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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

« Il faut montrer aux Saoudiens l’importance qu’ils ont pour les États-Unis »

Obama accompagné d'une imposante délégation américaine rend visite au nouveau roi Salmane. Ils devraient évoquer les dossiers de la lutte antiterroriste, du Yémen et de la Syrie.

Le président des États-Unis Barack Obama serrant la main au nouveau roi d’Arabie, Salmane, à Riyad.

Le président américain Barack Obama s'est rendu hier en Arabie saoudite à la tête d'une importante délégation pour présenter ses condoléances après la mort de Abdallah.
L'avion présidentiel Air Force One s'est posé vers 15h20 locales à Riyad, en provenance de New Delhi, et Salmane ben Abdel Aziz a suivi le tapis rouge pour se rendre en bas de la passerelle saluer M. Obama, accompagné par son épouse Michelle. D'autres dignitaires saoudiens ont accueilli le couple présidentiel, dont le prince héritier Moqren, le puissant ministre de l'Intérieur Mohammad ben Nayef ainsi que le ministre du Pétrole Ali al-Naïmi. Ensuite, le président américain est parti à bord d'une limousine noire pour des discussions et un dîner à la résidence privée du roi Salmane. Outre son épouse, apparue cheveux au vent, il était accompagné pour ces quelques heures de déplacement par le secrétaire d'État John Kerry, le sénateur républicain John McCain, le directeur de la CIA John Brennan et le général Lloyd Austin, chef du Commandement central de l'armée américaine.
« C'est bon de vous voir », s'est exclamé à plusieurs reprises le président américain en rencontrant ses hôtes. Il a quitté la capitale saoudienne après un dîner à la résidence privée du roi Salmane.

 

« Une île de stabilité »
Au total, l'imposante délégation américaine comprend 29 membres, dont des anciens responsables ayant servi sous les présidents Bush, George et son fils George W., comme les anciens secrétaires d'État James Baker et Condoleezza Rice.
« Il faut montrer aux Saoudiens l'importance qu'ils ont pour les États-Unis », a estimé l'un d'eux, James A. Baker III, secrétaire d'État durant la première guerre du Golfe. « En ces temps difficiles pour le Moyen-Orient (...), le royaume devient d'une certaine manière une île de stabilité. » Selon des analystes, Barack Obama et Salmane vont tenter de revigorer des liens bilatéraux qui se sont un peu distendus ces dernières années en dépit du partenariat stratégique entre les deux pays, fondé sur des relations anciennes et d'énormes intérêts pétroliers. Le nouveau roi devrait ainsi pousser Washington à s'impliquer davantage dans le règlement des crises dans la région. « Certains dossiers doivent faire l'objet d'un accord entre le roi Salmane et M. Obama, mais des divergences persistent », relève ainsi Anwar Eshqi, qui dirige le Centre des études stratégiques du Moyen-Orient, basé à Djeddah. Selon lui, Riyad diverge avec Washington sur la lutte contre le terrorisme, le Yémen, la Syrie et la Libye.
De son côté, Ben Rhodes, conseiller du président américain, a confirmé que seront abordées la campagne contre l'État islamique (EI), à laquelle Riyad participe militairement, et la crise au Yémen, pays frontalier de l'Arabie et allié des États-Unis dans sa lutte contre el-Qaëda. Selon le centre américain de surveillance des sites islamiques SITE, l'EI s'est réjoui de la mort du « tyran Abdallah » et menacé d'envahir un jour la péninsule Arabique.

 

« Un nouveau chapitre » ?
L'Iran peut aussi être évoqué. Selon des experts, les Saoudiens sunnites voient d'un mauvais œil la volonté affichée de Washington de parvenir à un accord sur le nucléaire iranien, sans tenir compte, selon eux, de la montée en puissance régionale des Iraniens chiites, leurs grands rivaux. S'agissant du Yémen et de la Libye, deux États à la dérive politiquement et déchirés par des combats entre factions, l'Arabie saoudite souhaite voir Washington exercer davantage de pressions pour ramener les protagonistes des deux crises à la table des négociations, selon M. Eshqi. Et sur le Proche-Orient, le royaume, qui a lancé une initiative de paix avec Israël en 2002, ne peut que constater l'incapacité du secrétaire d'État John Kerry à faire avancer le dossier. Selon Jean-François Seznec, spécialiste du pétrole et enseignant à l'université américaine Georgetown, les relations Riyad / Washington ne sont pas à leur niveau idéal. « Les Saoudiens à tous les niveaux pensent que les Américains ne sont plus fiables. » Mais Frederic Wehrey, spécialiste des relations entre Washington et les monarchies pétrolières, estime que « les désaccords peuvent être réglés » et que la mort du roi Abdallah pourrait « ouvrir un nouveau chapitre dans les relations » bilatérales.

Le président américain Barack Obama s'est rendu hier en Arabie saoudite à la tête d'une importante délégation pour présenter ses condoléances après la mort de Abdallah.L'avion présidentiel Air Force One s'est posé vers 15h20 locales à Riyad, en provenance de New Delhi, et Salmane ben Abdel Aziz a suivi le tapis rouge pour se rendre en bas de la passerelle saluer M. Obama,...

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