Depuis octobre, une circulaire de la Banque du Liban (BDL) limite le montant des crédits à la consommation à 75 % du prix d'achat. Quelles sont ses répercussions sur le secteur ?
Cette circulaire a déjà affecté le secteur de l'automobile puisque les immatriculations de voitures neuves en décembre ont chuté de 4 % en glissement annuel. Nous avons proposé au gouverneur de la BDL, Riad Salamé, de réduire l'apport personnel lors du premier versement à 20 % du prix d'achat mais il a préféré le maintenir à 25 %.
L'augmentation continue des ventes de véhicules neufs ces trois dernières années (+ 4,7 % en 2014) pourrait donc être freinée par cette seule circulaire ?
Les effets de cette circulaire s'ajoutent à ceux de la grave crise économique, politique et sécuritaire qui a secoué notre pays, et affectent de plus en plus gravement l'ensemble du secteur. Si l'on tient compte des immatriculations globales de voitures neuves et d'occasions importées durant l'année 2014, on constate qu'elles ont baissé de 3 % par rapport à l'année 2013. Compte tenu de la nouvelle réglementation du crédit automobile, nous prévoyons que cette baisse devrait fortement s'accentuer en 2015.
Au-delà des variations en volume, les importateurs se plaignent de l'érosion de leurs marges due au succès des petits gabarits.
Selon nos données, 90 % des immatriculations de voitures neuves sont de petites voitures à bas prix (moins de 15 000 dollars) : la crise économique provoque une baisse du pouvoir d'achat des Libanais et les pousse vers toutes sortes d'économies dans leurs dépenses, ce qui se traduit aussi par l'achat de petites voitures à bas prix, à faible consommation d'essence et dont l'entretien est moins coûteux. Cela affecte forcément les profits des importateurs dans un contexte d'augmentation des charges et de baisse de leur chiffre d'affaires.