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À La Une - Argentine

Mort mystérieuse d'un procureur argentin accusant la présidente d'entrave au profit de l'Iran

La semaine dernière, Alberto Nisman avait demandé l'ouverture d'une enquête pour entrave contre Cristina Kirchner.

Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2015, le procureur argentin Alberto Nisman a été retrouvé mort dans son appartement de Buenos Aire. Lundi, il devait être entendu par le Congrès sur les accusations qu'il avait portées contre la présidente argentine, Cristina Kirchner. REUTERS/Marcos Brindicci/Files

Un magistrat qui accusait la présidente argentine Cristina Kirchner d'entrave au profit de l'Iran dans l'enquête sur l'attentat meurtrier de la mutuelle juive AMIA en 1994 a été retrouvé mort à son domicile à Buenos Aires quelques heures avant d'être entendu par le Congrès.

 

Dans la nuit de dimanche à lundi, Alberto Nisman, le procureur en charge de l'enquête depuis 2004, a été retrouvé mort dans son appartement de Puerto Madero, un quartier chic de la capitale argentine.
"Nous cherchons à déterminer les causes de la mort. Je peux confirmer qu'une arme de calibre 22 a été retrouvée à côté du corps. La mort est due à un tir d'arme à feu", a déclaré la procureur Viviana Fein, appelant à la "prudence".


La semaine dernière, Alberto Nisman, 51 ans, avait demandé l'ouverture d'une enquête pour entrave contre Mme Kirchner. Il la soupçonne d'avoir freiné l'enquête au profit de l'Iran, dont des hauts fonctionnaires sont recherchés par la justice argentine. Le gouvernement, par la voix du ministre des Affaires étrangères Hector Timerman, a démenti catégoriquement la mise en cause du procureur Nisman et dénoncé une manoeuvre de déstabilisation à neuf mois du premier tour de la présidentielle.

 

En 1994, deux ans après un attentat contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires (un attentat ayant fait 29 morts le 17 mars 1992), une explosion criminelle avait ravagé le bâtiment de la mutuelle juive AMIA, tuant 85 personnes et faisant 300 blessés, dans le centre de Buenos Aires. Les deux attentats ayant visé la communauté juive argentine n'ont jamais été élucidés. L'Iran est soupçonné d'être impliqué dans l'attentat de l'AMIA par la justice argentine, qui réclame l'extradition de huit responsables iraniens, dont l'ancien ministre de la Défense Ahmad Vahidi et l'ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani, pour les juger.


Le procureur argentin, qui avait été nommé en 2004 par le président Nestor Kirchner, époux de Mme Kirchner, affirmait détenir des enregistrements d'écoutes téléphoniques accusant le pouvoir Kirchner et que les autorités argentines avaient ces dernières années cédé à un chantage de la part de l'Iran, faisant miroiter à Buenos Aires de juteux contrats commerciaux. Il devait présenter lundi aux parlementaires des preuves de ses accusations contre Mme Kirchner et M. Timerman ayant ourdi selon lui "un plan d'impunité" pour "protéger les fugitifs iraniens". M. Nisman avait demandé la saisie préventive de biens pour un montant de près de 20 millions d'euros.

Le président de l'époque, Carlos Menem (1989-1999), est également soupçonné d'avoir entravé l'enquête.

 

L'Iran et l'Argentine ont signé en 2013 un mémorendum pour la mise en place d'une commission d'enquête sur l'attentat contre l'Amia et l'audition à Téhéran des huit suspects. Cet accord est resté lettre morte.

En janvier 2014, l'Argentine avait accusé Israël de dissimuler des informations sur les attentats antijuifs de 1992 et 1994 après qu'un ancien ambassadeur de l'Etat hébreu en Argentine eut laissé entendre que les responsables des attentats avaient été abattus par les services israéliens.


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