Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Après la déroute de l'EI à Kobané, Erdogan affirme ne pas vouloir d'un Kurdistan en Syrie

Une atmosphère de liesse régnait lundi dans les régions kurdes syriennes et dans certaines villes de Turquie, après l'éviction des jihadistes de l'EI.

Sur une colline de Kobané, le 26 janvier 2015, le drapeau de l'YPG, les Unités de protection du peuple kurde, la milice qui défend la ville face aux jihadistes du groupe Etat islamique. AFP PHOTO / STRINGER

La Turquie ne veut pas en Syrie d'une zone kurde autonome comme celle en Irak, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, cité mardi par la presse, alors que les Kurdes syriens de la ville de Kobané (nord) ont annoncé avoir chassé les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

"Nous ne voulons pas une (répétition) de la situation en Irak (...). Nous ne pouvons accepter la naissance maintenant (d'une zone kurde autonome) dans le nord de la Syrie", a-t-il dit à un groupe de journalistes dans l'avion le ramenant à Ankara au terme d'une tournée en Afrique. "Nous devons conserver notre position à ce sujet, sinon le nord de la Syrie sera comme le nord de l'Irak. Cette entité est source de gros ennuis dans l'avenir", a dit l'homme fort de Turquie, cité par le quotidien Hürriyet.

 

"Kobané libéré, félicitations à l'Humanité"

Une atmosphère de liesse régnait lundi dans les régions kurdes syriennes après l'éviction des jihadistes de l'EI de Kobané, sa défaite la plus cuisante en Syrie. "Kobané libéré, félicitations à l'Humanité, au Kurdistan et au peuple de Kobané", a tweeté lundi après-midi Polat Can, un porte-parole des YPG (Unités de protection du peuple kurde), la milice qui défend la ville.
Plus tôt, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait affirmé que les kurdes contrôlaient "totalement" Kobané, cette petite ville frontalière de la Turquie devenue le symbole de la résistance à l'organisation EI depuis que les jihadistes y ont lancé un vaste assaut le 16 septembre. Les YPG "ont chassé tous les combattants de l'EI", a précisé l'OSDH qui dispose d'un large réseau en Syrie. "Les jihadistes se sont repliés dans les environs de Kobané", a précisé à l'AFP son directeur Rami Abdel Rahmane.
Le département d'Etat américain est resté prudent une bonne partie de la journée, estimant que "les forces anti-EI contrôlaient approximativement 70% du territoire à Kobané et près de Kobané". Mais un peu plus tard, le commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) a estimé que les forces kurdes avaient repris "à peu près 90% de la ville de Kobané". "La guerre contre le groupe Etat islamique est loin d'être terminée, mais son échec à Kobané prive l'EI de l'un de ses objectifs stratégiques", s'est félicité Centcom.

 

(Lire aussi : Reprendre Mossoul à l'EI est possible, selon Abadi )


Dans les régions à majorité kurde en Syrie, des foules sont descendues dans les rues pour célébrer cette victoire, certains dansant, d'autres tirant en l'air en signe de joie, rapporte l'OSDH. En Turquie, des milliers de personnes sont descendues dans les rues des principales villes comme Diyarbakir et Hakkari mais aussi à Istanbul (nord-ouest) pour fêter la victoire, ont rapporté les médias. A Paris, quelque 300 personnes se sont rassemblées place de la République, déployant un immense drapeau aux couleurs kurdes sur fond de danse traditionnelle et feux d'artifice.

 

A Ras el-Aïn, un jeune Kurde célèbre la vcitoires de combattants Kurdes face à jihadistes du gropue Etat islamique à Kobané.  REUTERS/Rodi Said



L'épilogue de la bataille à Kobané (Aïn al-Arab en arabe) fait suite à plus de quatre mois de violents combats menés par les forces kurdes avec le soutien prépondérant des frappes quotidiennes de la coalition internationale. Les combats ont fait plus de 1 800 morts, dont plus de 1 000 dans les rangs jihadistes depuis la mi-septembre, selon un nouveau bilan de l'OSDH.

 

"Zone d'exclusion aérienne"

La Turquie a adopté une position ambigüe et refusé de participer à la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre les jihadistes en Irak et Syrie et de renforcer le camp des Kurdes de Syrie. Recep Tayyip Erdogan avait qualifié de "terroriste" le principal parti kurde de Syrie (PYD), à la pointe du combat contre l'EI, au même titre que le mouvement frère du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui mène depuis 1984 la guérilla sur le sol turc.
Pressé par ses alliés d'intervenir, le régime islamo-conservateur d'Ankara a finalement fait un geste en autorisant le passage par son territoire d'un symbolique contingent de Kurdes irakiens pour renforcer la défense de Kobané. Ankara redoute qu'une victoire des Kurdes à Kobané soit synonyme d'une indépendance de la partie kurde de la Syrie, aux frontières de son pays.


M. Erdogan a une nouvelle fois défendu devant les journalistes sa thèse d'une "zone d'exclusion aérienne" et d'une "zone de sécurité" à la frontière syrienne, réaffirmant sa farouche hostilité au régime du président Bechar el-Assad. "Notre objectif est le régime. Avec le régime actuel rien ne peut continuer en Syrie", a-t-il ajouté.

 

Le président syrien a, de son côté, dénoncé dans un entretien à une revue américaine le plan des Etats-Unis d'entraîner ses ennemis rebelles pour combattre l'EI, estimant qu'il s'agissait d'une chimère.
Pour Assad, ces rebelles sont une force "illégale" et seront traités par l'armée comme les autres insurgés, qualifiés de "terroristes" depuis le début de la révolte en 2011 contre son régime.
Washington, qui soutient l'opposition syrienne depuis le début de la révolte il y a quatre ans, entend former au Qatar, en Arabie saoudite et en Turquie plus de 5 000 rebelles triés sur le volet afin de combattre le groupe EI.

 

 

Lire aussi
La lutte contre l'EI représente « le défi de notre temps »

Des firmes allemandes ont aidé Damas à se constituer un arsenal chimique

La Turquie ne veut pas en Syrie d'une zone kurde autonome comme celle en Irak, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, cité mardi par la presse, alors que les Kurdes syriens de la ville de Kobané (nord) ont annoncé avoir chassé les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
"Nous ne voulons pas une (répétition) de la situation en Irak (...). Nous ne pouvons accepter la...

commentaires (3)

Le nouveau petit sultan ottoman se démasque lui-même. Il est le grand ami de Daech et a tout fait pour lui faciliter sa barbarie en Syrie et en Irak. Et dire que ce petit sultan grotesque fait partie de l'OTAN et prétend intégrer l'Union Européenne !! Quel est la position du lâche Obama, de l'OTAN et de l'UE à ce sujet ?

Halim Abou Chacra

12 h 35, le 27 janvier 2015

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Le nouveau petit sultan ottoman se démasque lui-même. Il est le grand ami de Daech et a tout fait pour lui faciliter sa barbarie en Syrie et en Irak. Et dire que ce petit sultan grotesque fait partie de l'OTAN et prétend intégrer l'Union Européenne !! Quel est la position du lâche Obama, de l'OTAN et de l'UE à ce sujet ?

    Halim Abou Chacra

    12 h 35, le 27 janvier 2015

  • Et les chypriotes ne veulent plus d'un turkistan sur les terres spoliées au nord de leurs ile depuis l'invasion de 1974.......

    M.V.

    11 h 43, le 27 janvier 2015

  • VOILÀ ALORS QU'IL MANIFESTE SA VÉRITÉ... ET ON COMPREND MIEUX QUI ÉTAIT ET EST DERRIÈRE L'EI !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 11, le 27 janvier 2015

Retour en haut