Plus de la moitié de la richesse mondiale sera détenue en 2016 par 1 % à peine de la population, selon une étude sur les inégalités, publiée lundi par l'ONG Oxfam avant l'ouverture cette semaine du Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
Dans cette étude, l'organisation non gouvernementale (ONG) a indiqué que « la part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches est passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépassera les 50 % en 2016 ». « En 2014, les membres de cette élite internationale possédaient en moyenne 2,7 millions de dollars par adulte. Le reste du cinquième le plus riche de la population possède 46 % du patrimoine mondial alors que 80 % de la population mondiale ne se partagent que les 5,5 % restants », a précisé Oxfam. Son étude s'appuie sur les données du Credit Suisse Global Wealth Datebook (éditions 2013 et 2014) et le classement des plus grosses fortunes établi par Forbes.
L'ONG, dont la directrice générale Winnie Byanyima va coprésider le forum de Davos, a réclamé « l'organisation cette année d'un sommet mondial sur la fiscalité pour réécrire les règles fiscales internationales ». « L'ampleur des inégalités mondiales est tout simplement vertigineuse », a dénoncé Mme Byanyima, pour qui « le fossé entre les grandes fortunes et le reste de la population se creuse rapidement ». Dans son étude, Oxfam observe que l'accroissement des inégalités soumet les populations les plus pauvres à une « double peine » : « Ils reçoivent une part plus petite du gâteau ; en outre, comme l'inégalité extrême est un frein à la croissance, il y a moins de gâteau à partager. »
« Continuer comme si de rien n'était n'est pas sans coût pour les élites », a ajouté Mme Byanyima qui appelle les dirigeants internationaux à s'attaquer « aux intérêts particuliers des poids lourds qui font obstacle à un monde plus juste et plus prospère ». Son ONG a exhorté les États à adopter un plan pour lutter contre les inégalités, en contrant l'évasion fiscale des particuliers et des entreprises, en promouvant la gratuité des services publics, en taxant davantage le capital et moins le travail, en instaurant des salaires minimum ou encore en mettant en place une protection sociale pour les plus pauvres.
Le forum économique mondial (WEF), dont ce sera la 45e édition, se tiendra à Davos de mercredi à samedi. Comme tous les ans, ils seront près de 2 500 décideurs politiques, économiques, ou d'autres horizons, rassemblés dans la petite ville suisse transformée en camp retranché et surveillée par environ 3 000 militaires et un nombre secret de policiers. Les sujets de discussion ne manqueront pas : prix du pétrole et des matières premières en fort recul, incertitudes politiques en Grèce, terrorisme, impact des épidémies... Il devrait aussi être question de politique monétaire, la décision surprise de la Banque nationale suisse de laisser filer son franc ayant provoqué un séisme sur les marchés, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) pourrait annoncer jeudi un vaste programme de rachats d'actifs scruté par l'ensemble des marchés.
« L'OLJ » avec agences
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