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Moyen Orient et Monde - Objets et histoire

Comment le Dr Guillotin est-il devenu célèbre ?

Damien Meyer/AFP

Le 21 janvier 1793, une foule bruyante et excitée est massée place de la Concorde. Les Parisiens sont venus assister à l'exécution de Louis XVI condamné à mort par la Convention. Couché sur une planche oblique, le roi passe son cou dans l'échancrure d'un billot de bois. D'un coup sec, le bourreau Sanson tire sur une corde laissant tomber le couperet : la guillotine vient d'exécuter l'ancien régime !!! Rien ne prédisposait Joseph-Ignace Guillotin, médecin, professeur d'anatomie et député de Paris, à laisser cette aura sanglante associée à son nom. Mais le 10 octobre 1789, devant l'Assemblée législative, le député Guillotin déclare vouloir « humaniser la peine de mort ». Plus de pendaisons, de bûchers, de supplices de la roue, d'écartèlements, de supplices raffinés, etc. « Les délits du même genre seront punis par le même genre de peine, quels que soient le rang et l'état du coupable », écrit-il dans son projet de loi. Il propose une grande première : inventer une machine qui permettrait de couper des têtes « proprement » et sans douleur. « Le couteau tombe, la tête est tranchée à la vitesse du regard, l'homme n'est plus. À peine sent-il un rapide souffle d'air frais sur la nuque. ». Cette évocation lyrique fit bien rire l'Assemblée, qui finit quand même par l'adopter. La contribution du Dr Guillotin s'arrête là, et le reste de son travail au service de la nation sera de tenter, en vain, de réformer les hôpitaux et de mettre en œuvre le premier programme de santé publique. Répondant à une « offre de marché » de l'Assemblée nationale, c'est le Dr Antoine Louis qui perfectionne une machine préexistante en Italie avec l'aide d'un fabricant de piano allemand, Tobias Schmidt... Le 25 avril 1792, le grand jour est arrivé ! La machine va trancher la tête de son tout premier condamné à mort, un certain Nicolas Jacques Pelletier. Pour assurer le spectacle, une foule immense est conviée à assister à cette première représentation. Et depuis, le « Rasoir national », ou la « Veuve », eut rapidement beaucoup de pain sur la planche... à découper et fonctionna jusqu'à l'abolition de la peine de mort en 1981 ; sous Georges Pompidou et Valérie Giscard d'Estaing, elle fonctionnait encore !! Mme Roland montant sur l'échafaud aurait lancé cette formule : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » Quant à Danton, on connaît son ultime recommandation à son bourreau : « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine... »
C'est – ironie de l'histoire – Louis XVI en personne qui adopte officiellement la « Louisette », du nom de son concepteur. Mais il semble que de sombres démêlés du Dr Guillotin avec des journalistes parlementaires assistant aux débats de l'Assemblée et qui ne se tenaient pas suffisamment « bien » à son goût les aient poussés à associer son nom à la nouvelle « machine à raccourcir ». Il tentera tout au long de sa vie de faire « rendre à César ce qui était à César », mais en vain... Sa fin ne fut pas celle qu'on lui prête souvent, à savoir mettre à son tour la tête à la petite lucarne, mais plus banalement dans son lit : il mourut d'une septicémie consécutive à un anthrax, laissant derrière lui une veuve éplorée...

Sources principales : herodote.net
Lafrancepittoresque.fr/culturegenerale.fr

Le 21 janvier 1793, une foule bruyante et excitée est massée place de la Concorde. Les Parisiens sont venus assister à l'exécution de Louis XVI condamné à mort par la Convention. Couché sur une planche oblique, le roi passe son cou dans l'échancrure d'un billot de bois. D'un coup sec, le bourreau Sanson tire sur une corde laissant tomber le couperet : la guillotine vient d'exécuter...

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