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À La Une - Liberté d'expression

Pas de coups de fouet ce vendredi pour Raef Badaoui, un blogueur saoudien

"Le médecin de la prison a estimé que la santé de Badaoui n'autorisait pas sa flagellation aujourd'hui", précise son épouse.

Le 13 janvier 2015, à Québec, l'épouse de Raef Badaoui, le blogueur saoudien condamné à 1 000 coups de fouet, avait appelé, lors d'un rassemblement, à la libération de son mari. AFP PHOTO/CLEMENT SABOURIN

Le blogueur et militant libéral saoudien Raef Badaoui ne recevra pas ce vendredi cinquante coups de fouet pour blasphème. La flagellation du blogueur saoudien Raef Badaoui, prévue ce vendredi, a été reportée d'une semaine pour "raisons médicales", a annoncé sa femme à l'AFP.
M. Badaoui a été condamné à dix ans de prison, une amende d'un million de rials (266 000 dollars) et à 1 000 coups de fouet répartis sur 20 semaines pour "insulte à l'islam". "Le médecin de la prison a estimé que la santé de Badaoui n'autorisait pas sa flagellation aujourd'hui", a déclaré Ensaf Haidar, jointe au téléphone au Canada où elle a trouvé refuge avec ses trois enfants. Amnesty International a confirmé ce report sur son compte Twitter.

Vendredi dernier, Raef Badaoui a reçu en public, après la prière, les premiers cinquante coups de fouet.

Fondateur du site "Free Saudi Liberals", il a été arrêté en juin 2012 et inculpé de cybercrime, d'apostasie et de désobéissance à son père, ce qui constitue un crime dans le royaume. En première instance, M. Badaoui avait été condamné à sept ans de prison et 600 coups de fouet. Un verdict qui avait été jugé trop indulgent.

 

"Châtiment cruel"

Jeudi, le Haut commissaire de l'Onu pour les droits de l'homme a appelé les autorités saoudiennes à suspendre la condamnation. "La flagellation est de mon point de vue une forme de châtiment cruel et inhumain", a commenté Zeid Ra'ad al-Hussein dans un communiqué, ajoutant que cette punition est interdite par le droit international. "J'en appelle au roi saoudien pour qu'il utilise son pouvoir pour faire cesser ces flagellations publiques en accordant son pardon à M. Badaoui et pour qu'il révise rapidement ce type de châtiment extrêmement dur", a ajouté le Haut commissaire. Le département d'Etat américain avait lancé une demande similaire;

 

"Tribunaux d'inquisition islamique du Moyen-Age"

Mardi dernier, lors d'un rassemblement de soutien organisé à Montréal, l'épouse de M. Badaoui avait réclamé la libération du blogueur. "Mon Mari, Raef Badaoui, est emprisonné simplement pour avoir exprimé des idées libérales dans un pays" où sévissent "des tribunaux d'inquisition islamique du Moyen-Age", a dit sa femme Ensaf Haidar lors d'une conférence de presse organisée dans le centre-ville de Montréal. "Je suis séparée de force de mon mari car il est accusé d'apostasie et de blasphème de la religion musulmane", a expliqué en arabe Mme Haidar, dont les propos étaient traduits par un interprète. "C'est la raison pour laquelle je me suis réfugiée au Canada pour essayer de défendre sa cause à l'extérieur de l'Arabie saoudite", a ajouté la jeune femme.


"Nous sommes ici pour que vendredi, il ne subisse pas encore 50 coups de fouet", avait déclaré, de son côté, la directrice générale de la section francophone d'Amnesty International Canada, Béatrice Vaugrante. "On parle beaucoup de liberté d'expression ces jours-ci : je suis Charlie Hebdo, je suis Raef Badaoui" et "cela concerne le Canada, ça concerne tous les pays occidentaux qui prônent largement dans leurs discours la liberté d'expression", avait poursuivi Mme Vaugrante. "C'est bien de blâmer l'Iran, c'est bien de blâmer la Corée du Nord, mais ça serait bien aussi de blâmer l'Arabie saoudite qui décapite, qui fouette depuis des décennies", avait-elle encore tancé.

 

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commentaires (2)

Tout à fait, tout est une question de très gros sous malheureusement...

NAUFAL SORAYA

19 h 31, le 16 janvier 2015

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Commentaires (2)

  • Tout à fait, tout est une question de très gros sous malheureusement...

    NAUFAL SORAYA

    19 h 31, le 16 janvier 2015

  • Mais oui, cela me rappelle un article récent de Karim Bitar qui résume très bien ce drame: "que d'hypocrisie" grotesque dans les relations internationales!

    Saliba Nouhad

    17 h 10, le 16 janvier 2015

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