L'armée ukrainienne quitte Debaltseve et l'abandonne aux rebelles prorusses, a annoncé mercredi le président ukrainien Petro Porochenko. Un journaliste de l'AFP a constaté pour sa part que des dizaines de chars, blindés légers et véhicules militaires ukrainiens quittaient cette ville stratégique après dix jours de combats acharnés.
"Ce matin, les forces armées ukrainiennes avec la garde nationale ont achevé l'opération d'évacuation planifiée et organisée de nos unités militaires de Debaltseve", a déclaré le chef de l'Etat dans une adresse à la Nation prononcée à l'aéroport de Kiev. "A l'heure actuelle, 80% de nos unités sont sorties, nous attendons encore deux convois". "J'ai convoqué une réunion du Conseil de sécurité nationale et de défense. Maintenant, je pars au front à la rencontre des hommes qui se sont retirés de Debaltseve", a-t-il ajouté. Selon lui, les soldats ukrainiens ne comptent "que 30 blessés sur 2 000 soldats malgré les tirs d'artillerie intense". "Ces actions confondent la Russie, qui a demandé hier aux soldats ukrainiens de déposer les armes et se rendre", a déclaré M. Porochenko.
Le reportage de notre partenaire, France 24
Debaltseve, noeud ferroviaire et routier situé à mi-chemin entre deux grands bastions des séparatistes de l'est de l'Ukraine, Donetsk et Louhansk, est attaqué depuis plusieurs semaines par les forces rebelles, qui jugent que la trêve entrée en vigueur dimanche à 00h00 (samedi 23h00 GMT) ne s'y applique pas.
Des véhicules transportant des militaires visiblement épuisés sont arrivés vers midi (10H00 GMT) dans la ville d'Artemivsk, à environ 35 kilomètres de Debaltseve, selon les journalistes de l'AFP sur place. "Ce sont des militaires qui ont quitté Debaltseve", a indiqué à l'AFP un combattant volontaire.
Les soldats étaient entassés sur les camions, mal rasés et le visage marqué par les combats. Tout juste arrivés à Artemivsk, beaucoup se sont précipités vers les magasins d'alimentation de la ville, ont rapporté les journalistes de l'AFP.
Ce développement intervient survient au troisième jour de la trêve dans l'est de l'Ukraine, arrachée la semaine passée à l'issue des négociations de presque 17 heures à Minsk par les chefs d'Etat allemand, français, russe et ukrainien.
Le gouvernement allemand a condamné la prise de Debaltseve, la jugeant "très néfaste pour les espoirs de paix". "C'est une violation massive du cessez-le-feu prévu depuis dimanche (...) C'est aussi très néfaste pour les espoirs de paix dans l'Est de l'Ukraine", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert. La chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini a, pour sa part, accusé mercredi les séparatistes pro-russes de violer le cessez-le-feu et indiqué que l'UE était prête à prendre les mesures nécessaires en cas de poursuite des combats.
Un entretien téléphonique aura lieu mercredi soir entre François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel et les présidents russe et ukrainien Vladimir Poutine et Petro Porochenko, a annoncé le porte-parole du gouvernement français Stéphane Le Foll.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a, de son côté, déclaré mercredi que le cessez-le-feu entre l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine était en quasi-totalité respecté, à l'exception de la ville stratégique de Debaltseve.
Mardi, les autorités ukrainiennes avaient demandé aux Occidentaux d'infliger une réponse "sévère" à l'égard de Moscou après l'entrée des rebelles prorusses dans Debaltseve.
"Ce matin, les forces armées ukrainiennes avec la...
Ce n'est pas la dernière ...! La volonté des habitants de la région et leurs combattants est plus forte, que les magouilles géostratégiques bidons USA/OTAN/UE.....
16 h 35, le 18 février 2015