Le restaurant Noura au 27 rue Marceau donne sur la place de Beyrouth.
« Jack Lang déteste la cuisine libanaise. Il a toujours eu d'importants liens avec le Maroc et ce sont les plats marocains qu'il affectionne particulièrement », lance Paul Bou Antoun, directeur général de Noura-Paris, dans un entretien téléphonique avec L'Orient-Le Jour.
L'affaire de la dette de Jack Lang qui s'accumule depuis 2013, année de son arrivée à l'IMA, a éclaté mercredi dernier dans Le Canard Enchaîné, qui a publié une information selon laquelle l'ancien ministre français de la Culture et son épouse doivent 41 000 euros au traiteur gastronomique libanais.
Depuis 2007, Noura est chargé de la restauration à l'IMA, à travers le Zyriab, le restaurant de l'institut. Selon Le Canard Enchaîné, l'ancien ministre français de la Culture a décidé, le 17 octobre dernier, de résilier le contrat qui lie l'institut au traiteur, invoquant des manquements et des « fautes graves ». Noura a alors décidé « de réclamer les 41 000 euros d'impayés équivalant, entre autres, à 74 repas servis à tarif préférentiel à "Monsieur Lang et ses invités" et "Madame Lang et ses invités" », toujours selon Le Canard Enchaîné, qui précise que l'IMA, par peur d'un procès, aurait décidé de payer.
Dès son arrivée à la tête de l'IMA, Jack Lang avait négocié la possibilité de manger au Zyriab, l'établissement installé sur la terrasse du dernier étage, pour un prix réduit de 25 euros contre 60 euros habituellement facturés.
Paul Bou Antoun souligne que « la somme n'a pas été payée et qu'un procès devrait se tenir le 17 février. Il devrait statuer en ce qui concerne le paiement de la dette, ainsi que la résiliation du contrat et l'appel d'offres illégal qui paraît depuis quelques jours sur le site de l'IMA. Jack Lang n'a pas le droit de faire ça tant que notre contrat ne s'est pas achevé et que le procès n'a pas abouti ».
Jack Lang a passé un nouvel appel d'offres pour trouver un repreneur au Zyriab. Selon Le Point, cet appel d'offres est assorti de demandes très précises, dont celle-ci : « Le président de l'IMA devra bénéficier gracieusement et dans la limite de 1 000 couverts par an d'une table ouverte au Zyriab à longueur d'année. » Le délégataire devra également assurer gracieusement un service café, thé, soft, dans le bureau du président lorsque celui-ci reçoit des personnalités.
La place de Beyrouth
Bou Antoun affirme encore à L'Orient-Le Jour : « Depuis l'arrivée de Jack Lang à l'IMA en 2013, nous servons gratuitement à son bureau du café, du thé, du jus et des sodas. » « Comme il ne supporte pas la cuisine libanaise, il nous a obligés à ajouter à notre carte des plats marocains, notamment des tajines, des couscous, des pastillas, ainsi que des douceurs de ce pays du Maghreb. Cela fait 13 mois, depuis janvier 2014 exactement », s'insurge-t-il.
« Pour faire plaisir à M. Lang, nous avons invité du Maroc à nos propres frais La Mamounia Palace de Marrakech afin que ce cinq étoiles présente ses plats durant deux mois à Paris, tout le long de l'exposition sur le Maroc qui s'est tenue à l'IMA à la fin de 2014. Cela nous avait coûté 80 000 euros », ajoute-t-il.
Il semble aussi que pour pousser le traiteur libanais à quitter le Zyriab, l'IMA tente d'entraver le travail quotidien du restaurant. Ainsi les 35 employés du traiteur ont signé une pétition pour dénoncer leurs conditions de travail. Selon le site d'informations en ligne, Altlantico.fr, on lit dans cette pétition qu'« à présent, les températures extérieures étant souvent négatives, nous devons évoluer dans le froid car les salles ne sont pas chauffées ou pas suffisamment ». Le restaurant étant réputé pour sa vue panoramique, de nombreux clients demandent une table proche de la baie vitrée et veulent être déplacés tellement ils ont froid. Ces températures ambiantes ont également causé des arrêts maladie pour rhume, rhinopharyngite ou grippe. Au-delà de notre confort personnel, celui de notre clientèle en est bien évidemment affecté. De plus, « les monte-charges destinés au restaurant, un pour la nourriture et les personnes, et un autre pour les poubelles, sont régulièrement en panne et mettent de plus en plus de temps à être réparés, ceci perturbant les règles d'hygiène... ».
Et la pétition de conclure : « Ces différents points affectent le bon déroulement et la qualité de nos services et engendrent des appréciations négatives de la part de nos clients quant au confort de notre restaurant. »
Enfin, le directeur général de Noura-Paris promet de rester au Zyriab jusqu'en 2017, année de la fin de son actuel contrat à l'IMA, malgré toutes les entraves.
« La place devant le restaurant Noura au 27 avenue Marceau a été baptisée par l'ancien maire de Paris et ancien président français, Jacques Chirac, la place de Beyrouth. Nous avons des restaurants dans tout Paris, à l'Opéra, Montparnasse, même en banlieue comme au Val d'Europe. Nous sommes à Paris depuis 25 ans. Nous sommes présents à Londres depuis 2003 et nous avons racheté en 2014 la chaîne libanaise Lina's. Pourquoi va-t-on donc partir de l'IMA avant la résiliation de notre contrat ? » lance-t-il encore sur un ton de défi.
Paul Bou Antoun compte se battre jusqu'au bout pour gagner la bataille.
L'affaire de la dette de Jack Lang qui s'accumule depuis 2013, année de son arrivée à l'IMA, a éclaté mercredi dernier dans Le Canard Enchaîné, qui a publié une information selon laquelle l'ancien ministre français de la Culture et son épouse doivent 41 000 euros au traiteur gastronomique libanais.Depuis 2007, Noura est chargé de la restauration à l'IMA, à travers le Zyriab, le restaurant de l'institut. Selon Le Canard Enchaîné, l'ancien ministre français de la Culture a décidé, le 17 octobre dernier, de résilier le contrat qui lie...
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14 h 03, le 15 février 2015