Les parents des militaires pris en otages par Daech et al-Nosra ont assuré hier avoir suspendu leur mouvement d'escalade après avoir été rassurés quant aux menaces lancées par les deux groupuscules. Le porte-parole des familles, Hussein Youssef, a ainsi affirmé hier avoir contacté par téléphone la veille le ministre de la Santé Waël Bou Faour, qui a indiqué que les négociations pour la libération des otages se poursuivaient activement et que les menaces d'exécution ne seront pas appliquées. M. Youssef a par ailleurs démenti les informations selon lesquelles le ministre Bou Faour aurait révélé la reprise des négociations via cheikh Moustapha Hojeiri, alias Abou Takiyyé. Ce dernier, pour rappel, avait joué le rôle de médiateur au départ, et avait « protégé » les otages, comme l'indiquent les familles.
« Il se peut que Moustapha Hojeiri soit en train de déployer des efforts pour nous aider et résoudre cette affaire, mais de manière discrète et loin des médias. Personne en tout cas ne nous a rapporté des informations à ce sujet », a poursuivi Hussein Youssef, dont le fils Mohammad est pris en otage par l'État islamique depuis le mois d'août. « Les parents des soldats et policiers ne sont pas fans d'escalade et de blocage des routes, et tant que nous sommes sûrs qu'aucun malheur n'arrivera à nos fils, qu'ils sont hors de danger et que le gouvernement fait son possible pour les libérer, nous resterons pacifiques », a-t-il conclu.
Des sources proches des otages ont toutefois confirmé à L'Orient-Le Jour que cheikh Hojeiri et le médiateur Ahmad Fliti se seraient attelés au dossier mais en secret. Cependant, un autre parent d'un d'otage, moins rassuré par les affirmations de M. Bou Faour, a appelé le comité des ulémas musulmans à « faire quelque chose ».
De son côté, le chef du Courant chiite libre, cheikh Mohammad Hajj Hassan, dont le frère Ali Hajj Hassan fait toujours partie du groupe des soldats enlevés, a tenu hier une conférence de presse durant laquelle il a appelé à une solution rapide au dossier. « Nous sommes rassurés quant au processus de négociations pris en charge par le général Abbas Ibrahim », a-t-il déclaré, appelant le cabinet à répondre positivement à la proposition syrienne d'aider à la résolution du dossier. Sur ce plan, M. Hajj Hassan a nié les informations selon lesquelles son frère aurait été exfiltré vers la Turquie. « Si nous ne participons au sit-in et aux mouvements dans la rue avec les parents des otages, c'est tout simplement parce que nous sommes attachés à l'intérêt du pays bien plus qu'à nos sentiments », a-t-il souligné.
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