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Liban - Gastronomie

Noura-Paris décidé à poursuivre la bataille judiciaire contre l’Ima et Jack Lang

Dans un mois, le tribunal de grande instance de Paris devrait statuer sur le dossier du traiteur libanais Noura-Paris contre l'Institut du monde arabe.

Noura à l’avenue Marceau, face à la place de Beyrouth.

Le président de l'Ima, l'ancien ministre Jack Lang, avait résilié, en octobre dernier, pour « faute grave », le contrat du traiteur gastronomique libanais qui est chargé depuis 2007 de la restauration à l'Ima, à travers le Zyriab, le restaurant panoramique de l'institut. Noura a alors demandé 700 000 euros en dommages et intérêts.


C'est en octobre dernier que M. Lang a décidé de déloger Noura-Paris, l'un des plus importants traiteurs libanais de la capitale française, dont le contrat d'exploitation du Zyriab devrait s'achever en 2017.
L'Ima avait également posté un appel d'offres sur son site web à la recherche d'un nouveau traiteur. Cet appel d'offres est assorti de demandes très précises. Ainsi, « le président de l'Ima devra bénéficier gracieusement et dans la limite de 1 000 couverts par an d'une table ouverte au Zyriab à longueur d'année. » Le délégataire devra également assurer gracieusement un service café, thé, soft drinks, dans le bureau du président lorsque celui-ci reçoit des personnalités. Ce que Noura-Paris avait fait depuis l'arrivée de Jack Lang à l'Ima.
Le traiteur libanais a également porté plainte pour une ardoise de plus de 41 000 euros d'impayés que Jack Lang, son épouse et leurs invités ont laissée au Zyriab. C'est l'équivalent entre autres de 74 repas servis à tarif préférentiel ; dès son arrivée à la tête de l'Ima, Jack Lang avait négocié la possibilité de prendre ses repas au Zyriab, pour un prix réduit de 25 euros contre 60 euros habituellement facturés pour chaque repas.


Dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, Paul Bou Antoun, directeur général de Noura-Paris, souligne qu'en « 2007 le prédécesseur de M. Lang, Dominique Baudis, nous a demandé de réfléchir à un concept oriental afin de relancer les restaurants de l'Institut du monde arabe. Nous avons relevé le défi. Nous avons injecté pour un million d'euros de travaux puis nous avons beaucoup investi dans la communication pour faire connaître les restaurants. En 2013, apès avoir collaboré avec les deux derniers présidents, avec lesquels nous entretenions des relations constructives, la présidence de l'Ima a été confiée à M. Lang. Trois mois après son arrivée, le discours avait changé disant que la cuisine libanaise était trop représentée à l'Ima et il convenait de laisser place à d'autres types de cuisine du monde arabe. Afin de s'adapter à cette exigence, nous avons accepté de modifier notre carte en y intégrant des plats marocains. Nous avons procédé à l'ensemble des changements nécessaires pour la réalisation de ce souhait ».

 

Divers types de pressions
« Une fois cela réalisé, à l'ouverture de l'exposition de l'Orient Express, nous avons eu la surprise de découvrir un snack libanais en face de notre restaurant, à la sortie de l'exposition. Et cela pour une durée de cinq mois. L'Ima a ainsi démontré que les reproches qu'il faisait à Noura-Paris sur l'absence de représentation de la cuisine du monde arabe n'étaient pas fondés, puisqu'il n'a pas installé de restaurateurs égyptiens, jordaniens ou autres lorsqu'il a eu l'occasion de faire venir un autre restaurateur de cuisine arabe dans ses locaux », poursuit-il.
L'Ima a également empêché Noura-Paris d'exploiter la terrasse du Zyriab d'une capacité de 80 places et ayant une vue imprenable sur la capitale française.


« Il faut de même noter que, depuis 2013, tous nos accords contractuels avec l'Ima concernant la communication n'étaient plus respectés par l'institut. Toute la signalétique à l'intérieur du musée concernant Noura-Paris a été retirée », indique M. Bou Antoun.
Résolument, il ajoute : « Nous livrons bataille, et nous ne sommes pas partis pour plusieurs raisons : Noura-Paris est une entreprise familiale composée de Ghanem Bou Antoun, son épouse et ses enfants. Les valeurs de cette entreprise ont toujours reposé sur les bases du travail bien fait, du courage, de l'honneur, du respect d'autrui et de l'entraide. Noura-Paris n'a aucune appartenance politique ou religieuse, notre seul but est de diffuser la gastronomie libanaise et de la faire connaître au plus grand nombre en France, et un jour, nous l'espérons, en Europe. »
« Cette bataille est livrée au nom de nos 480 salariés qui nous accompagnent tous les jours afin de faire grandir cette entreprise. Elle est aussi menée afin de dire la vérité car Noura-Paris refuse d'accepter un chantage financier inadmissible dans un pays de droit comme la France », martèle-t-il.

 

Success Story
Noura-Paris est une véritable success story. Ghanem Bou Antoun, le père de l'actuel directeur général, a quitté son village natal de Kaakour, dans le Metn, en 1977. Il était sans ressources; orphelin, il devait subvenir aux besoins de sa famille composée de cinq frères et sœurs. Il fait deux rencontres en France, celle de son épouse qui lui donne quatre enfants et celle du célèbre banquier de l'époque, Joseph Abdo el-Khoury, et sa famille qui lui trouvent du travail.
À la fin de l'année 1989, Ghanem Bou Antoun et son frère Nader créent l'enseigne Noura-Paris sur une surface de 75 m2. L'idée était de faire connaître la gastronomie libanaise. En 1999, Nader décide de diffuser la marque à Londres et de l'exploiter au Royaume-Uni avec ses enfants.
« En guise de reconnaissance au succès grandissant de la marque, le gouvernement français a nommé l'espace devant le restaurant flaghsip et le traiteur de l'avenue Marceau " la place de Beyrouth " pour remercier Noura de toute l'aide que l'enseigne apportait à la communauté libanaise en période de guerre et pour son rôle d'ambassadeur de la gastronomie libanaise en France », note avec fierté Paul Bou Antoun.


Aujourd'hui, Noura-Paris comporte quinze restaurants. Le traiteur gastronomique livre le catering aérien en partance de Paris pour diverses destinations dans les villes d'Europe et du Moyen-Orient.
La clientèle des restaurants est à 80 % française. La partie événementielle, le Pavillon Noura, se fait en partie avec des sociétés françaises. Le traiteur organise de même l'ensemble des prestations pour toutes les ambassades du monde arabe.
« Enfin, nous sommes fiers de pouvoir offrir la prestation de la fête nationale libanaise à Paris tous les ans, depuis plus de 10 ans », souligne en conclusion M. Bou Antoun.

 

Pour mémoire

Jack Lang a obligé Noura-Paris à ajouter des plats marocains à sa carte libanaise

Le président de l'Ima, l'ancien ministre Jack Lang, avait résilié, en octobre dernier, pour « faute grave », le contrat du traiteur gastronomique libanais qui est chargé depuis 2007 de la restauration à l'Ima, à travers le Zyriab, le restaurant panoramique de l'institut. Noura a alors demandé 700 000 euros en dommages et intérêts.
C'est en octobre dernier que M. Lang a décidé de...

commentaires (5)

Mais pourquoi dès 1977 ont -ils choisi le nom Noura ? Et pourquoi Noura Liban vient de protester ? La justice tranchera .

Sabbagha Antoine

16 h 09, le 27 février 2015

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Commentaires (5)

  • Mais pourquoi dès 1977 ont -ils choisi le nom Noura ? Et pourquoi Noura Liban vient de protester ? La justice tranchera .

    Sabbagha Antoine

    16 h 09, le 27 février 2015

  • FAUT LUI ENVOYER DES REPAS DE COUSCOUS BIEN "GRATIS"... ILS SONT HABITUÉS 3AL "LATTA"... IL HESHSHESH ( CELUI QUI MANGE DES HERBES ) M3AWAD YÉKOL BALÉCH !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 47, le 26 février 2015

  • Bonne chance à Noura-Paris!

    NAUFAL SORAYA

    07 h 24, le 26 février 2015

  • Tout ça pour favoriser ses amis "juifs" marocains ; cette "sale lang ue" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 20, le 26 février 2015

  • Typiquement l'attitude des socialistes français donneurs de leçons...d'ailleurs le socialisme ne peut exister qu'en vivant sur le compte des autres....le cas Noura en est un exemple vivant....

    M.V.

    06 h 45, le 26 février 2015

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