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Agenda - Hommage

Lettre à Mélanie

Hier soir, ma très chère amie, Amal, éplorée, m'a retenue à la porte, alors que je m'apprêtais à quitter, et m'a demandé d'écrire une lettre à Mélanie pour lui dire toute sa douleur et son déchirement et lui envoyer tout son amour.
J'ai alors écrit pour elle ce texte, avec les mots d'une mère, dont le cœur a battu et a souffert au rythme de sa propre souffrance.
À toi Mélanie, une lettre de ta mère et de toutes Tes mères.
« Les rubans blancs au dehors se balancent comme les lambeaux de mon cœur dans le vent qui se lamente en murmurant ton doux prénom. Dans notre maison, l'implacable silence s'abat et vide l'air de ta voix, de ton odeur, de ta présence.
Ah ! Qu'elle est brûlante la lame du bourreau qui me transperce et saigne mon âme.
Qu'elle est amère la coupe du destin qui empoisonne mes lèvres et refroidit ton corps. Ton corps chaud et vigoureux que j'ai nourri de sève et de lait et qui vibrait au rythme de tes foulées. Tes cheveux foisonnants où se perdaient mes doigts ; la mélodie de ton rire en cascades qui écrivait les notes du bonheur.
Mimmi !
Je suis brisée mon amour, brisée comme un vieil arbre, alors qu'hier encore je portais des fruits. Comme un arbre foudroyé dont le tronc ivre ploie sous le poids du malheur ; un arbre amputé de ses branches et de ses fleurs et de ses fruits et qui, hagard, cherche une raison de vivre encore.
La douleur me plaque sur ce marbre froid qui a vu tes pas de danse. Je me démène sur ce sol telle une possédée pour retrouver la trace de ton passage et j'interroge les reflets et les miroirs pour déceler les lignes de ton visage.
Est-ce un cauchemar ? Vais-je bientôt me réveiller et sentir ton parfum dans mes narines et la douceur de ta chevelure sur mes cils clos ?
Mélanie !
Tu souris dans la photo, insouciante, consciente de ta grâce et de ta beauté. Tu lèves les yeux vers le ciel pour boire à la source de l'Univers. Les fées penchées sur ton berceau t'ont tout donné sauf l'essentiel, sauf le temps de vivre !
Ce temps je vais te l'offrir dans l'opulence de mes rêves.
Tu es là, dressée en haut de cette montagne assassine, et tu te lances dans le vide. C'est un vol d'aigle et non celui timide et prédestiné d'un oiseau migrateur. Tu vas à l'assaut du monde et de ses merveilles, des aurores boréales et des crépuscules flamboyants. Tes ailes majestueuses fouettent l'air et affrontent les soleils. Tu tournoies dans l'infini tel un phénix ou une déesse et tu ne mourras point !
Ce sera ainsi, parce que j'ai décidé de contrer pour toi le destin et de t'offrir l'éternité ! »

Hier soir, ma très chère amie, Amal, éplorée, m'a retenue à la porte, alors que je m'apprêtais à quitter, et m'a demandé d'écrire une lettre à Mélanie pour lui dire toute sa douleur et son déchirement et lui envoyer tout son amour.J'ai alors écrit pour elle ce texte, avec les mots d'une mère, dont le cœur a battu et a souffert au rythme de sa propre souffrance.À toi Mélanie, une...