comme d'autres Banques centrales – au Japon, aux États-Unis – avant elle.
Ce programme, connu sous son acronyme anglo-saxon « QE », doit débuter en mars au rythme de 60 milliards d'euros par mois, jusqu'à septembre 2016 au moins.
Jeudi, « on ne peut pas exclure que Draghi dévoile de nouveaux détails sur le "QE" », soulignait Michael Schubert, analyste chez Commerzbank. Ces rachats constituent « le dernier instrument disponible » pour relancer la dynamique des prix, a estimé mardi M. Draghi devant les députés du Parlement européen, reconnaissant que les mesures déjà mises en œuvre n'avaient pas suffi. Les taux directeurs, outils traditionnels de la politique monétaire, sont déjà au plus bas (0,05 % depuis septembre pour le principal), après sept baisses en trois ans. Quant aux autres mesures dites « non conventionnelles » déjà lancées – prêts géants pour les banques, achats ciblés de titres financiers –, elles n'ont guère fait d'étincelles jusqu'à présent. Lors de leur dernière réunion, les gardiens de l'euro s'étaient montrés très inquiets de la dégradation des prix en zone euro, alimentée par la baisse des prix du pétrole.
Les prix à la consommation dans l'union monétaire ont reculé de 0,6 % sur un an en janvier, alors que les banquiers centraux situent l'inflation idéale juste en dessous de 2 %.
Ces inquiétudes devraient se refléter jeudi dans les nouvelles prévisions économiques de la BCE pour 2015, 2016 et 2017.
L'institution devrait prendre acte d'une amélioration des perspectives – euro moins cher, baisse des coûts de l'énergie pour les entreprises et, par endroits, effets positifs de réformes – en réhaussant ses attentes de croissance. Les prévisions d'inflation risquent en revanche d'être une fois de plus abaissées. La déflation, baisse auto-entretenue des salaires et des investissements, synonyme de marasme économique, guette. En injectant des montagnes de liquidités dans le circuit économique, les rachats de dette, version moderne de la planche à billets, doivent en principe contrer ce danger.
Le compte rendu de la dernière réunion de la BCE, publié pour la première fois la semaine dernière, a mis en lumière les divisions au sein du conseil. Certains, notamment en Allemagne, ne croient pas en l'imminence d'une déflation.

« Ligne dure » envers Athènes
Les observateurs seront en outre attentifs à tout commentaire de Mario Draghi sur la Grèce, sur fond de partie de poker entre Athènes et ses partenaires européens sur l'avenir du pays. Début février, l'institution monétaire a fait sauter un régime d'exception en faveur des banques helléniques, qui leur permettait d'accéder à ses opérations régulières de financement. Depuis, les établissements bancaires grecs, fragilisés par des retraits massifs de leurs clients, maintiennent la tête hors de l'eau grâce à des liquidités d'urgence (Ela) fournies par la Banque nationale grecque, mais auxquelles la BCE peut également mettre fin.
Michael Schubert, de Commerzbank, s'attend à ce que les gardiens de l'euro prolongent ces aides. La Grèce, qui a fait en début de semaine des promesses de réformes à ses partenaires européens, espère aussi pouvoir bénéficier à nouveau prochainement du régime de faveur pour ses banques. Mais, pour Jennifer McKeown, de Capital Economics, « il semble clair que la BCE a adopté une ligne dure face à la Grèce, et les commentaires de M. Draghi devraient le souligner ».

À l'issue de la prochaine réunion du conseil de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, les observateurs guetteront des détails sur son programme de rachat d'actifs et tout commentaire sur la Grèce à nouveau sur la sellette. Le conseil des gouverneurs tiendra ainsi sa seconde réunion de politique monétaire de l'année, cette fois-ci à Chypre, suivie comme toujours d'une...

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