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Économie - Dette

L’Argentine joue sa dernière carte

La Chambre des députés d'Argentine a approuvé jeudi la loi autorisant le transfert de New York à Buenos Aires du lieu d'encaissement des remboursements de sa dette, incluant également Paris comme lieu alternatif, afin d'éviter un blocage judiciaire des paiements aux États-Unis.

L'Argentine a fait adopter jeudi une loi permettant aux créanciers de toucher leur dû à Buenos Airs ou a Paris. Cette loi, proposée par la présidente argentine, Cristina Kirchner, aux créanciers pour pouvoir les rembourser, est survenue après le blocage par la justice américaine des remboursements de la dette de l'Argentine.
En effet, le dernier remboursement de la dette argentine aux créanciers privés, d'un montant de 539 millions de dollars, est bloqué depuis le 26 juin sur un compte de Bank of New York (BoNY) sur décision du juge américain Thomas Griesa, qui exige de l'Argentine de payer avant tout les « fonds vautours », une décision qui met le pays en « défaut de paiement partiel ».
Interrogé par L'Orient-Le Jour, Carlos Quenan, vice-président de l'Institut des Amériques de France, précise que cette loi amène à deux changements, « le changement de l'agent de paiement qui ne sera plus la BoNY, et le changement du lieu de paiement qui devient Buenos Aires ou Paris ».
« Reste la question du succès de cette loi », ajoute-t-il. Plusieurs créanciers ont d'ores et déjà manifesté l'intention de se présenter au guichet à Buenos Aires et se sont retournés contre BoNY pour non-paiement du montant dû.

Gagner du temps
« L'Argentine cherche à gagner du temps pour tenir jusqu'a la fin de l'année 2014, quand la clause du Rufo expire », estime l'expert. « Cette clause oblige l'Argentine à rembourser tous les créanciers dans les mêmes termes. Les créanciers coopératifs pourraient utiliser cette argument contre le pays s'il réglait son différend avec les fonds vautours », rappelle-t-il.
« Le pays cherche à gagner du temps pour chercher d'autres alternatifs de paiement. Mais la prochaine échéance, due le 30 septembre, de 200 millions de dollars doit au moins être payée de moitié pour que les créanciers acceptent un tel changement », affirme M. Quenan.
Il explique que la cessation de paiement due au blocage du compte par la justice américaine est « un défaut sélectif » et que « l'Argentine continue à payer d'autres créanciers comme le Club de Paris, qui réunit les pays créanciers de l'Argentine. Un premier versement, de 650 millions de dollars, a eu lieu fin juillet, et un second, de 500 millions, devrait intervenir en mai 2015 ».

L'économie du pays affectée
Depuis le classement de l'Argentine en « défaut de paiement partiel », la situation économique de la troisième économie d'Amérique latine s'est aggravée.
« Le pays est miné par l'inflation avec un taux de croissance au plus bas. Il y a désormais plus de spéculation sur la monnaie nationale », rapporte M. Quenan. Il ajoute que le gouvernement « essaie de montrer son intention de renouer avec les marchés internationaux. Mais ce conflit vient contrarier les mesures prises par ce dernier ».
« Régler ces affaires avec les marchés internationaux n'est pas suffisant. Il faudrait aussi régler les problèmes domestiques comme la maitrise de l'inflation ou la relance de la croissance », poursuit l'expert.
Il conclut en rappelant que « le contexte international n'est pas très favorable à l'Argentine : chute des prix des matières premières, stagnation économique du Brésil, premier partenaire commercial du pays... L'Argentine n'est pas en état de faillite comme en 2001, mais ce conflit a clairement ses effets négatifs ».

L'Argentine a fait adopter jeudi une loi permettant aux créanciers de toucher leur dû à Buenos Airs ou a Paris. Cette loi, proposée par la présidente argentine, Cristina Kirchner, aux créanciers pour pouvoir les rembourser, est survenue après le blocage par la justice américaine des remboursements de la dette de l'Argentine.En effet, le dernier remboursement de la dette...

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