Sissi promet de libérer "les jeunes" emprisonnés à tort

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a promis dimanche de libérer "les jeunes" emprisonnés à tort dans l'implacable répression lancée par les autorités contre ses opposants depuis qu'il a destitué en juillet 2013 son prédécesseur islamiste.
Dans une allocution télévisée, M. Sissi a également indiqué que les raids aériens menés la semaine dernière par l'armée égyptienne contre des positions jihadistes en Libye avaient été menés avec précaution pour éviter de nuire aux civils.
Depuis qu'il a destitué l'islamiste Mohamed Morsi, l'ex-chef de l'armée est accusé d'avoir instauré un régime extrêmement autoritaire: des organisations de défense des droits de l'Homme estiment que 1.400 manifestants islamistes ont été tués par les forces de sécurité et plus de 20.000 personnes emprisonnées, alors que des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs.
Dans sa déclaration télévisée, M. Sissi a affirmé avoir demandé à des journalistes qui se sont plaints de l'emprisonnement de personnes innocentes de lui préparer une liste avec des noms.
"Je leur ai dit, je ne nie pas qu'il y a peut être des jeunes innocents" en prison, a affirmé M. Sissi, l'air détendu. "Dans les jours prochains, le premier groupe de ces jeunes détenus va être libéré", a-t-il ajouté.
Concernant les frappes aériennes menées par l'aviation égyptienne en Libye le 16 février contre des positions de l'Etat islamique (EI), le président Sissi a affirmé que "13 cibles ont été touchées" et que "toutes ont été vérifiées avec soin."
"Personne ne devrait penser que nous avons attaqué des civils," a-t-il souligné. Il n'a pas évoqué de nouvelles frappes, ni réitéré son appel précédent pour une intervention internationale contre les jihadistes en Libye, accueilli avec réticence par les puissances occidentales.
Le président égyptien a également nié l'authenticité d'un enregistrement diffusé par une chaîne de télévision islamiste et présenté comme étant une conversation entre M. Sissi et ses adjoints, en train de se moquer des dirigeants des pays du Golfe.
Trois de ces pays, l'Arabie saoudite, les Emirats et le Koweït sont les principaux pourvoyeurs de fonds du gouvernement de M. Sissi,