« Que Dieu lui pardonne et ait pitié de lui... »

À l'image des milliers de Saoudiens pleurant leur roi Abdallah, sur les réseaux sociaux, le célèbre présentateur de télévision Abdallah al-Shihti a réagi hier sur Twitter, affirmant qu'il aurait préféré ne pas annoncer la mort du souverain. « Je ne voulais pas annoncer cette information », a dit celui qui, vêtu de noir et portant le shemagh, le traditionnel chèche rouge et blanc, a annoncé depuis la cour le décès du roi. « Que Dieu bénisse Abdallah ben Abdel Aziz. Nos sincères prières vont à son successeur et au prince héritier », a-t-il écrit sur le réseau social. Abdallah était « aimé du peuple saoudien et de la population musulmane dans son ensemble. Nous n'avons pas perdu un roi aujourd'hui, nous avons tous perdu un père », a écrit Amira al-Tawil sur Twitter. Saudi Army news, compte officiel de l'armée, a exprimé ses condoléances : « Ce compte Twitter va arrêter de tweeter pour trois jours en signe de deuil pour le roi Abdallah ben Abdel Aziz, que Dieu bénisse son âme. » Parallèlement, parmi les milliers de messages postés sur le réseau social, de nombreux ont cité un hadith selon lequel mourir un vendredi signifie que l'on a bien fini sa vie. D'autres ont évoqué les développements du royaume sous le règne d'Abdallah.
« Que Dieu lui pardonne et ait pitié de lui », a retweeté pour sa part le blogueur saoudien, Raef Badaoui, condamné à 1 000 coups de fouet. De plus, des militants du droit des femmes à conduire, un interdit dans le royaume, ont également réagi : « À toutes les créatures, grandes ou petites : rien ne reste sinon vos actes et votre tombe, et seul Dieu est éternel. » Ils ont posté une photo du roi, puis des clichés de Loujain Hathloul et de Maysaa Alamoudi, deux militantes détenues depuis début décembre pour avoir bravé l'interdiction de conduire. Enfin, d'autres internautes comme Oussama Mohammad n'étaient pas impressionnés par ce qu'il a accompli. Il n'était « ni un réformateur ni un leader », a-t-il tweeté.